The CHAINS "The Beatles Of El Paso" 60sgaragebands.com Presents
Certains se rappellent peut-être de l'ancien thème de supporters des stades de foot des années 70 : "Na, na, hey, hey ! Kiss 'em goodbye" qui s'avère être un hit semi-Bubblegum d'un groupe américain sixties tardif en 1969, les STEAM ? (Mais si, mais si, un refrain comme: "Nanana-na, nanana-na, hey-ey-ey! Good-bye ...", ça ne vous dit pas quelque chose ? ) Eh ben, le saviez-vous mais l'un des premiers groupes "garage" de Tor Pinney, le leader des STEAM et accessoirement chanteur du plus grand refrain des stades de tous les temps (avec "We are the champions" des QUEEN !) est le sujet de ce CD qui compile tous les enregistrements, démos et inédits compris, des CHAINS d'El Paso (ainsi que leurs premiers groupes Vocal Surf et College-Frat pre-CHAIN S: les DOLPHINS et Johnny & The STARFIRES! ) Ca vous en bouche un coin, hein ? Suffit de lire les liners du livret ... Livré avec !
En fait, c'est la toute première compilation du fameux site Garage-rock 60sgaragebands.com, le meilleur du genre sur le net. Bon mais, il ne faut pas s'attendre à une compil' style Crypt records non plus : Il s'agit pour la plupart des titres compilés de morceaux enregistrés relativement tardivement avec un son Heavy proto-Hard Rock presque postérieur au son 60's Punk qui nous intéresse ! La référence aux Beatles est là plus pour faire la comparaison au niveau de la notoriété locale que pouvaient avoir ces "Beatles" du Texas ... Et non au style musical; ne faites pas l'amalgame, ce serait une grave erreur !
Mais pour une première édition, c'est du superbe boulot, complet, impeccablement compilé et masterisé d'aprés toutes les bandes existantes et les copies les plus Mint des 45trs qu'ils pouvaient avoir à leur dispo quand les masters restaient introuvables. Le tout avec un superbe livret de photos inédites tirées des archives de Tor Pinney qui raconte d’ailleurs lui même toute l'histoire dans le texte. Du sans faute et un cas d'école ! On en attendait pas moins de Mike Dugo, le rédacteur en chef du site. Plutôt que donner scolairement dans la chronologie, Mike a préféré, en conjonction avec Tor Pinney, de mettre l'accent sur le mélange et une bonne balance des morceaux. Du coup, on comprends vite que les Chains étaient un groupe vraiment versatile et talentueux. Capable autant de faire du proto-Hard ("It's A Shame") que de verser dans les productions sophistiquées de la Sunshine Pop ("Has Anybody Seen My Friend") ou le R'n'b ou de la Blue-Eyed Soul ("I ain't gonna eat out my heart anymore" des YOUNG RASCALS !) On trouve bien des sons variés sur cette compil', même du post-Rockabilly avec la démo des STARFIRES, et du sub-BEACH BOYS/ Ronny & The DAYTONAS ("Surfin' East Coast") ainsi que de la Pop-rock "Preppy" de college à la CASTAWAYS/ GESTURES avec les DOLPHINS ("I should have stayed" et son son proto Folk-Punk). Et justement, c'est la variété qui séduit dans cette première sortie, qu'on espère donnera suite bientôt à d'autres réussites du genre ...
C'est déjà un must incontournable du marché: "les yeux fermés" ! http://www.60sgaragebands.com/

The MUSIC MACHINE "The Ultimate Turn On" Big Beat .
Quand on voit que même les cultissimes Music Machine finissent par avoir leur réédition deluxe, version Mono/Stéréo avec pléaïde de versions 45 tours en bonus; un traitement de faveur d'habitude réservé au Beatles, Beach Boys, Velvet Underground et autres Love, on se dit qu'on vit là une époque merveilleuse. A quand une sortie de luxe du "Web Of Sound" des Seeds, dont les versions Mono et Stéréo aussi diffèrent ?! Cette édition est peut-être la sortie de l'année pour le petit monde des amateurs de vrai Garage-rock ... Anoncée d'abord sur le site www.60sgaragebands.com, je l'attendais depuis presque un an. D'abord sans trop y croire bien qu’on puisse toujours s'attendre à des miracles avec Alec Palao (qui comme toujours nous fait un sans-faute!)
Le Livret est somptueux avec des interviews et une bio qui viennent compléter les interviews historiques de Ugly Things ... Et surtout, une superbe mise en page pleine de photos inédites "the complete picture!". Il n'en fallait pas moins pour célébrer les mythiques Music Machine qui pour une fois font défaut au cliché qui veut qu'un garage-band ne puisse avoir qu'un jeu limité et simpliste, surtout dérogatif de son modèle choisi parmi les grands groupes stars. Au sein des Men-in-Black, entre les Velvets et les Machine, je choisi le gang de Sean Bonniwell, anytime ! (Moi aussi, mille fois ! Ndlr)
Le plus fantastique de l'histoire, c'est la première sortie d’un plein CD de bonus, de versions vraiment inédites, de répètes et de démos enregistrées pour la plupart dans le garage de monsieur Bonniwell (... voire dans sa chambre à coucher !) avec en prime, comme si c'était possible après la sortie récente sur Sundazed de "Ignition", des titres véritablement inédits comme "Sufferin' Succotash" (!), "Worry" et "Smoke and Water"! Même les démos de "The Eagle Never Hunts The Fly", "Absolutely Positively", "Bottom Of The Soul" ou "Affirmative No" sont réellement illuminantes ... Comme si on se trouvait au sein du sein, parmi les saints du Garage; Merci mon dieu !
OK. Ouais, mais ce produit était annoncé comme une sortie CD-DVD ! Et je ne vois là qu'un CD-rom avec deux vidéo-clips de "Talk Talk" et " Cherry Cherry" tirés de la même émission sur KHJ-TV de "Boss City" en 1966 qui circulaient déjà couramment en version VHS pirate parmi les aficionados dont nous sommes ... Rien de bien révélateur (et en plus, on ne peut les visionner que sur un ordinateur alors que je m'attendais à pouvoir les regarder sur grand écran télé home-cinéma !) Une petite déception donc. Malgré ça, "Buy or Die!", comme dirait l'autre.
