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The ANIMALS "The Decca years" Castle. Jai passé la soirée davant-hier avec une dizaine de record-spinners (des Djs comme disent les caves.) Des types avec des piles de 45t originaux, des disques incroyables, des trucs introuvables. Des heures et des heures de Beat, de Soul, de Rhythmnblues, Blanc et noir. Pouvez-vous croire quil ne me semble pas avoir entendu un seul morceau des ANIMALS de toute la soirée ? Des trucs complètement obscurs, des trésors underground à foison, ça oui ! Mais pas un morceau des ANIMALS. Savez vous pourquoi ? Probablement parce que les ANIMALS étaient trop populaires à lépoque. Y compris en France où, pour une fois, nous nétions pas en retard de quatre trains. Un choix trop évident. Alors que ces types transpirent la musique du diable par tous les pores de leur peau ? Incroyable non ? On sen fout parce quon va découvrir ici la face un peu cachée du groupe de Newcastle. Le monde entier les connaît pour leurs titres enregistrés chez EMI en 63, 64 (House of the rising sun, Im crying etc ) et Castle, avec the Decca years, nous propose les enregistrements après la signature sur le label rival, morceaux qui sont la suite logique de la période précédente. Pas de bouleversement total mais une évolution tangible vers un son plus cru, plus rugueux, plus en phase encore avec les Bo Diddley et Jimmy Reed tellement chers à leur cur, Ca roule, tambourine de toute son âme, se compromet même avec la fuzz Cest vivant ! La voix dEric Burdon vous monte au cervelet plus vite quun shoot dadrénaline. INCARNANT ce bazar comme aucune autre. Wild, wild animalism. |
The BELFAST GYPSIES "Them" Rev ola. Tirons tout de suite les choses au clair : Deux des types des BELFAST GYPSIES (Them, Rev-ola) jouaient au sein des protéiformes THEM de Van Morrison. D'où le nom du disque. L'analogie ne s'arrête pas là. Prenez le plus venimeux des sus cités THEM, les morceaux de '64 du genre de "Mystic eyes" ou "baby please don't go", et faites en jouer des dérivés apocalyptiques par une bande de névrosés, le tout sous la houlette de Kim Fowley, ce cinglé notoire. Vous aurez une petite idée de ce que proposaient les gitans de Belfast quand tous leurs copains de classe commençaient à se laisser pousser des cheveux sous le nez et à prendre du bide. Quelques reprises, quelques rip-offs, des originaux dévastateurs aux noms évocateurs "People let's freak out", "Suicide song", "secret police", "The crazy world inside me", ce disque propose tout simplement ce qu'il se faisait de plus sauvage en '66 en Europe. Dans le monde. Il y aurait de quoi éclairer toute une ville avec l'énergie que déploie cette chose chaque fois que je la pose sur ma platine. PEOPLE LET'S FREAK OUT ! Et si vous croyez tomber sur un truc monolithique juste bon à se secouer dans tous les sens sur un Diddley-beat atomique, flake off brothers ! Mettez vous "It's all over now baby blue" entre les feuilles et vous m'en direz des nouvelles ! Quelle époque de cinglés. |
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The CHAINS "Til you come back home/The boy who took
my place" Screaming apple records. Vous savez quoi ? Un type a eu une idée fantastique. En observant un de ces CD stériles dans son horrible boitier plastoc, le génie sest soudain dit quil serait cool de graver de la musique des DEUX côtés du disque (évident, mais il fallait y penser) et den agrandir le format pour le mettre dans une belle pochette cartonnée. Finie la saloperie de boîtier qui se casse tout le temps et se raye jusquà devenir quasi opaque. Il a appelé ça un 45t. Vous devriez bientôt trouver les premiers exemplaires dans votre magasin préféré. Dangerhouse par exemple Fidèles à leur style des débuts, les CHAINS (Screaming apple records) continuent dexplorer la face british et blanche du Rhythm and Blues. Celle qui a produit ARTWOODS, ANIMALS et autres SPENCER DAVIS GROUP, Plus particulièrement ces derniers en fait. Pas le genre de choses les plus facile à émuler dailleurs. Il ne suffit pas davoir de belles vestes et les shades qui vont ; il ne faut pas avoir peur de passer derrière Stevie (Winwood pas lentité invertébrée de la télévision). Les Canadiens ne sen sortent pas mal. Pas mal du tout même. Les deux titres balancent bien, sont colorés comme il faut, classieux. Café noir et amphétamines. Orgue Hammond et trait de fuzztone. Daccord, forcément, ce nest pas du même niveau. Il ny a pas les mêmes envolées, la nervosité, la classe ultime du SDG. Mais quand même. Ils ne sont pas ridicules, loin de là. Ca a de la gueule. |
