MUDHONEY «The marchin’ fuzz». Mai 2006. Paris. (New)
Curieuse coïncidence ... En Mai 1992, j’avais fait l’aller-retour Paris-Lyon (j’étais en formation à Paris pour un de mes boulots débiles). Juste pour les voir.
Quatorze ans après, c’est en sens inverse que je fais le trajet pour être à l’Elysée Montmartre ce 17 Mai. Juste pour vous dire ce que les quatres zouaves de Seattle sont pour moi.
Le gros Matt Lurkin a quitté le groupe depuis ‘99. C’est ce départ qui avait amené Dan Peters à annoncer la fin de MUDHONEY à la même époque sur les notes de «March to fuzz». Il a été finalement remplacé depuis par Guy Madison, sujet australien de pedigree inconnu dans mes services mais dont il ne doit pas être difficile de retrouver la trace au sein de je ne sais quel combo de ramoneur des antipodes.
Le groupe a produit huit albums depuis «Touch me I’m sick». Du chemin a été parcouru. L’ambiance un peu potache des débuts qui avait vu son règne culminer à l’époque de l’excellentissime «My brother the cow» a cédé la place à des morceaux beaucoup plus sombres dont on peut tout de même chercher les racines dans les «Sweet young thing ain’t sweet no more» et «Here comes sickness» des tout débuts. MUDHONEY n’a pas cédé prise un seul instant entretemps. Des morceaux comme «Where is the future ?» tiré du dernier album (Under a billion suns - voir chroniques) sont d’une lancinante accuité. Ca secoue sévèrement.
Je n’avais jamais été à L’Elysée Montmartre. L’endroit est cool. Vieille salle avec boiseries et parquet. Scène un peu haute peut-être. Un type de l’asso qui fait les soirées Gloria à Paris distribue des tracts devant l’entrée ... That guy knows where the action is !
Pas un énorme public. Peut-être 400 ou 500 personnes se sont déplacées, ce qui n’est pas énorme pour une ville de la taille de Paris. Il faut en même temps reconnaître que MUDHONEY ne fait pas grand chose pour attirer les foules. Un album tous les quatre ans. La séparation annoncée par les membres du groupe. On fait mieux pour tenir les gens en haleine. Je crois qu’on peut avancer sans trop prendre de risques que c’est le genre de chose dont le groupe doit se foutre royalement ... Encore un bon point pour eux dans mon carnet. Il y a peu de choses que je déteste plus que la hype et les faiseurs ... MUDHONEY ont une vision du Rock’n’roll. Ils s’y collent et se foutent du reste. C’est la seule manière à mon avis de faire les choses correctement. Beaucoup de gens disent la même chose mais peu appliquent la règle à ce point. Un autre point me vient d’ailleurs à l’esprit les concernant. Comment peut-on parler sérieusement de retour du Rock’n’roll à propos de groupes comme les WHITE STRIPES ou les STROKES quand des gars comme MUDHONEY n’ont jamais cessé d’être là ? Ca n’a pas de sens.
Quelques camarades dans la salle. En particulier les anciens MEGASONIC BOOM BLAST, réincarnés en TURTLE RAMBLERS ou DANASTRONG et qui auraient d’aileurs mérité d’être sur scène ce soir.
J’ai raté le premier groupe, les SLEEPERS, rescapé de la scène dite «noise» française de la première moitièe des années 90. Le second groupe, HOLY SOUL, des australiens, ne fait tout simplement pas le poids. Pas ce soir là en tous cas. Des bases, mais un manque cruel de conviction. Tourner avec MUDHONEY ne semble pas les allumer. De la confiture à des cochons ? Ne connaissant rien du groupe, ni de leurs enregistrements, j’accorde le bénéfice du doute mais c’est tout juste. Vraiment pas convaincu tout de même.
MUDHONEY débarquent. Frais comme des gardons. J’ai du mal à croire que je les ai vu pour la dernière fois il y a quatorze ans exactement, jour pour jour. Steve Turner et Mark Arm semblent tout droit sortis des photos du deuxième album de MONKEYWRENCH. Ils n’auraient pas dépareillé non plus sur une pochette du BLUES PROJECT ou d’un JOHN MAYAL. Ca ne m’étonnerait pas qu’ils écoutent ce dernier de temps en temps d’ailleurs. Ca cadrerait pas mal. Tout en étant capables de reprendre MOTORHEAD ou BLACK FLAG et de jouer l’intégrale de DAVIE ALLAN ‘66-’67.