The PALACE GUARDS Gear Fab records
Moi aussi, comme tout le monde, quand ce CD a été annoncé par le site 60garagebands.com comme une sortie complète des enregistrements du groupe de 1966 à 69 (y compris les inédits), j'ai d'abord cru aux plus célèbres PALACE GUARDS de la Côte Ouest, groupe maison de l'émission de jeunes «Hullabaloo», version californienne du "Mersey Beat" au son copié-collé BEATLES, avec en leur sein un jeune Emmit Rhodes à la batterie ... Avant que celui-ci ne parte en 1966 former les MERRY GO ROUND. La datation aurait dû me mettre la puce à l'oreille vu que les premiers 45trs de ces GUARDS là dataient de '65 et qu’en '66 c'était plutôt la fin que le commencement. Ils laissaient alors la place aux YELLOW PAYGES ( ... Tout comme les Paul Revere & The RAIDERS pouvaient être le house band de "Where The Action Is"; un gimmick plutôt courant en ces années pré-Hippies ! ) En fait il s'agit d'un groupe bien plus obscur, bien qu'extrêmement populaires en leur Nouvelle Orléans natale (!), qui a récemment bénéficié d'un regain d'intérêt parmi les amateurs de Sixties et autres Mods des temps modernes en figurant sur le volume 2 de la fameuse compilation de DJ Rob Bailey des New Untouchables: "Le Beat Bespoké", avec un titre de Blue Eyed Soul assez funky: "Gas station boogaloo downtown".
Les gars de Gear Fab avaient déjà fait le coup de sortir un Cd des enregistrements complet d'un groupe garage obscur qui méritait selon eux d'avoir leur propre anthologie : les GRAPES OF WRATH 1965-71 (GF-126). Une sortie qui avait fait du bruit, encensée par la chronique du Fanzine Ugly Things vers 2003-2004 (?) parce que c'était une des premières fois qu'on focalisait autant (avec une vraie recherche et dans la légalité) sur d'illustres gloires locales totalement inconnues au grand public.
Bon, ces gardes valent effectivement le détour, avec une richesse de sons et une variété de style rafraîchissantes pour les oreilles, partant du beat folk à la Beatles période «Rubber soul» de leur premier 45 trs "Sorry" au psyché proto Hard-rock de "Look Outside My Window", en passant par le Garage-Punk à la
SHADOWS OF KNIGHT de "No Coming Back" et l'inédit "I'm Gonna Meet Her", ainsi que de la Sunshine Pop psyché orchestrée de la même facture qu'un STAWBERRY ALARM CLOCK avec "Looking everywhere" et "Mr. Greene". Voire même du heavy Mod psyché anglais à l'orgue Hammond dans "The Magician"; le piano Wurlitzer à la SEEDS fait aussi maintes apparitions çà et là : un régal !
Toute cette débauche sonore dément une bonne fois pour toute le cliché révisionniste qu'un garage-band ne se limiterait qu'à sonner Trash-Punk monomaniaque comme les morceaux qu'on trouve sur les "Back From The Grave" ... En tous cas s'agissant du son Garage originel des sixties (...le Néo Garage-Punk des années 80 est une autre histoire !) La vérité est que le vrai son Garage se définit plus dans la production, souvent une production maison usant ingénieusement de tous les moyens limités du bord, plutôt que dans un style musical particulier. C'est simplement l'ancêtre du DIY !
Une anthologie complète similaire est annoncée très prochainement sur le même label, celle des MOURNING DAYZE ... A surveiller.
Pour nous confondre encore plus, je viens de m'apercevoir que Gear Fab avait même déjà sortie une anthologie de l'autre PALACE GUARDS en question: "The PALACE GUARD - California Pop/rock" (GF-196) ... Au singulier ! http://gearfab.swiftsite.com/
"Smile - The Story Of Brian Wilson's Lost Masterpiece" Un livre de Domenic Priore. 2005 Sanctuary.
En attendant la sortie imminente de son bouquin en Juin 2007 "Riot On Sunset Strip : Rock'n'roll's last stand in 60s Hollywood" qui promet d'être aussi historique que "Unknown legends Of Rock'n'Roll" de Richie Unterberger ou "Waiting for the sun" de Barney Hoskyns (! ) ... Voici déjà le premier livre de notre ami Domenic, auteur du super fanzine californien "Dumb Angel Gazette" (du surnom de Brian Wilson et qui devait aussi être la première appellation de son chef d'œuvre qui ne sorti jamais avec les BEACH BOYS et fut finalement accouché en 2004 sous forme d'album solo accompagné par les WONDERMINTS ! ) Domenic est surtout notoire pour avoir sorti préalablement "Look ! Listen ! Vibrate ! SMILE ! " l'énorme pavé qui est en fait le n°2 de son 'zine ("Dumb Angel" en est à son 4e numéro; voir le lien en fin de chronique) et un numéro spécial, uniquement consacré au dit chef d'œuvre avorté.
Autant «Look ! Listen ! Vibrate ! Smile !» était vraiment formidable parce que rien de moins que la Rolls du fanzine, et extraordinaire parce que l'auteur avait poussé à l'extrême jusqu'à en éditer un véritable bouquin ( ... Du jamais vu alors de la part d'un auteur de fanzines ! ), autant pour le coup ce livre officiel sur le phénomène de «Smile» est une déception : C'est là qu'on voit qu'entre le travail d'un auteur de fanzine si passionné soit-il, et le travail rédactionnel d'un journaliste, même rock, il y a un monde qui sépare les amateurs du professionnel ... Et pourtant Domenic Priore EST diplômé d'une école de journalisme de L.A., ayant déjà rédigé plusieurs scripts de la série documentaire TV "Hollywood Rocks" ( présentés par des gens comme Ringo Starr et David Bowie, pas moins ! ) et présenté des émissions comme "It's Happening ! " (en compagnie de Audrey Moorehead, la fameuse DJ du Cavern Club de Greg Shaw en plein revival Garage 80). Autant les rock-critiques que certains amateurs avertis sur Amazon.com ont des avis partagées sur cette œuvre et on lit pourquoi : Malgré une présentation impeccable (et quelques photos rares), Domenic ne fait que ressasser des faits dont la plupart du travail de recherche a déjà été accompli par d'autres (notamment "Catch a wave" de Peter Ames Carlin et "Back to the beach", une collection d'écrits éditée par Kingsley Abbott), et ce dans un style d'écriture approximatif et confus, quand il ne se met pas carrément à plagier d'autres auteurs ( ... Pourtant Domenic a obtenu l'aval des créateurs eux-même, Brian Wilson et Van Dyke Parks, jusqu'à obtenir des préfaces officialisant encore plus son livre ! ) Il brode et se permet des commentaires là où il devrait rester neutre en tant que journaliste (par exemple en ressassant comment SON ordre des titres formant «Smile» serait plus authentique au projet originel que la succession réassemblée par Brian Wilson lui même pour la sortie officielle en 2004 ! )
On sent qu'il cherche à meubler sur un sujet qui finalement le dépasse (pas en temps que fan n°1, mais en tant que rédacteur). Puis, quand il se met à analyser la musique, il devient au contraire trop technique et grandiloquent, nulle doute cherchant à nous en mettre plein la vue, alors qu'il gagnerait à être simple est précis ! Alors, même si son livre est intéressant et présente certaines anecdotes exclusives pour avoir été personnellement en rapport avec les protagonistes de «Smile» (notamment la confrontation lors d'une visite en studio de Mike Love, principal adversaire du projet de Brian Wilson, et du disciple de ce dernier, Danny Hutton, futur THREE DOG NIGHT, pour le projet avorté de sortir l'album de son groupe d'alors, REDWOOD, sur Brother Records, ce qui aurait permis de garder le label des BEACH BOYS à flots et de rester crédible dans les milieux branchés de la Pop progressiste en '68 ... ) et même s'il soumet une analyse assez pointue des influences de Brian Wilson (citant les harmonies vocales angéliques des groupes de Doo Wop blancs comme les FOUR FRESHMEN, et noirs comme les FLAMINGOS, les arrangements sophistiqués et cinématiques du West coast Jazz moderne, le style Exotica pro-Hawaïen des orchestres easy-listening de Les Brown et Arthur Lyman, avec leur imagerie paradisiaque) et qu'il a bien cerné l'environnement qui a permis cette gestation (le décor post-moderne de l'infrastructure sud-californienne qui fait que la pop de Wilson sonne plus contemporaine que la pop anglaise baroque aux consonnances vieillotes et rétros des Beatles qui fait part plutôt d'une nostalgie de l'époque victorienne), il s'agit vraiment d'une première œuvre avec tous les défauts inhérents. Ce qui passe dans le cadre d'un fanzine, passe mal dans le cadre formel d'un livre ...