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DR. SPECS OPTICAL ILLUSION
«trying to mess my mind/Shes the one» Crypt. Je ne savais pas grand chose de DR. SPECS OPTICAL ILLUSION avant de recervoir ce 45t. Je connaissais les titres pour les avoir écoutés sur le «Louisiana punk from the 60s» de chez Eva à peu près un million de fois depuis Janvier 86, date à laquelle est répertorié dans mes «archives» lachat du volume 1 (je suis un peu débile, je date tous mes disques lorsque je les ramène à la maison). Je connaissais ces titres donc, du moins le croyais-je parce que lincroyable traitement sonore dont ils bénéficient ici les ont presque transfigurés. Le son des compilations Eva, malgré les reproches qui ont souvent été faits à cette série, rentrait plutôt dans la catégorie supérieure. Ici, on tutoie létat de grâce. Crypt, pour rééditer ce 45t, a bénéficié des bandes originales, cest certain. Le type qui a fait le mastering est un as. Il y a une dynamique, une précision ... Tout ce truc semble vouloir vous exploser à la poire à chaque fois que vous posez laiguille du phono sur la cire. «Tryin to mess my mind» qui envoyait déjà sévèrement auparavant est devenu un véritable monstre. Le morceau est parfaitement bien écrit, dansable (ce qui ne veux pas dire quil a été composé pour ça, cela fait toute la différence entre un truc vibrant et de une daube préfabriquée). Il y a une pulsation incroyable. Tout ici est réuni pour créer un vrai hit garage-punk. Jusquà Scott Sherman, le chanteur, qui sarrache les cordes vocales et ne rend jamais les armes ! Même face à lorganiste qui ne parait pourtant pas prêt à se laisser reléguer à larrière plan ... Meurtrier ! «Shes the one», la face B, nest pas en reste et vaut aussi son pesant de Purple hearts. Un must-have ! |
The END "Introspection"Progressive
line. Protégés des ROLLING STONES (Deux des membres fondateurs avaient tourné avec eux en 1964), The END était appelé à un grand avenir. Apparemment tout cela ne sest jamais concrétisé et il en reste cet album paru en 1968 et une poignée de singles ... Le nom du disque, certains titres de morceaux tels que «Dream world», «Under the rainbow», «Shades of orange» ne laissent pas beaucoup de doutes sur le champ daction de The END. Pochette au Fisheye comprise. Certains, Mike Stax pour ne pas le citer, nhésitent pas à considérer cet album comme lun des sommets de la vague psychédélique anglaise. Attention, on na pas ici affaire à des élucubrations lysergiques abscondes (on est loin également des bruitages-électroniques-ridicules-pour-faire-psychédélique qui parsèment certains enregistrements américains de la même époque), les morceaux conservent une structure mélodique et une dynamique qui les enracinent clairement dans la pop. Le Colonel dirait quon garde un bon beat entre les breaks au phasing ! The END flirte par exemple du côté de KALEIDOSCOPE avec un titre de pure pop-psychédélique comme «Cardboard watch» mais garde des traces de son passé Soul sur dautres chansons largement imprégnées de Hammond B3. Le groupe ne nous épargne pas pour autant certains poncifs propres à lépoque et un peu décalés aujourdhui ... Les flûtes sur «Cardbord watch» (par ailleurs un excellent morceau), le texte ridcule de «Under the rainbow» quon ne peut que comparer aux imbécilités débitées par les pires groupes progs à influence héroïque fantaisie. On ne peut de toutes façons pas ignorer que The END fait partie des groupes qui ont foncé tête baissée dans le piège qui a englouti tout le rock anglais jusquen 1976. Malgré ça, «Introspection», suspendu au bord du précipice, reste un superbe album. |
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The GILOTEENS "GET AHEAD"Teen sound. Les notes de pochette annoncent la couleur le plus directement possible : «Sixties garage beat/punk is probably the best stuff ever produced». Ca a au moins le mérite dêtre clair. Pas besoin daller beaucoup plus loin pour savoir de quoi les GILJOTEENS retournent. Une version crue des STROLLERS époque «falling right down» pour faire simple. Plus proches donc de la vague garage millésime 85 que 66. Rien ne dépasse, cest le doigt sur la couture du pantalon que les GILJOTEENS délivrent leur mixture. Sympa sans être renversant. Ils respectent tellement les canons du genre quon ne peut pas détester, on a juste du mal à senthousiasmer. Bon pour délivrer la dose quotidienne de Farfisa et de Fuzz-tone, ce disque de fan manque quand même un peu daudace. Cest vraiment, vraiment du terrain balisé. Un peu ennuyeux sur la longueur. Manque daccroche et décriture pour compenser le sur-académisme de lensemble. |