Guy Madison dépareille un peu sur scène avec les trois autres membres originaux. Steve Turner et Mark Arm sont visiblement exactement sur la même longueur d’onde, lui apparait un peu comme un routier pépère comparé aux deux autres. Dan Peters, en ce qui le concerne, martelle son kit. Imperturbable.
Le public est acquis à leur cause et répond présent dès les premiers accords. Malgré ça, le concert ne démarre pas sur les chapeaux de roues. Ce sera une constante montée en intensité.
Ils enchainent des titres tirés de tous leurs albums et singles. Pas question apparemment de nous faire le coup de la tournée de promo. Ils jouent bien sûr quelques morceaux de leur dernier Lp mais ils ne s’en tiennent pas à ça. Ils ne font pas non plus les jukebox vivants et quand ils jouent «Touch me I’m sick» c’est avec une bonne dose de désinvolture. C’est d’ailleurs avec cette reprise qu’à mon sens ils se découvrent. Ils me donnent l’impression de sacrifier au rituel sans être dupes une seconde pour autant. Pas question de jouer la carte nostalgique des grands jours du Seattle sound. Seattle sound dont ils se sont toujours défiés d’ailleurs. Ils jouent «Touch me I’m sick» comme une espèce de blues-punk. Plus sale et trainant qu’hystérique et agressif comme on le connaissait sur le single. A leur main. J’ai presque l’impression d’avoir discerné un instant un sourire narquois en coin sur le faciès de Mark Arm. Le groupe maitrise son répertoire à mort et fait sonner les morceaux à la perfection, en crescendo jusqu’au dernier rappel.

Une paire de gamins qui s’agitent dans la salle. A peine 12 ans, cheveux longs et tee-shirts du groupe à l’appui, me font dire que tout ce foutu merdier a encore quelques années devant lui. Anti-hype, cool. Punk garage.

Clean living ... Under difficult circumstances.
Jamais je crois le célèbre aphorisme Mod ne m’a semblé autant d’actualité. Difficult circumstancies ! Yes indeed. Guerre, crise économique, droite ultra-libérale et réactionnaire au pouvoir. Des lendemains qui chantent à tu-tête. Comment ne pas devenir pessimiste ? Comment garder l’oeil ouvert sans chavirer d’écoeurement ? Clean living ? Une main sur la crosse du pistolet et l’autre sur un 45t des SONICS ... Reculez malfaisants ! Au large, du vent. Le filet se resserre. Trouver un autre boulot, travailler pour ne pas seulement payer les factures, ne pas se faire mettre la tête dans le guidon, relever le nez. Il y a un monde en fusion au dehors. Un monde qui se ceinture d’explosifs, s’immole. Juste là, dehors. Un monde auquel on ne comprend rien. Plus difficile encore à appréhender que celui des Soviets de naguère. Un monde ahurissant. Effrayant. Grande est la tentation de s’isoler dans un univers de Stax, Etiquette, Sundazed, Norton, Big-beat et qui sais-je encore. Quand il fallait se battre contre les Yuppies ... Résister à l’equalizer, passe encore, c’était du sport. Mais la furie fondamentaliste face à l’abîme de connerie impérialiste. Je me sens un peu désarmé. D’autant plus désarmé que pris entre deux feux. Difficult circumstancies ... Et ce gouvernement ectoplasmique ! La bonne vieille droite qui s’autocaricature, hallucinante tellement elle marche à découvert. Les prisons remplies comme jamais. Hausse du tabac contre baisse du barreau de Rotschild. Records battus ! Chômage, privatisations, protection sociale rognée. Nivellement par le bas jusqu’à compétitivité avec les dictatures d’asie du sud-est ? Le sourire satisfait-sûr-de-lui de la raclure de Neuilly qui embastille à tour de bras ... Difficult circumstancies.