Malgré tout, Domenic dispose d'une mine d'informations : Toute une partie du livre relate l'historique du projet «Smile», depuis l'embarquement des Beach Boys sur la voie expérimentale inspirée par le "Rubber Soul" des Beatles fin 1965 et ce, dès leur album "Today" puis "Summer Days (and Summer Nights!)" qui amorce véritablement le tournant, jusqu'à la débâcle de "Smiley Smile" et ses après-coups dans "Friends", "20/20", "Surf's Up" et enfin "Holland", étape par étape (le désert de la suite qui amène à la renaissance de Brian avec finalement la sortie de "Smile" sous forme d'album solo, puisque Dennis Wilson est mort depuis et que le reste des Beach Boys ont toujours refusé de prendre part au projet, est rien moins que ça : un désert ! ) C'est à mon avis LÀ le point fort du livre qui rappelle par moments des passages de "Waiting For The Sun", le pavé épique (devenu culte ! ) de Hoskyns. Le problème est que Domenic ne dispose pas (pas encore ? ) du talent d'écriture de l'ancien rédacteur de Mojo magazine. Et c'est pas faute d'avoir pu rassembler tous les magazines d'époque traitant de la question (Cheetah, Teen Set, Crawdaddy, Hullabaloo, NME, Mojo Navigator ... ) ! 
Le sujet méritait mieux que cette bafouille qui s'avère un cruel fiasco. Heureusement qu'on a «Look ! Listen Vibrate ! Smile ! »
Pour conclure, bien que pour les fans de Brian Wilson et de «Smile» ( Toute une partie de l'intelligentsia Pop indé. actuelle ! ) ce livre reste difficilement contournable, j'enjoins les amateurs à se procurer plutôt le n°4 de "Dumb Angel" où Domenic confirme qu'en matière de fanzines, il reste maître ... En attendant son prochain «Riot On Sunset Strip !»
http://www.dumbangelmagazine.com/
"The San Francisco East Bay Scene: Garage Bands From The 60's Then And Now" Un livre de Bruce Tahsler (2006)
Quand vous êtes fan absolu des garage-bands de la série "Nuggets From The Golden State" (Big Beat records) compilée par Alec Palao et qui documente surtout les enregistrements du célèbre studio de Léo de Gar Kulka: ("Golden State Recorders"), que vous recevez une annonce e-mail vous enjoignant d'acheter un livre où figurent pêle-mêle les Harbinger Complex, Baytovens, Immediate Family, Rear Exit, Shillings, Just IV, Misanthropes, U.S. Male, Spyders, Remaining Few (pas le groupe du Texas de "Painted Air"... mais quand même !), Crystal Garden, Vandells... vous ne pouvez pas résister à l'envie de cliquer sur le lien Paypal.
Surtout en sachant que cette scène de la banlieue de San Francisco, éminemment distincte de la scène Hippie du centre-ville (et située pourtant à peine à une demie-heure de voiture de là par le célèbre pont!), enfantera en 1968 la fameuse compilation devenue culte "San Francisco International Pop Festival". Compilation en mode Hippie mais contenant de pures productions Pop-psyché et "Garage", y compris les Baytovens, les Beatles de l'East Bay, et un certain Ray Columbus, monsieur Mod importé de Nouvelle Zélande alors en phase post-The Art Collection ("Kick Me"!).
Bon, il y a eu un bouquin similaire sur la scène de Memphis deux an auparavant mais aprés un survol de la scène en question dans le n°2 de "Cream Puff War" (fanzine épisodique devenu quasi-historique de Palao et Jud Cost), il est toujours fascinant de pouvoir lire plus en profondeur les véritables histoires de ces mystérieux groupes, ainsi que les interviews de leurs membres. Bruce Tahsler, l'auteur, est lui même ancien membre des Talismen, l'un des groupes listés ...
Il est annoncé en fin de pages que Big Beat prépare pour bientôt la sortie du CD anthologique
accompagnant l'ouvrage: "East Bay Teens N' Twenties"... On en salive d'avance ! Comme par hasard d’ailleurs, Palao a écrit la préface du livre.
Les recherches du bouquin sont centrées autour de l'ancienne activité du promoteur Bill Quarry, qui fit venir tous les grands groupes et programmait aussi tous les groupes locaux dans les salles de la région (notamment dans sa propre salle: le Rollarena dés le réveillon '66, au Carpenter's Hall, à l’Oakland Auditorium...), ceci à travers son agence créée en '58 ("Teens N' Twenties d'où le nom du bouquin!)
C'est pourquoi on aperçoit dans le livret toute une chouette collection d'affiches "psychédéliques" à l'art naïf trés sub-Frisco mais typique des concerts Garage de l’époque, avec notamment des noms de groupes prestigieux comme les Seeds, Weeds, Chocolate Watch Band, Standells, 13th Floor Elevators et les incontournables Byrds et Yardbirds ... Tout cela malheureusement en noir et blanc (car plus cheaps), les posters étaient souvent imprimés en bichromie et n'avaient pas la finition des affiches de l'Avalon ou du Fillmore aux couleurs flash acides!