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The GROUPIES "Down in the bottom/You changed again" Sundazed. Si vous êtes arrivés jusqua ces lignes, vous connaissez les GROUPIES ... Les GROUPIES de «Primitive», ceux de New York, du Pebbles vol 10. Punks parmis les punks. Ceux qui veulent ce que vous ne voulez pas, qui ne seront jamais ce que vous esperez ... Vous situez ? Sundazed a retrouvé des bandes qui ne semblent pas être sorties ailleurs jusquà ce jour. Les GROUPIES avaient émigré en 66 vers le soleil de la californie, embrassant semble t-il pour loccasion une lecture encore plus radicale du blues. Une façon de faire qui ma rappelé la version hyper crue de «Spoonful» (les deux groupes reprennent Willie Dixon) enregistrée par Q65 en Hollande, à la différence quici les GROUPIES ne semblent pas avoir le même respect pour le matériau de départ. Les 5 ne se gênent pas pour malaxer, tripatouiller, racler leur mixture et en faire une espèce de prototype blues-punk complètement dynamité, limite (?) dérangé. «Down in the bottom» en tête. Le hasard veut que le groupe ait croisé en chemin un certain Neil Hopper, ingénieur du son de son état, et déterminé à documenter sur son magnéto à bande tout ce qui se produisait sur la côte ouest ces années là. Mission accomplie en ce qui concerne les GROUPIES lors dun concert sur une plage de Californie : «Je me suis arrangé pour garder de la bande pour eux parce que je savais à quel point ils étaient bons» ... Thank you sir ! |
The HIGHER STATES «from round here»
Teen sound. Bien que ce nouveau groupe semble sêtre fait connaître dans les milieux avisés en temps que nouveau projet de Mole, ex-EMBROOKS, il sagit en réalité du bébé de Marty Ratcliffe, ancien compère de Mole au sein des MYSTREATED. Ce sont les morceaux de Ratcliffe, produits par Ratcliffe lui-même qui composent cet album. Mole, passé à la guitare/voix, change ainsi de nouveau dunivers musical puisquil abandonne les rivages Freakbeat/Popsicle de son ancien groupe et retourne à ce qui semble être ses premiers amours ... Les 60s US. Plus précisément telles que les ont vécues à lépoque des centaines de hipsters navigant aux confins du folk-rock et de sons plus durs élaborés dans les garages sur le modèle des YARDBIRDS ou des THEM. Les HIGHER STATES sont vraiment la combinaison de ces deux types de sons, une formule assez courante à lépoque. Si le site web du groupe annoncait une filiation avec les formations Texanes de la grand époque, en particulier avec les mythiques ZAKARY THAKS, cest plutôt du côté dun croisement entre les SQUIRES (ceux du fabuleux «Going all the way»v et réédités par Crypt) et le HARBINGER COMPLEX que jirais chercher des analogies. Décrire ce disque à un connaisseur des terminologies anglo-saxonnes en la matière ne poserait pas de problème : Moody folk-punk et le tour est joué. Ce serait céder à la facilité ! Coller ainsi un label a un groupe reste de toutes façons un peu trop réducteur, même si cela permet souvent dau moins en cerner les contours. Lenny Helsing le souligne en quelques mots sur la pochette du disque, les HIGHER STATES savent écrire des chansons. Je suis de son avis. Même si tous les morceaux de cet album sont écrits «à la manière de», ils sont totalement crédibles. On sent lexercice de style du genre «tous les titres doivent pouvoir avoir été composés dans un garage de San Jose, San Antonio ou San Francisco avant 1968» . Ce nest quen acceptant ce préambule quon peut aborder cet album. Si vous lisez ces lignes, jimagine que vous êtes partant. Il faut souligner ici la différence fondamentale qui existe entre les HIGHER STATES ainsi quun certain nombre de leurs comparses et les groupes actuels. Si certains de ces derniers, les meilleurs dentre eux peut-être, essayent de créer un nouveau son, les HIGHER STATES, THANES et autres sont à la quête du graal. Ils essayent inlassablement de retrouver le ton, le son et la substance de leurs aînés. Je pense, jaffirme même, que cette quête ne demande pas moins de talent. Seul un sourd ou un imbécile prétendra quil ny a quà copier. Ceux qui ont des oreilles savent que cela ne suffit pas pour réussir une chanson. Il faut des tonnes de feeling, de passion pour réussir. Les HIGHER STATES ont tout ça. «Round here» sonne parfaitement. Leur mixture acide, louvoyant en permanence entre les contrées citées plus haut sonne parfaitement juste. Le son, les mélodies, tout est réuni pour faire de cet album une réussite du genre. Quatorze titres dont deux reprises. Succès total. Tempos soutenus, basse galopantes, arpèges, harmonies vocales, fuzz bourdonnantes. Tout est parfait. Tout ça pourrait figurer sur le tracklisting du meilleur des Fuzzflakes et autres Teenage Shutdowns. |