Ce soir j’ai envie de repousser les murs à coups de Kent ... Mais de l’autre côté des murs il y a le vide. Vous êtes loin, dispersés. Beat Brothers. Eparpillés aux quatre coins de la planète. Hors de rayon d’action. Beat Brothers rencontrés au détour des pages d’Ugly Things, de Here ’tis, de Big takeover, des plages du dernier BRONCO BULLFROG, EMBROOKS, NEDERBIETELS. Croisés au concert des PRETTY THINGS ou ailleurs. Few and far between. Clean living. Ecouter le SPENCER DAVIS GROUP en ouvrant les cartons de disques, découvrir le nouveau young rascals, rechercher les singles des GREEN TELESCOPE au milieu de piles de dizaines d’autres un peu oubliés après avoir entendu le nouveau THANES, changer le moteur de la Dodge. Clean living. Le film de Serge Bozon - Mods! - que j’ai été voir avec Seb et auquel je n’ai rien compris mais qui m’a fait passer un bon moment. Partir à la recherche des albums texans des THEM - Clean living le «Allnite 60’s punk Soul Mod bash» organisé avec Toph mais qui tombe un peu à l’eau pour cause de club invivable et de canicule. On se vengera, c’est promis. On a quand même passé de bons disques! On a quand même réussi à faire secouer la tête à deux fans de Heavy Metal (?) égarés, à coup de Don and The GOOD TIMES et de LYRES en live !
C’est faible quand même ... Deux soirées en un an quand j’ambitionnais d’en faire une par mois. Pour alterner. Résister à l’hégémonie électro-nique. Envoyer «Progress» des PRETTIES et se dire qu’on les a vus en vrai. Avec le vrai Phil May. Serré sa vraie main et vu son vrai sourire. Récolté de vraies dédicaces pour le dernier numéro du zine ... Clean Living. Aller voir les WHITE STRIPES et être déçu ... Trop de pitreries de guitarhero. Clean living. Partir cet été. Laisser derrière nous les centre commerciaux et les fast-foods. Les beaufs et les yuppies. L’hydre à deux têtes hégémonique. Prendre du vent dans la face et redessiner les contours. Les alentours. Echapper. L’autre aurait dit s’élever. Refuser la pâtée. Avez vous remarqué à quel point le temps s’écoulant, la pâtée est de plus en plus indigeste, immonde ? Alors il faut creuser le truc. Faire savoir que rien n’est plus important à cet instant que le disque des THEM qui tourne sur la platine. «Out of sight». L’essentiel. Deux minutes de classe ultime gravée pour l’éternité et avec lesquelles rien ne peut venir rivaliser. Aucune de ces choses supposées être importantes. De ces choses pour lesquelles on se piétine au dehors. De ces choses pour lesquelles la moitié de la planète étrangle l’autre. Qui prétend qu’il est indispensable d’avoir une télé à écran plasma et une saloperie d’Audi climatisée sinon l’enfoiré qui les vend ?
Clean living. Le concert des STOOGES, des «Motherfuckin’ STOOGES» comme l’a dit lui même annoncé Iggy. LES STOOGES. J’y étais avec Sophie. Nom de dieu ! LES STOOGES.
Je ne savais même pas comment prendre tout ça. J’écoute ces morceaux depuis SI LONGTEMPS. Je n’y allais pas pour me recueillir mais quand même, j’étais pratiquement intimidé par la perspective de les voir sur scène. Merde, nous avons vu ce qu’ont vu les punks de Detroit en 1968. Comment aborder le truc ? Avec respect ? En essayant d’en mémoriser le maximum de détails ? Finalement, le premier choc passé, le plus simplement du monde. En fonçant dans le tas au risque d’avoir à mettre quelques coups de poing dans la meute de motards débiles qui constituait une partie non négligeable du public. Je crois que ça ne m’aurait pas déplu. Il s’en est fallu de peu. Le vent de folie qui soufflait autorisait pas mal de choses. Encore un coup à se retrouver avec un traumatisme crânien et un peu de vrac dans les idées ... Le concert a été formidable. Iggy impérial, tout près, sans cirque, à fond. Punk. Au milieu du public, sur le dos du service d’ordre quand il molestait un fan trop enthousiaste, faisant monter les gens sur scène, apostrophant le public, grimpant sur les amplis ... Chantant, braillant, hurlant «No fun», «Dirt», «1969», «Loose», «TV eye» ... la quasi totalité des deux premiers albums, ceux sur lesquels Ron Asheton joue de la guitare. Ron Asheton en retrait sur scène, forcément, par rapport à Iggy. Tronche bien joufflue mais étonnament jeune, cheveux longs comme en 69, Raybans noires, vêtu de noir hormis une veste de treillis camouflée. La classe. Son frangin Scott derrière la batterie. Dégaine de camionneur américain. Chemise à carreaux, cheveux longs et casquette de baseball. Mike Watt pour remplacer Dave Alexander, en transe mais scotché devant son ampli. Parti. En retrait lui aussi. Laissant la place aux STOOGES originaux.