Bruce Tahsler liste les noms des principaux groupes de la scène (ainsi que leurs membres), fait l'inventaire des clubs et «venues» et fait même une sélection des 45trs de groupes sortis dans ses années.
Après tout ce que je vous ai dit, on pourrait croire à un énorme pavé à la "Art Of Rock". Il n'en est rien. C'est un tout petit livret, à la pochette colorée psyché certes, mais ni plus ni moins qu'un carnet ... Voilà que j'en viens à ma première critique de l'ouvrage ! Il faut dire que la hype de l'annonce email en suggerait plus. Le pire est encore le fait que Bruce, sans complexes, n'a pas hésité à publier à côté des splendides photos d'époque, les déprimantes photos actuelles des membres réunis pour l'occasion ...v'la ti pas mes bons vieux beaufs "rednecks" américains tout droit sortis d'un Mac Giver qui, quand ils ne sont pas affublés des sempiternels jeans neige sac à patate, T-shirts à brioches Budweiser et horribles baskets Nike Air, portent carrément l'uniforme des vieux bikers métalleux ... Aargh, Faute ! Déprimant j'vous dis. Quand on voit ça, on sait que les sixties sont bien finies, snif !
http://www.teensntwenties.com/

An Overdose Of Heavy Psych / A Heavy Dose Of Lyte Psych / A Lethal Dose Of Hard psych / A Deadly Dose Of Wylde Psych Arf Arf Records 1996 -1999 - 2003
Les Nuggets avaient ouvert la porte, Pebbles montré la voie, Back From The Grave exposé la forme la plus pure du garage mais la source est loin d'être tarie : Voici que le label privé Arf Arf nous fait entendre une facette du genre autrefois tabou chez les puristes, comme les rédacteurs du fanzine «Kicks» par exemple, la facette Psychédélique. Toute une série dédiée à ce sous-genre, qui nous fait effectivement nous demander si le rock-psyché n'a pas été vraiment inventé dans le garage, si le garage-rock n'a pas effectivement enfanté en son sein la bête immonde, l'antithèse du rock'n'roll qui finira par en être la perte ... Mais, c'est justement dans cette phase charnière entre la british invasion et le hard-rock que ce style est le plus fascinant, le plus riche, un moment «trainspotting» où le garage-rock se débarrasse du modèle anglais qu'il n'a fait que singer deux ans durant pour finalement créer son propre style. Tout le monde est là à parler des BEATLES et de leur Pop progressive ou du PINK FLOYD avec ses impros en «Freak Out» mais la vérité est que le premier véritable tube rock dans le style psychédélique revient aux Pruneaux Electriques, authentique garage-band californien post-surf : "I had too much to dream last night". Bien qu'il faille quand même concéder aux brittons des YARDBIRDS d'en être les instigateurs avec leurs minutes de 'Rave Up' freestyle, ces expérimentations sonores toutes en feedback et fuzz conçues pour casser les barrières du blues électrique ... C'est tout de même bien les garage-bands qui ont apporté la dernière touche à ce nouveau son en trois dimensions : Comment écouter les couleurs ou voir les sons en couleurs ! Un peu comme les premiers groupes afro-ricains de Funk dans leur stade expérimental en '65/67, alors qu'ils cherchaient à se débarrasser des limitations imposées par le Rhythm'n'Blues instrumental à la Booker T. & the M.G.s en expérimentant toute une nouvelle palette rythmique dans le breakbeat.
Tout cela, on l'entend de manière flagrante dès le premier volet de la série: "An overdose of heavy psych". Cette compilation reprend exactement là où le fameux "Beyond the Calico wall" nous avait laissé, en suivant le modèle de son aînée, la mythique compilation Acid Punk «Psychedelic disaster whirl». "From the womb to the tomb" des ORANGE WEDGE, "Everything" des QUIET JUNGLE, "You don't remember" des 20th CENTURY ZOO, "Powered by love" par le groupe du même nom, "Savage lost" par les KOLLECTION, "Search your soul" par les SHADOWS OF TIME, "You're In my mind" par les GRAF ZEPPELIN (appelés ainsi 1 à 2 ans avant les dieux du hard-rock post-YARDBIRDS! ) ... que des bombes, une avalanche de tueries sonores du genre ! Le Saint Graal ! ... Phew ! J'en étais resté KO à la première écoute ...
"A heavy dose of lite psych", le deuxième, est le versant soft du premier, le ying du yang, et est tout aussi attrayant (en fait, je me suis surpris à écouter plus souvent celui là à sa sortie parce qu'il est plus fin et plus riche encore de sonorités ; on atteint le nirvana psychédélique aprés l'envol en coup de semonce de la première compilation ! ) le complément logique de la brutalité du premier disque. S'il y a une musique rock-psychédélique, c'est sur ce disque qu'on le trouve, elle est redéfinie ici. Oubliez le music-hall des «Sergent Peppers» conceptuels ou les opéra-rocks grandiloquents à la «SF. Sorrow» de l'école de la Pop British (sauf "Piper Of The Gates Of Dawn" du FLOYD de Barrett et l'excellentissime album de JULY, car ceux-ci sont des cas à part ... ), ça c’est le vrai rock-psyché et comme pour le vrai rock Surf, il a pris naissance dans le garage (à ne pas confondre avec les jams brouillons de l'acid-rock des groupes Hippies de Frisco ...), dont les porte-drapeaux sont des groupes comme ELECTRIC PRUNES, CHOCOLATE WATCHBAND, les MISUNDERSTOOD en Californie ... voire les BLUES MAGOOS pour la côte Est ( ... n'en déplaise aux SMALL FACES, aux CREATION et autres Mods arrogants anglais ! ) Il n' y a que des perles : "It's love", le raga rock des MISTY WIZARDS, de même que "Lady Margaret" des CAPES OF GOOD HOPE, "Land of Diana" des FREEBORNE, "The rake" des ID ... BALLROOM, le groupe de folk/sunshine pop expérimental de Curt Boettcher et Sandy Salisbury, nous livre l’unique 45 trs de leur vivant, une version hallucinée du classique "Baby, please don't go", comme toute droit sortie de la B.O. futuriste de Barbarella ou le rituel tribal du peuple des Klingons