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The MAINLINERS "Bring on the sweetlife" Get hip. "Full throttle 60's Garagey punk-rock with a slice of R'n'b for good measure". Et hop, envoyé. C'est comme ça que ferait un gratte papier anglo-saxon pour vous décrire "Bring on the sweetlife" (Get hip). Je m'explique tout de même pour ceux qui ne maîtrisent pas totalement l'anglais et ses subtilités. Vous rappelez-vous d'un ensemble suédois sévissant il y a quelques années et répondant au patronyme de CREEPS ? Je parle bien sûr de ceux d'avant la transformation en troupeau d'endives. De ceux qui singeaient avec talent les SONICS période Jerden records. Il y a un peu de ces CREEPS là dans les MAINLINERS. Un peu de ça et un certain goût pour le Rhythm'n'blues (Je ne vous refais pas le couplet sur le, hum, R'n'B tel qu'on le conçoit actuellement chez Procter & Gamble). La rencontre de ces deux éléments, white trash et musique noire, offre un bon terrain de jeux aux MAINLINERS. En bon suédois, ils maîtrisent parfaitement leur garde-robe (c'est accessoire) et le chant en anglais. Ce dernier point revêtant une certaine importance vu le genre pratiqué. Tout ça sonne bien. Pas renversant mais largement convaincant pour celui qui recherche sa dose mensuelle de fuzztone et de monoxyde de carbone. Petite mention pour "Loosin' my mind " et ses Jaggerism. |
Thee MIDNITERS «In the midnite
hour» Norton.(New) Si vous parlez de groupes «chicanos» à un fan de garage-punk, il y a neuf chances sur dix pour quil vous réponde Question Mark and The MYSTERIANS. Il naura pas tort. Sil est un peu plus documenté, il évoquera éventuellement Cannibal and The HEADHUNTERS. Sil sarrête là ; Problème. Il faudra impérativement lui mettre Thee MIDNITERS sous le nez. Ce faisant, vous ne ferez pas que lui permettre de briller dans les salons où il faut être. Vous lui rendrez possible laccès à une sérieuse dose de Rocknroll. Le genre de truc qui soigne les problèmes de circulation sanguine ... Du raide. Si votre gars est un peu perspicace, il reconnaitra deux ou trois morceaux entendus ici et là sur quelques compilations. Teenage Shutdown en premier lieu avec «Jump, Jive and Harmonize» qui avait même donné son titre à lun des premiers volumes de la série et surtout «I found a peanut» qui est un pur chef doeuvre de frat-punk. Le loustic reconnaitra également «Love Special Delivery» repris par les FIRE ESCAPE sur leur album dexploitation sorti chez GNP et quelques autres bricoles comme «never knew I had it so bad», superbe protest-punk rencontré sur une compile «Journey to tyme». Ces MIDNITERS viennent donc de Los Angeles, de la communauté mexicaine comme vous lavez compris, dun coin de la ville traversé par Whittier Blvd. Leur Sunset strip à eux auquel même les BEACH BOYS finiront par rendre hommage ! Ils en font toute une histoire dailleurs de ce Whittier Blvd, au point de finir par en faire carrément la pub («Down Whittier Blvd» : hilarant) et den baptiser leur propre label ! Peut être un poil communautariste ? Ca ne les empêchait pas en tous cas de frayer avec certains BYRDS ou BUFFALO SPRINGFIELD sur le strip le soir venu. Sil avait fallu trouver des groupes frères, cest pourtant dans le nord-ouest quil aurait fallu aller chercher musicalement. Particulièrement du côté de Don and The GOODTIMES avec qui les similitudes sont nombreuses. Pas tant au niveau du son proprement dit (quoique cet orgue tonitruant et acidulé, ces quelques traces de sax), quau niveau de létat desprit frat nhésitant pas à virer protest (avec fuzz et allusions au LSD à lappui). Lalbum contient son lot de reprises convenues : «Gloria», «Empty heart», «Everybody needs somebody to love» (celui là en particulier, je ne le supporte plus depuis longtemps par quelque groupe que ce soit), «Money» et «Land of a thousand dances». Il faut cependant impérativement décerner une mention spéciale à «Gloria» quils font sonner comme personne dautre et «Empty heart» (qui est de toutes façons un morceau monstrueux) que les MIDNITERS exécutent avec juste ce quil faut de mordant. Au rayon des originaux, outre les excellents «I Found a peanut», «Love Special Delivery» et «Never knew I had it so bad» cités plus haut et tous dignes de figurer au tableau dhonneur de lAmerican Garage-punk Legion, il faut mentionner «Welcome home darling», fantastique petit chef doeuvre de rocknroll plus ou moins basé sur «Memphis Tennessee» et que je suis certain davoir entendu par les ENNEMIES sur la BO de «Riot on Sunset Strip». Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? |