Au moins une heure et demie de furie. A REAL COOL TIME, un instant magique, volé. Du carburant pour un bout de temps. Regonflé à bloc. Clean Living !!
Puis les SOLARFLARES un mois plus tard. A Lyon en plus ! Deux ex-PRISONERS sur scène. Un de mes groupes fétiches ... Graham Day. Alan Crockford. Devant un parterre de fans de la première heure. Pas mal de têtes que je n’avais pas vu depuis un moment.
Desert boots, casquettes Beatles, chemise Cachemire, Three buttons suit. Ils sont cools ! Les conditions techniques sont justes. Peu de son. Peu de retours. Peu importe. L’énergie, la passion sont là. Les titres des SOLARFLARES se succèdent. «Melanie» des PRISONERS. «Save my soul» de WIMPLE WINCH lors d’un deuxième rappel arraché par le public à force de hurlements. Public peut être un peu timide en dépit de ces rappels ... Je n’ai pas fait attention. Je m’en foutais. Ils étaient derrière. J’en ai pris plein le cornet. Régalé. Nouvelle décharge d’énergie après les STOOGES. I CAN’T GET IT OUT OF MY MIND. Je devrais vous décrire les finesses de ce concert, les morceaux joué, les variations, les ... Je n’ai rien vu. Azimuté. Pas le loisir de décortiquer et de faire l’expert. La tête ailleurs. Puissance. NO END IN SIGHT !! Ceux qui étaient là savent. Les autres ... tant pis pour eux. Clean Living.
Les SOLARFLARES ont laissé derrière eux un fantastique album (Look mom what I’ve made out of my head ... Voir les chroniques) et une compilation d’inédits et de morceaux live pour faire patienter en attendant un nouvel album. Ils ont fait aussi la promesse, via Jean Luc, leur tourneur rencontré lors du concert des BELL RAYS (un peu chiant d’ailleurs ce concert) de revenir en France très prochainement. Je les attends.
Entretemps, on aura pu voir les DEADLY SNAKES, pas vilains mais un peu amateurs (un peu surprenant pour un groupe recevant le soutient d’un label comme IN THE RED). Une bonne dose de British Rhythm’n Blues qui par moment donnait quand même l’impression d’entendre les YARDBIRDS cisailler «Smokestack lightning» au Crawdaddy. Enfin presque ... Le meilleur en fin de compte ce soir là étant le groupe de première partie, des zouaves de la région, les SURFING MATADORS. De Vienne plus précisément. Guitare/chant, orgue, basse et batterie pour une mixture que je décrirais comme le télescopage de DMZ et des SURFING LUNGS. Ou un machin dans le genre. Mention spéciale au guitariste chanteur qui a la pure gueule de l’emploi, l’habileté et la verve qui font bon ménage avec.