dans la série Star Trek ! D'ailleurs, il est comme repris en écho par le titre en fin de CD "The Far Side Of Your Moon" par les FOURTH WAY, obscur groupe de studio qui sonne similairement Barbarellesque ! Le légendaire garage-band de San Jose, Teddy and His PATCHES, est représenté par son deuxième 45trs "Haight Ashbury", une perle de rock-garage-psychédélique à effets Theremine space-age, paradoxalement avec un titre à la gloire du quartier hippie (! ). "Fly" du jeune J.K. & Co. et "A Hundred days and nights" de MASADA, inaugurent de bonne façon le rock "planant" dont abuseront le hard-rock des HAWKWIND anglais et la musique prétentieuse des PINK FLOYD post-Barrett ... Mais, pour moi, le clou du disque réside dans sa révélation ultime: la musak psychédélique géniale de "Venus 2038" des ROCK REVIVAL issue d'une cassette 8-pistes (archaïque version analogique du DAT, son équivalent numérique) dont l'instrumental est proche de la musique instrumentale barrée qu'on trouve dans» Pet sounds» des BEACH BOYS ; je ne m'en lasse pas, elle me transporte tout le temps ! Elle est précédée des chutes de la B.O. perdue d'un film Hippie de la fin des sixties : "Mystery track». Un montage, dont les interprètes sont restés inconnus, retrouvé par l'ingé son Bill Wangerin dans les archives du studio Professionnal Sound Inc. à Boston. Du véritable easy-listening psychédélique (... C'est le genre de trouvailles surprises avec lesquelles Erik Lindgren parsème ses compilations qui me font particulièrement aimer les CDs chez Arf Arf !) Il aura fallu attendre trois ans, puis quatre, pour avoir les 2 volumes suivants : "A lethal dose of hard psych" et "A deadly dose of wylde psych" (on sent bien que le père Lindgren s'amuse avec ses compiles ici ! ), mais cette fois il est tombé dans le son proto-hard de 1968, à force de trop tirer vers les murs du sons de Fuzz ; ce qui ne veut pas dire que ces volumes sont mauvais, loin de là ! Mais, ils sont moins "classiques", moins marquants ... Il y a encore du garage-psych du meilleur cru : "Eve", l'étonnant Raga Folk-Punk datant de 1966 du groupe ADAM (Ha, Ha ... genre, tous les membres auraient le même prénom ! ) dont les leads sont complètement pompés sur le "8 miles high" des BYRDS, ou le titre qui le précéde, "I Can Feel It" des FLOWER POWER, ou encore " Back up", le pseudo-son MUSIC MACHINE (Ils avaient le même producteur, Brian Ross ! ) des LIGHT de '67, "Watch out mother" des SIDELLS, groupe garage de Caroline du Nord, "Take a ride" des CHOCOLATE MOOSE ... Mais, il faut reconnaître que la plupart des morceaux choisis sont de '68, voire de '69 (!) et le son prête plus souvent allégeance à Hendrix, surtout sur le dernier volume ; en cela il montre bien l'évolution, comment peut sonner un groupe post-garage et ce qu'était l'immédiat de l'après garage : Quelque chose dans le genre des groupes du Michigan et de Détroit comme les STOOGES, les MC5 et les UP du White Panther Party de John Sinclair ... Et pourtant, une fois qu'on a commencé par collectionner les deux premiers volumes, puis qu'on s'est laissé aller à prendre le troisième, comment résister à la tentation d'avoir aussi le quatrième pour compléter la collection, histoire de posséder un tout ... Je vous les recommande tous pour disposer du panorama entier de l'aventure psychédélique du garage : Du post-british Invasion au proto-hard rock, et l'histoire est complète !
http://www.arfarfrecords.com/arfarf/comps.html

SPECIAL ASIA
Cambodian Rocks Vol. 1, 2 & 3 (Khmer Rocks 2003 & 2004)
Cambodian Cassette Archives : Khmer Folk and Pop Music Vol.1 (Sublime Frequencies 2004 )
Thaï Beat A GoGo Vol. 1, 2 & 3 (Subliminal Sounds, 2004 & 2005)

J'ai décidé de rassembler dans un même article toutes ces compilations de disques et de cassettes sixties sorties en asie du sud-est alors que la guerre du Vietnam faisait rage.
Premier de la liste et s'inspirant d'une vieille compile vinyle épuisée de chez Parallel World : "Cambodian rocks".
Les volumes 1 et 2 dévoilent pour la première fois les noms des artistes et les titres traduits des chansons, leur date approximative de sortie et même la traduction de leurs paroles ( ... On ne sait jamais, des groupes néos pourraient décider de les reprendre en anglais ! ) Il semblerait aussi que ce soit l'authentique population réfugiée du Cambodge sur la côte ouest des Etats-Unis qui soit à l'origine de ces rééditions en CD ... Ces naturalisés américains ont même leur site où se procurer tout un catalogue de musique pop et folk Khmer, principalement en CDRs limités, et écouter divers MP3s online des titres sélectionnés de leur librairie musicale à la gloire de cette génération de musiciens pop sacrifiés et martyrs du génocide - Principalement le roi de la pop cambodgienne symboliquement exécuté par le régime de Pol Pot : Sinn Sisamouth, qui chantait surtout des adaptations de succés internationaux comme les Beatles et la reine de cette scène : Ros Sereysothea, surnommée "l'amplificateur humain", qui n'avait pas besoin de chanter dans un microphone pour se faire entendre semble-t-il ...
http://CambodianRocks.com/KhmerRocks.com !!!
Bien. Malgré le caractère sensationnel de ces compilations pour la première fois légales, le contenu, pollué par des reprises fades et inninspirées de "classiques" des années 60 tels que "A Whiter Shade Of Pale", «Rain And Tears", "Hey Jude"... ou même "Quando, Quando", classique de la Pop yéyé italienne ( !? ) contient en son sein quelques perles hybrides entre pop occidentale et folk exotique extrême-oriental dont les doublons de la compil' «Parallel World» que sont la reprise en parole du classique instrumental "Hip, Hug Her" de Booker T. & the MGs devenue: "Dance Soul" par Lelu Thaert et "Sweet Sixteen" par Ros Sereysothea (cf. Boss n°8! ).