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MUDHONEY "Under a billion suns" Sub Pop. The kings of fuzz are back. Annoncés sabordés par Steve Turner lui même en 2000 lors de la sortie de la compilation/anthologie «March to fuzz», les 4 de Seattle en sont aujourdhui à leur neuvième album si lon compte les deux minis «Superfuzz bigmuff» et «5 Dollar Bobs Mock Cooter Stew». MUDHONEY ! Jai envie de raconter une nouvelle fois comment ce truc ma transpercé la cafetière dès la première micro-seconde de «You got it» en 90. Un sortilège. Quatre types qui jouent aux ballots buveurs de bière mais qui sont capables de ponctuer leur discographie de disgressions limites free-jazz tout en étant 1000 fois moins hype quun Jon Spencer. Pas hype du tout en réalité. Punk-rock. Des branleurs. De génie. Des fans. Du CHOCOLATE WATCHBAND aux DICKS. Steve Turner décrit dailleurs lui même «Touch me Im sick», le titre qui les a lancés, comme étant le «Happenings ten years time ago» des YARDBIRDS joué par les STOOGES. Voila pour le décor. Ceci dit, tout en ne dépareillant pas avec ce qui vient dêtre énoncé, «Under a billion suns» a sa propre tonalité. Tonalité qui se situe, pour faire simple, à mi-chemin entre certains des sombres déluges de fuzz qui hantaient «Tomorrow hits today» (du genre de «Beneath the valley of the dogs») et certaines choses plus légères (façon de parler) de «Since we became tranluscent». On nest plus tellement dans lambiance potache qui caractérisait «My brother the cow». On se fait vriller le cerveau. Vriller comme dans certains blues primitifs. Il plane une ambiance lourde sur beaucoup de titres. Ca sent les lendemains décadents de trente glorieuses ou de 11 Septembre à plein nez. Façon MUDHONEY. On célèbre. On nen oublie pas de jouer du rocknroll Hyperfuzz-giantmuff («I saw the light», mortel ...), de presque faire un clin doeil à la période «Everygoodboy» avec un «Empty shells» blindé de cuivres. On fini tout de même toujours par plomber salement lambiance avec des titres comme «Hard-on for war» en forme de lent piétinement de fuzztone. Comme sl vivre sous ladministration de ce taré de Bush avait eu raison de la bonne humeur desTurner; Mark Arm and co et fini par mettre vraiment tout le monde sur les dents. Ce dernier point étant peut-être le seul bénéfice à retenir de ces deux mandats ! |
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? and the MYSTERIANS «The best of, Cameo Parkway
1966-1967» Il était temps. Depuis le temps quon était obligés de se rabattre sur des pirates pour écouter les MYSTERIANS. Vérouillé depuis 67, le catalogue Cameo Parkway était destiné à rester au fond de la crypte. Hip hip hip ! Voici la ressortie officielle de lintégrale de la bande de Rudy Martinez. Et cest toujours aussi bon. Du riff dorgue diabolique de lincomparable «96 tears» au stomp de «8 teens», tout ce bazar se boit comme du petit lait et senvoyer dune traite les deux Lps («96 tears» et «Action» sortis en 66 et 67) et la poignée de singles les accompagnant est un pur bonheur. Le son est parfait, aussi parfait quil puisse être puisque, pour la première fois je le répète, ce sont les bandes originales qui sont utilisées. Les morceaux senchainent dans un tourbillon dorgue électrique et deTwin reverb. Question Mark nous aiguillonne avec sa voix de petite frappe méxicaine émigrée à Detroit. Le VOX jaguar (un Continental ? Un Farfisa Compact ?) mène la danse et donne une couleur unique aux 27 morceaux que comprend cette anthologie. Les MYSTERIANS ne sonnent comme nul autre groupe. Au même titre que les SEEDS par exemple, ils ont un son, une formule unique et sils la répètent sur chacun de ces morceaux, ils ne créent jamais de lassitude. «Cant get enough of it !» |
V/A «Riot on soundflat strip» Soundflat mailorder. |