Clean Living le concert des SEEDS et de LOVE. Le seul fait de faire la queue dans un quartier que je ne fréquente jamais pour entrer dans une espèce de boite pourrie dont je n’avais jamais entendu parler étant excitant. Vieil entrepot transformé. Atmosphère de club de deuxième zone assez proche de l’image que je me fais de ce que devait être le «Whiskey a go go» en 1966 à Los Angeles. Bon, il faut un peu d’imagination pour y croire mais c’est tout le charme du tuc. Salle archi comble, peut être dans les 500-600 personnes, difficile à dire et les SEEDS qui attaquent tout de suite. En fait de SEEDS, il s’agit de Sky Saxon et de quelques blanc becs dont un organiste super compétent qui reproduit à merveille le son et le phrasé de Daryl Hooper ... Malheureusement, pas de volume dans la salle et un Sky Saxon sérieusement fatigué. Manquant de sauce. Frustrant. Me renvoyant à ma propre peur de vieillir ... Ne nous permettant que de frôler ce que devaient être les SEEDS en 1966/1967. Confirmant par instant ce que j’ai toujours su, que ce truc EST le punk-rock original. Dix ans avant les SEX PISTOLS. Un truc qui se joue à l’énergie, avec les nerfs, tendu, barré. Une énergie qui n’a rien à voir avec la brutalité débile dont se gargarisent une partie des connards de groupes Hardcore qui se réclament de l’héritage punk. Un truc humain, vrillé, fragile. Les SEEDS incarnaient ça. ETAIENT CA. Les SEEDS étaient un groupe absolument unique, hors normes, toutes époques confondues. Sky Saxon en a laissé transparaître quelques bribes par instants. Permettant juste frôler le truc. Le frôler en rendant évidente une cruelle réalité. ON NE VERRA JAMAIS LES SEEDS. ON NE VERRA JAMAIS LE CHOCOLATE WATCHBAND. Le temps, cette implacable saloperie, ne nous en laissera aucune chance. Je sais pourtant que les ondes de ces concerts, de tous les concerts des SEEDS, de LOVE, de MUSIC MACHINE, des PRETTY THINGS, des SMALL FACES ... Les ondes de tous ces concerts se propagent toujours dans l’espace. Je sais que nous avons été touchés par ces ondes. Que les disques que tous ces types ont enregistrés continuent d’irradier. Ils irradient aussi sûrement que ce qui est en train d’être enregistré en cet instant même. Ils irradient la passion, l’énergie, la colère. Capturés par les sillons en quantités gigantesques. En quantités inépuisables. Là réside la magie de tout ce foutu bordel. Il faut juste disposer de la bonne paire d’antennes pour capter le signal. Tout ce merdier est le produit de l’âme et de la passion. Ce n’est pas un produit périssable. Ce n’est pas un truc qu’on peut déclarer obsolète sans TOUT déclarer obsolète. Quand un gars écrit une chanson, brûle la moitié de ses neurones pour l’enregistrer, quelle importance cela peut-il bien avoir de savoir s’il l’a fait il y a cinq minutes, cinq ans ou trente cinq ? A partir du moment où il l’a fait, tout ça appartient à une autre dimension, A JAMAIS. Sa chanson sera peut-être célébrée aux quatre coins de la planète ... Sortira peut-être de la déprime des dizaines de pauvres trou-du-culs boutonneux. En fera des géants. Leur donnant l’énergie, la force d’affronter les premiers de la classe, les yuppies qu’ils deviendront et le monde qui en découlera ...
Mais revenons au concert. A l’entré en scène de LOVE. De LOVE with Arthur Lee comme l’annonce l’affiche. Le bonhomme n’a rien à voir avec son frère d’arme des SEEDS. Il est dans une forme éclatante. Peut-être les années de salles de sport pénitentiaires que lui a offert sous des pretextes fallacieux la justice raciste et pourrie de cette merde d’oncle sam. Une espèce de phénomène à la Iggy Pop. Touché par la même grâce. Ce truc des types qui sont habités par leur vision des choses. Qui ne laissent rien venir l’entraver. Pourtant, autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan de tout ce qu’à enregistré LOVE. Je le deviendrai ce soir. Arthur Lee a balayé jusqu’au moindre doute de mon esprit. Ce type dégageait une telle force, une telle conviction. Après les stooges et les SOLARFLARES, c’est un nouveau plein d’énergie et de ces bonnes vibrations chères aux BEACH BOYS que je me ramasse dans le cornet. Arthur Lee établit le pont entre le Sunset Strip de ‘66 et nous. Sans jouer la carte de la nostalgie. Il est là. Point. Il envoie son truc, il le vit. Il le fait vivre. «7 and 7 is», «My flash on you», «Can’t explain», «Orange sky», «A house is not a motel», «The daily planet» ... FANTASTIQUE. Le tout le jour de son anniversaire ! Et la salle de lui chanter «Happy birthday Arthur !» J’ai chanté à la fête d’anniversaire d’Arthur Lee pendant que le reste de la ville enculait des mouches ! LOVE, LOVE, LOVE !
Vu aussi les DIRTBOMBS, DATSUNS et INTERNATIONAL NOISE CONSPIRACY. Ce sont ces derniers qui ont remporté mes suffrages. Mieux qu’à Genêve en 2000. Même pêche, son peut être un peu moins précis (fatigue de la tournée, salle mal foutue ) mais pure spontanéité. (Je ne parle pas ici du cirque marxiste mais de la joie d’être sur scène, de partager un truc, de jouer ...)

 

A SUIVRE ...