Cette dernière fait une adaptation remarquée de "Wooly Bully" de Sam The Sham, devenu ici "Wolly Polly", et sa rivale, la grosse Pan Ron, nous interprète la terrible "Monkey Danse". Pan Ron chantera même "Hippie Men" accompagnée à la trompette par l'Aimé Barelly local, Poe Young. Le regretté roi de la pop Khmer, Sinn Sisamouth, sous son faux-air sage de Sihanouk, vrai roi du Cambodge lui, avait seul semble-t-il le privilège d'interpréter les adaptations officielles des classiques de la pop internationale précités ... Tel que "Rainy Night", adapté du tube de Aphrodite's Child (! )
Loin d'avoir la valeur d'un «Steam Kodok», d'un «Simla Beat» ou d'un «Turkish Delights», cette sortie officielle de "Cambodian Rocks" prend un aspect émouvant et particulièrement touchant quand on sait que plus de 80% des interprètes ici sont morts exécutés par les Khmer rouges ( ... Un peu comme écouter les fantômes d'un autre temps ! )
Objectivement, le volume 2 est supérieur au premier et on annoncait déjà un volume 3, exclusivement psyché, intitulé : "Psyched Out"(!) pour le 22 Octobre 2004 (les deux premiers volumes datent de 2003 ... ) Un 4ème volume serait aussi en préparation ... Fascinant pour son caractère documentaire plus que pour sa valeur musicale ... Le Cambodge aurait été un temps la Riviera de l'asie du sud est ... En tout cas un lieu de permission pour les GI's en guerre dans le Vietnam voisin. Tout ce qu’on espérait entendre dans la série "Cambodian rocks», on le trouve en fait dans : "Cambodian Cassette Archives" (un peu comme se taper enfin des blondes émancipées en Hollande alors qu'on espérait les rencontrer en Suède... ) car on y trouve toute cette saveur épicée, cette exhubérance et joie de vivre propre à l'asie du sud-est paradisiaque d'avant le communisme (Laos, Cambodge, Vietnam ...), ce pittoresque extrême-oriental ... Composé surtout de chansons d'artistes non-identifiés, voire même de titres non-déchiffrés sur les inscriptions en sanscrit qui ornent les supports cassettes, à l'exception de 4 chanteurs dont l'incontournable Sim Sisamouth (! ), seulement 6 des 20 titres sont issus des sixties mais l'ensemble a pour point commun d'apartenir à une époque antérieure à l'utilisation d'instruments numériques comme le MIDI et malgré le fait qu'une bonne partie des enregistrements aient été réalisés après la chute du régime de Pol Pot jusque dans les années 90 (! ), le tout sonne avec une extrême cohérence. Compilé des années durant (de 1999 à 2004 ) par Mark Gergis à partir de plus de 150 cassettes audio (le support quasi-exclusif de la musique Khmer ... ) dans un état de délabrement avancé et retrouvées dans la branche asiatique de la bibliothèque municipale de Oakland en Californie (où réside une très large communauté d'origine asiatique ; c'est là où notamment Bruce Lee tenait une de ses écoles d'arts martiaux dans le chinatown local ! ) Apparement des fouilles dignes d’un archéologue et une restauration de conservateur de musée ! Même si on n'entrave que dalle, les mélodies sont proprement ensorcelantes et donnent un vrai sens au mot "exotique". Il y a une vraie mélancholie qui se détache de ces complaintes ... Le must absolu de toutes ces compiles et ceci n'est apparemment que le premier volume ...
La compilation Thaï est une autre histoire, avec une musique peut-être plus familière dans ses adaptations de rock instrumental Surf et des classiques Yéyés comme "Hit The Road Jack", "Do The Watusi" et "Day Tripper". Compilé par Stefan Kerri de feu les STOMACH MOUTHS, le groupe légendaire néo garage 80's de la fameuse scène suédoise. Ce dernier a pris bien soin, au contraire de Mark Gergis, de ne rassembler que des titres aux sonorités les plus rock'n'roll possibles avec juste cette petite pointe d'exotisme qui fait la diférence d'avec les autres compilations sixties ... Comme dans cette concession à l'art martial local du "Muay Thaï" et sa musique folklorique par Jiraphand Ongu-rd ! : «Karate» de Johnny’s Guitar, avec un cri d’appel similaire à ceux des pêcheurs Hawaïens quand ils donnent le début de la chasse à la perle (ou quelque chose de ce genre là) commence bien comme un de ces innombrables rocks instrumentaux du début des sixties, si ce ne sont les tambours et percussions folkoriques, jusqu’au moment où l’orgue attaque de sa sonorité typique et là : «Bienvenue en Thaïlande ! » On sait qu’on est arrivé à destination. J’aurais préféré plus de morceaux hybrides de la sorte mais Stefan a décidé de rester conventionnel en enchaînant avec l’adaptation locale de «What Do I say» appellée «Tamai dern Sar» par Payoom Moogda et un repiquage des Kinks appellé «Dance, Dance Dance» chanté en Anglais par Vichan Haneechot, tout comme le titre suivant: «Shake Baby Shake» par Sod Sai Chaengkij, la Wanda Jackson rockabilly locale ! Ma parole, on se croirait à une «Frat Shack» donnée à Londres par Billy Childish et ses Headcoatees !! Quel exotisme !!!
Heureusement que le groupe The Cat redonne le ton avec «Meow» et son rythme piqué à «Hang On Sloopy» mais vocaux en langue d’origine ... Dommage que toutes ces reprises ( «Lucille» et le «Day Tripper» pré-cité ) gâchent un peu l’écoute ! Il faut dire que la Thaïlande était également une des destinations prisées par les GI’s en permission. Il leur fallait de la musique qui leur rappelle les bons vieux USA ... Par moment, on croirait entendre les japonaises des 5678s et leur reprise de «Woo Hoo» de Kill Bill ! Heureusement encore que la version du «James Bond Theme» par The SON OF P.M. avec ses percussions folkloriques ultra-typiques, et les thèmes de Johnny’s Guitar tels que «Klongyao» et surtout «Supannahong», arrivent tous deux à nous transporter loin ... Que dire du super bizarre Jazz thaïlandais qui commence avec une basse à la «Fever» toute droit sortie de la bande-son d’un épisode de série Johnny Staccato, le tout sur le refrain de: «Phom Rak Khoon Tching Tching» (dont la traduction en anglais serait: «I Really Do Love You»! ) par The Viking Band ( ... Tu y crois ?! ) ...
Après «On ne meurt que deux fois», le nouveau James Bond extrême-oriental «Bons baisers de Thaïlande» ou quoi ?!
Sur le volume 2 de la série, on entend vraiment que la compilation a été conçue par un "blanc" car il semble qu'en Occident on ne focalise que sur le caractère exotique et "Novelty" propre à faire sourire, voire rire ( ... Il suffit de jeter un oeil sur le livret aux photos bien kitsches avec une mama aux bottes à talons compensés et hot pants au dos, et un Elvis local affublé de la tenue 70 ringuarde période Las Vegas pour comprendre le propos ! ) Il y a en majorité des adaptations décalées de hits pop anglo-saxons comme "Lady Madonna", "Funky Broadway", "Shimmy Shimmy Ko Ko Bop" et même une version sensée être hilarante de "Je t'aime moi non plus" ( ... Incroyable non ? ) jusqu'à l'obligatoire et inénarrable version d'une chanson d'Elvis (Whôooà!) : "All shook up". On verse ici dans la psychotronique sous-culture à la "Incredible Strange Music"... Ah, la condescendance !