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The SCOPE "A secret revolution" Beatball. Les plus avertis d'entre vous les connaissaient sous le nom de BANG ! Vous avez peut être même lu leur interview dans L.N. n°6. Responsables d'une poignée de singles interstellaires (Overdriven) éparpillés aux quatre coins de la planète ... Ils reviennent donc sous le nouveau patronyme de SCOPE pour sortir ce superbe mini-album (A secret revolution, Beatball records). Sept titres dont deux reprises, "Action woman" des ELECTRAS et "Fashion conscious" de Syd "PINK FLOYD" Barrett. Le son s'est étoffé depuis les singles cités plus haut, SCOPE sonne plus pleinement, sans heureusement se départir de son côté Pop-art Do-it-yourself à la early TIMES/TV PERSONALITIES (They all know where Syd Barrett lives.) Le groupe semble s'être débridé, le son est plus ample, la reprise des ELECTRAS par exemple est tout simplement ébouriffante. Leur version est hyper assurée, très personnelle au point d'en transfigurer le morceau. Ces types ont une vraie vision. Vraiment. Ca cisaille, ça tranche. Ca joue sur plusieurs niveaux, presque psychédélique si on se laisse porter par les ambiances et complètement punk-garage furieux si on s'en tient à l'énergie déployée et aux dérapages de fuzztone. Excellent. Ce disque risquant d'être difficile à trouver, je me permets de vous signaler qu'il en traîne quelques exemplaires chez un certain Bruno, dealer à la Martinière sous la couverture de «Dangerhouse». ACTION ! |
The SERMON "Volume" Alternative tentacles Vous le savez, partout sauf en (f)Rance, les années 2000 sont celles du garage-rocknroll. Il ne se passe pas un jour sans quapparaisse un nouveau porte étendard. Le flot ne semble pas vouloir se tarir. Alors, forcément, il faut faire le tri. Pas question de se bousculer au premier grésillement de fuzztone. On a tous nos trucs pour séparer le bon grain de livraie. Au hasard le label. Quand par exemple cest Alternative Tentacles qui sy colle, je plonge. Biafra a affirmé un jour être fan du genre depuis lâge de sept ans et considérer les Stooges comme le groupe le plus important de lhistoire du Rocknroll Il y a pire comme caution non ? The SERMON (Volume) sort donc son premier album sur le label de lex DEAD KENNEDYS et nous sert par la même occasion lenfant bâtard des Cynics et des Stooges. Des Angry Samoans de " Stp not Lsd " (Ecoutez " Surprise ") et des Scientists. Tempos hystériques, assommoirs de fuzz mitraillés à lharmo. ambiances poisseuses et accès dépilepsie, lysergie occasionnelle, tout y est. Tout est là pour faire de ce disque un objet venimeux ! Objectif atteint. |
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Thee SHAMS "Please yourself" Fat possum/Shake it records. Carbon monoxided but not carbon copied. DUH ! Thee SHAMS, ladies and gentlemen ! Pas une de ces entités ectoplasmiques vomies par le show biz, prédigérées pour un public préférablement lobotomisé. Oh non ! Plutôt un de ces trucs qui transpirent et qui bougent. Qui cognent aussi. Gibson Epiphone quart de caisse. Harmonica. Basse. Batterie. Deux ou trois traces dorgue électrique. Des tronches de types qui auraient davantage fréquenté les CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL que fait les branleurs dans des fêtes mondaines. Des tronches de types qui répètent dans une cabane au fond des bois (Leur chanteur sappelle même Zachary !) Des types cools en somme. Sûr quils ont passé plus de temps en compagnie de T Model Ford, des STONES de 64 et des SHADOWS OF KNIGHT que sur pro-tools-bidule-truc. Il en résulte un putain de machin vrai. Du punk-rock joué par des gars qui voulaient faire du blues et qui sen font péter la grosse veine frontale. Un de ces disques dont lintensité vous fait serrer les dents puis secouer la tête et les bras en une espèce de rituel frénétique. Thee SHAMS ( Please yourself, Fat possum records) ou comment enlever les doigts de son cul pour les mettre dans une prise de courant. Même si on sait tous quil y aura toujours des viveurs pour préférer les garder dans le trou de balle. |
UPTIGHT TONIGHT The ultimate 60s
garage collection Big Beat. (New) Force est dadmettre que «Uptight tonight» ne memballait pas terriblement au premier abord ... 20 des 26 titres figuraient déjà sur dautres compilations en ma possession ... Avec des scies tels que «Action woman», «Talk, talk», «Psychotic reaction» et même «Pushing too hard», Uptight Tonight semblait vouloir être un Nugget à la place des Nuggets. Ca ne pouvait sadresser quaux newcomers ... Et encore ! Les doublons pullulent, même avec les plus courantes des rééditions ... Quel intérêt alors ? Daprès Doug Sheppard, en se référant au livret qui accompagne le disque, lidée est de proposer aux nouveaux fans de garage-rock (Le public des WHITE STRIPES et HIVES) la version originale de leur nouvelle passion. Louable intention sil en est ! Je ne peux pas mempêcher en effet de me dire que si tout ce foutu bazar était mieux exposé, on gagnerait un tas de fans qui continuent à la place de gober toutes les merdes quon leur propose/impose. (Je passais cet été des disques dans un bar sur la côte atlantique et parmi le maigre public de cette soirée de fin de saison, deux gamins de 16 ans, genre skateboarders, sont venus me brancher pour que je leur vende des Cds ! Ils navaient jamais entendu un truc du genre de ce quils avaient écouté ce soir là mais, faisant éventuellement le lien avec les punkeries quils écoutent sur leur Ipod, trouvaient que ça sonnait.) Ceci dit, en dehors de ces considérations marketing, une autre chose devrait vous suggérer que cette compilation est digne dintérêt : Il sagit dune production Big Beat. Big Beat pour «cream of the crop» ... Ou «top du top». Big Beat travaille très bien. Son absolument parfait. Vraiment, vraiment puissant. «Foolish woman» des OXFORD CIRCLE me découpe dailleurs le cerveau en rondelles à linstant même où je rédige ces lignes et je peux vous dire que ça cisaille proprement. Sans bavures. Net. Géant. Du genre semble t-il à surprendre un fan de hardcore rompu à la surenchère sonore. Si jen crois ce que ma laissé entendre une conversation qui ne métait pas destinée ... Tout ça est évidemment accompagné d'un livret superbe bourré d'infos et de photos qui tuent. Autre chose à mentionner : En dehors des ultra-classiques compilés 1000 fois, il y a quand même une paire dinédits pas vilains du tout. En particulier un morceau de Flash and The MEMPHIS CASUALS qui a donné son titre à la compile et que je connaissais pas jusque-là. Une tuerie. Un truc fougueux à mort. Sorte de punkerie fleurant bon les racines Rockab. Allumé. «Uptight tonite !» Un autre titre, «get out of my life», se détache du lot. Il sagit dun groupe de la baie de San Francisco, complètement inédit celui-ci, les SOUL VENDORS. Plutôt à mettre dans le même sac quun HARBINGER COMPLEX ou WILLIAM PENN FYVE que QUICKSILVER, les SOUL VENDORS font plus que faire de la figuration. Le genre de chose qui a dû faire faire la danse du scalp un bon moment à celui qui la déterré ... Complet avec un putain de rave-up fuzzé à la fin. Un organiste comme semble t-il seul le milieu punk américain de lépoque a su en produire ... Sans faute. Une rareté encore des EXPRESS avec «Waste my time», très rarement compilé et pourtant de toute première bourre. Un machin de dingo emporté par un monstrueux riff de guitare fuzz, un chanteur à bloc dans un registre proche des UNRELATED SEGMENTS. Excellent. Mis bout à bout, tout ça fait finalement pas mal de raisons de se payer ce disque, dautant que parmi les choses déjà compilées par le passé on trouve quand même des trucs aussi indispensables que les absolus «Maid of sugar, maid of spice» de Mouse and The TRAPS, «Were pretty quick» des CHOB, «Im in Pittsburgh» des OUTCASTS et autres joyeusetés du genre. |
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«SCREAM LOUD - The Fenton
records story» 3 Lps/ 2Cds box set. Way
back records (New)
«Come on baby, be my queen !» The CHENTELLES. Londres, Aout 1984. Un rookie voit - entend - le bon dieu. Un morceau enregistré 17 ans auparavant par quatre inconnus et qui se retrouve par la grâce dun cinglé dénommé Tim Warren sur une compilation à la pochette aussi délirante quattractive - Des zombies tout droit sortis dun comic book 50s en train de régler le compte dune espèce de créature hybride mi-hippy, mi-Boy «endive boursouflée» Georges. «Back from the grave vol 3», cest son titre. Le rookie vient de mettre le doigt dans un truc duquel il ne ressortira jamais. «Be my queen» des CHENTELLES donc. Le premier choc. Le premier morceau du genre à matterrir entre les oreilles. Enregistré pour Fenton records en JANVIER 1967. Un morceau complètement dynamité. Une perle de punk-rock au taux de production dadrénaline seulement égalé à lépoque dans ma discothèque par les premiers CIRCLE JERKS ou ANGRY SAMOANS. Retour en 2006. Par le biais dAlex, correspondant sur le forum garagepunk.com, jai vent