Heureusement, enfouies dans toute cette sélection Yéyé sensée être gentiment ridicule, se trouvent d'authentiques perles pop locales comme : "Rak Tong Rorn (Love passion)" de Viparat Piengsuwan et "Mahn Kao Lah (What Fun)" de Tuangchai Boonparaksa qui rappellent les compil's cambodgiennes. Mention spéciale pour "Nang Maew Pee (The Ghost Of Catwoman)" de Surapon alias The Fox, un suprême exemple de psyché à l'extrême orientale qui figurait déjà sur la compilation «Steam Kodok» de disques garage-beat malay et singaporiens !
Dans les deux cas, «Cambodian Rocks» et «Thaï Beat A GoGo», le volume trois est le meilleur de la série : L'un, «Cambodian Rocks», parce que c'est la sélection la plus forte et la plus originale, focalisant sur la fuzz et les guitars psychédéliques, rivalisant jusqu'à dépasser le standard établi par le pirate d'abord sorti sur Parallel World, alors que les deux premiers volumes étaient un peu décevants avec leur pop sirupeuse et leur quota un peu élévé de reprises des BEATLES et de PROCOL HARUM ... Dans l'autre parce que dans le genre curiosité kitsch rigolote et exotique, c'est le volume le plus réussi, mélangeant pop exotica et disco funk à la Moog ( ... A tel point qu'on méprendrait cette compile pour un des pirates habituellement concoctées par un de ces DJs Funky/rare-groove férus de Breakbeat et vendus à prix prohibitifs, polluant les bacs des disquaires spécialisés ! ) ainsi que sa dose habituelle de reprises «novelty» de classiques du rock occidental comme "Pee Lah" (Heartbreak Hotel ! ) de Sakarin Boonpit, "Cham Chai" (Hang On Sloopy! ) de Supaphorn ou "Noom Rai Por" (Evil Ways ) des ROYAL SPRITES qui ne valent que pour leur interprétation exotique et non pour leur qualité ( la blague devient vite fatigante ... ). Bon, en ce qui concerne "Thaï Beat", les meilleurs morceaux qui font que cette compil' est un must (en dehors de la pochette incroyablement sexy ! Les images du booklet valident à elles seules l' achat du CD ... ) sont : "Thaï Boxing" et "Siamese Boxing" de Jiraphand Ong-Ard et "Paradise In Bangkok" des The Law & The Sandy, pour leur exotisme exarcerbé !
http://www.khmerrocks.com/mp3box/default.php?cPath=46_43
http://www.subliminalsounds.se

FADING YELLOW Vol. 2, 3, 4, 6, 7 (Flower Machine Records 2003/2004)
SOFT SOUNDS FOR GENTLE PEOPLE Vol. 1, 2, 3 (Pet Records 2004)
NUGGETS : Hallucinations / Come To The Sunshine, Psychedelic Pop / Soft Pop from the WEA Vaults, Hallucinations (Rhino Handmade 2004)

Qui aurait cru ça possible il y a encore trois ans ? Après le Freakbeat, le Pop-sike et l'easy listening, voici aujourd’hui venu le règne de la «Sunshine Pop». Les collectionneurs s’arrachent maintenant des disques (45trs et Lps) qui, il y a encore quelque temps, ne retenaient l’attention de personne, ne récoltaient que sourires et mépris ... Parfait antidote pour les amateurs de Garage-punk qui auraient atteint la saturation, à l’instar de Claudine Longet pour les fans de Hard-core. Et là, il y a la dose prescrite ! Il semble que tout le monde s’y soit mis : Des séries indées comme «Soft Sounds» aux majors comme Rhino, ils se sont tous passés le mot : Voici la prochaine tendance !
Franchement, aprés 20 ans de post-Punk larvée (Cold-wave, Hard-core, Noisy-pop, Speed-metal, Rap-Fusion, Grunge, Electro-clash ... quoi d’autre encore ?) le Soft-rock, ou ce qu’on appelle maintenant plus communément la «Sunshine Pop» arrive comme un grand bol d’air frais bourré d’optimisme après tant d’années vouées au cynisme et au désespoir !
Tout le monde a entendu parler des grands groupes comme les BEACH BOYS, premiers du style, les ASSOCIATION, les TURTLES deuxième manière, les MAMAS & PAPAS (Si ! Si !), les HARPER’S BIZARRE, Les COWSILLS, les CYRKLE, ou même les SUNSHINE COMPANY ... On vient de redécouvrir il y a peu des groupes cultes comme les MILLENIUM, les ETERNITY’S CHILDREN (géniaux ! Checkez le catalogue de Rev-ola pour acheter leur CD ...) les FREE DESIGN (encore plus géniaux ! Idem sur le catalogue de Light In The Attic...) les SMOKE (le groupe tout aussi génial de Michaël Lloyd, pas le groupe psyché/Mod anglais plus connu), les PLEASURE FLAIR (qui jouent incidemment dans le même épisode de "l'Homme De Fer" que Bruce Lee !!! ) les SAGITARRIUS ou les YELLOW BALLOON ... On vient même de réévaluer des producteurs-arrangeurs comme Curt Boettcher, Gary Zekley, Gary Usher, David Gates, Bergen White (du groupe Surf vocal: Ronny & The DAYTONAS ! Son album a aussi été réédité par Rev-ola...), Roger Nichols (idem pour son chef d’ oeuvre «Small Circle Of Friends», qu’attendez-vous ?! ... ) ou Paul Williams (qui joue le rôle du méchant dans le film "Phantom Of The Paradise"!) ... "Tous surcotés !" proclame le compileur de la série "Soft Sounds For Gentle People". Voici venu le temps des groupes obscurs et «Soft Sounds» (maintenant que la série antérieure devenue culte elle même "Fading Yellow", a été interdite pour piraterie ! ) se voudrait la série qui, à l'image des Pebbles, s'occuperait de redécouvrir ces groupes, quelques fois de studio mais, souvent aussi authentiques !