dune compilation de singles Rocknroll/Punk/Garage de chez Fenton circulant entre amateurs. Le son serait excellent, le track listing alléchant. On parle des FUGITIVES, LEGENDS, JUJUs, TONTO and The RENEGADES, CHENTELLES, BEAUX JENS, AARDVARKS ... Des gars qui ont eu les honneurs des «Back from the Grave» pour la plupart. Laffaire fait assez de bruit sur le forum pour quun certain Hans Kesterloo (Wayback / MusicManiac records) propose tout simplement de sortir sur son label la compilation qui nexistait jusqualors quentre initiés. Sous forme de CDR. Je suis généralement assez méfiant quand il sagit de lâcher quelques talbins rudement acquis (la sueur frontale nétant un vain mot me concernant). Dautant plus méfiant, justement, quand il sagit de lâcher les dits talbins en échange dune compilation thématique. Dusse t-elle avoir été enregistrée entre 1965 et 1968. Savez vous quun nombre incalculable de daubes atroces ont été enregistrées pendant ces trois années - probablement trois fois moins que pendant les trois mois qui viennent de sécouler mais il nen reste pas moins que - cela fait beaucoup de chansons. La compilation thématique reste donc un exercice périlleux. Lécueil numéro un étant le défaut de complétisme. Vous savez, le type qui veut tout mettre. Même les trucs, les choses quil aurait mieux valu oublier. Quon aurait dû laisser dormir en haut dune étagère. Le type qui veut mettre sur sa compilation le single enregistré par la soeur gironde du patron du studio à laquelle le directeur du label faisait les beaux yeux. Il y a des compileurs comme ça. Des gars qui veulent absolument remplir un double album Punk-from-the-60s du Nebraska et qui se retrouvent en train de fouiller le fond du fond du fond du tiroir. Pas la peine de faire durer le suspense. Le coffret Fenton nest pas fait de ce bois. Tous les morceaux tiennent, au minimum, la route. Il ny a pas de remplissage sur les 61 titres de ces six faces de vinyl. Pas de remplissage et quelques sacrés putains de morceaux. Des classiques du genre même, je vous lai annoncé plus haut. Dautres choses moins courues également. Des deuxièmes faces, des seconds singles révélant de belles surprises. Au hasard, la face A de «She was mine» des BEAUX JENS (BFG 6), «Trouble baby». Une bombe. Un truc louvoyant entre des rivages Frat et Rhythm and blues à la KINGSMEN / GOODTIMES, nappé de Farfisa, saupoudré de fuzz-tone. Ou encore, dans un registre totalement différent, «I knew this thing would happen» de Tonto and The RENEGADES. Une pure ballade mélancolique à tirer une larme au plus trempé des cave-dwellers. Des trucs mélancoliques, Moody disent les fins connaisseurs, des trucs de teenagers maniaques de laccord mineur mais qui ne peuvent pas sempêcher dune manière ou dune autre de laisser suinter la testostérone. Du genre des PLAGUES par exemple. On trouve également des gars du genre à reprendre «Louie go home» de Paul Revere and The RAIDERS, les MUSSIES pour ne pas les citer, qui ont la classe d'aller fouiller du côté de Link Wray pour remplir leur face B. Superbes sur la pochette avec leurs cheveux dans les yeux et leurs VOX Phantom. Bien sûr, ils nont pas tout à fait le son que Columbia pouvait offrir aux RAIDERS mais le type des studios Fenton nétait pas un manche non plus. Ce qui garanti une qualité de son à peu près constante sur ces 61 titres. Ce qui est loin dêtre la norme dans le genre. On ne parle pas de Garage rock/punk pour rien ! Rayon reprise encore, «First I look at the purse» des CONTOURS par les ASSORTMENT qui se tiennent à carreau pendant tout le début du morceau et se mettent ensuite à déconner complètement, à planter un chorus de fuzz-tone à moitié déchiré en plein milieu du morceau, à aggraver encore les paroles qui ne sont pourtant pas jolies jolies au départ. A en faire un pur instant de bonheur Soul-punk. Impossible de prendre tout le track-listing par le menu, il y a 61 titres ! Beaucoup de bonnes choses donc, y compris effectivement un certain nombre déjà compilées ailleurs ... Ce qui pourrait être la faiblesse principale de ce set qui en compte par ailleurs fort peu. Peu importe finalement ces redites, je ne me lasse pas découter des trucs comme les LEGENDS («Ill come again some other day, when youre alone I want to say ...»), SOUL BENDERS et autres JUJUS. Se rendre compte que tous ces groupes venaient du même coin du Michigan rend encore leur existence plus magique. Et notre époque plus minable. Comment comparer ? |