Alors que «Fading» partait de la British Pop-sike et du rock Baroque à la LEFT BANKE / ZOMBIES / HOLLIES pour découvrir toute cette Pop ensoleillée, «Soft Sounds» part plutôt d'une base Folk-Rock bien américaine qui, au lieu de tremper dans l'acid à la manière des groupes de Frisco, se serait sophistiquée au contact de la production pop post-Beach Boys de L.A. Influencée par les mini-symphonies de Spector. Il suffit d'entendre l'évolution d'un duo de Folk-Pop comme Jim & Jean, à l'instar encore d'un autre duo comme Jim & Dale (tous deux ayant leur morceau dans la série ) ... Souvent la «Sunshine Pop» lorgne aussi vers le son bubble-gum comme les FUN and GAMES (aussi inclus) ou les THIRD RAIL (récemment réédité chez Rev-ola! ), ou encore tire sa leçon post-Doo wop de la vieille école italo-New Yorkaise des groupes comme les 4 SEASONS ou les TOKENS du "Lion est mort ce soir" (! ) ... Voire des fameux Girl Groups ! Bref, une évolution complètement naturelle de la pop made in USA (comprenez : il s'agit de "teenage symphonies", pures créations de Brian Wilson et non de la musique classique et académique à la J.S. Bach dont s'inspirent les BEATLES et les MOODY BLUES ! ) La vérité est que cette musique a beaucoup mieux vieilli, sonnant beaucoup plus moderne et contemporaine de nos jours, inspirant les meilleurs groupes indés pop de la scène actuelle comme les HIGH LLAMAS, STEREOLAB, WONDERMINTS et autres alors que ce qui passait pour les vrais groupes "Underground" à l'époque sonne décidément trop daté et typé aujourd’hui. Au point que ceux qui s’inspireraient maintenant de cet "Underground" seraient de suite catalogués "revivalistes"... C'est devenu le monde à l'envers : Le ringard d'antan est le branché d'aujourd'hui !
Plusieurs années d'EZ listening, préalablement réévalué par les DJs collectionneurs des clubs et par la mode chez les fans de pop indée (une mode lancée par des groupes comme ... STEREOLAB justement ! Sans oublier l'allégeance que porte OASIS envers un certain Bacharah ...) nous ont préparés à la tendance actuelle de la "Sunshine pop". D'un autre côté, la mauvaise "Sunshine pop" n'est ni plus ni moins que de l'EZ-Pop du genre SANDPIPERS (du hit "Guantanamera"! ) ou LETTERMEN qui recyclaient les hits pop du jour pour les ménagères faisant leur courses au super-marché ; de la pop baroque et précieuse, on passe alors à "Broadway Melody" et à des morceaux qui sonnent comme une réactualisation de la comédie musicale chère à Cole Porter ! Attention donc, sur Ebay par exemple, où tout est bon pour revendre de la soupe sous couvert de la providentielle étiquette "Sunshine pop"...
Bol d'air frais ou arnaque, à chacun de faire son choix et surtout de distinguer le bon du mauvais ! (Pour cela, faites vous l'oreille : un bon "MILLENIUM" ne sera jamais un mauvais "TIJUANA BRASS", le meilleur tirant souvant sur la corde folk-rock pop, post-Dylan ...)
Nécessaire bulle d’oxygène au trop plein de Punk, qu’on l’appelle «Soft Rock» ou «Pop-psych», la «Sunshine» n’est ni plus ni moins que le penchant US de la Popsike british et a autant droit à son culte!

http://www.forcedexposure.com/labels/pet.records.html
http://www.turnmeondeadman.net/ADM/GPCLabels/FlowerMachineRecords.html
http://www.rhinohandmade.com/browse/ProductLink.lasso?Number=7818

"Yes, Phœnix Had Music In The Sixties! A Look At The Clubs, Bands And The Fans" par Edward Wincentsen. Janvier 2002.
 À l'instar de Look! Listen! Vibrate! Smile! (sans la même aura), ce livre est bien un autre fanzine auto-financé (à la base pour satisfaire au besoin de commémorations régionales de ses camarades ex-fans des sixties ! Do you remember the times ? ) qui est en fait plus un album de coupures de presse doublé d'un journal intime fait d'anecdotes divers sur les groupes ... D'ailleurs, l'auteur ne s'en cache pas et préviens sans prétention dès l'introduction qu'il ne faut pas s'attendre à une anthologie exhaustive ; il s'est réellement fait plaisir et nous propose juste ce qu'il espère être un premier livre sur la scène locale ...
Heureusement ! Son bouquin est composé de petits bouts d'infos et de pièces rapportées ici et là : Des reproductions de set-lists griffonnées à la main, de couvertures de Teen magazines, de dessins ... 
Ce qui a éveillé mon désir de me procurer ce livre à tout prix est la photo impressionnante prise backstage des US BAND en train de se détendre entourés de Gogo danseuses entre deux passages live (Photo vue dans la promo du bouquin sur le site www.lancerecords.com - http://www.lancerecords.com - ( ou www.60sgaragebands.com - http://www.60sgaragebands.com ? ... Ca date un peu ! ), elle représente à mon avis tout l'intérêt d'avoir fait partie d'un garage-band ( ... Et non d'un groupe "Garage" comme on dirait aujourd'hui ! ) au milieu des années soixante aux USA : L'innocence, la fraîcheur, la jeunesse, la beauté, le fun ... Tout est dit en une seule image ! Et au recto, l'image désormais connue des GRAPES OF WRATH. S'en suit une liste alléchante de groupes mythiques: the VIBRATOS, the SPIDERS ( futurs Alice Cooper ! ), the BRITONS, YOUR FRIENDS BAND, Phil & The FRANTICS, MOTION, George Washington Bridge, THACKERAY ROCKE, the HEARSMEN ... Sans oublier les gloires locales que sont Floyd & Jerry et Mike Condello's SALT RIVER NAVY BAND ( ... On est loin de l'album souvenirs du temps des Yéyés et des copains ! ) Comment résister ?!
Le journal relate comment Phœnix était une ville un brin endormie, ressemblant en tous points à celle de la série TV "Happy Days" (déjà un idéal en soi pour nous européens ! ) avant le choc que furent les Beatles en '64. Comment cette invasion a provoqué la formation de centaines de groupes ... Bla-bla-bla, l'histoire on la connait, et par bonheur elle est relaté ici de première main en termes simples, sous forme de témoignages de la part de membres de groupes "pionniers" eux-mêmes qui ont inspiré en retour la formation d'autres groupes encore en montrant que le rêve était possible, et ce notamment à travers l'aventure d'un groupe phare: il s'agit pour Phœnix des VIBRATOS (qui semblent êtres composés d'amis intimes de l'auteur ! ) Ensuite il relate le changement des habitudes de vies des teenagers, leurs sorties, les clubs de l'époque, les rivalités, bientôt le problème du service militaire au Vietnam et comment certains tentèrent d'y échapper ... Pour finir avec l'arrivée des supers groupes de stades et le Hard-rock au tournant des 70s à l'instar d'Alice Cooper ( les stars locales du genre). De tout cela, on ne s'en lasse pas !
Mais bon, calmons notre joie : Malgré le charme d'une telle édition ça reste au final un livre assez gauche qui pêche justement par son manque d'exhaustivité ( ... Le fan se trouve inévitablement en manque d'éléments et on aurait voulu un travail d'investigation plus complet après un sommaire aussi alléchant ! ) et où les photos sont reproduites sous la forme de photocopies mal tramées quand elles ne sont pas carrément contrastées N&B ( du travail bâclé ) ... vous êtes avertis!
Disponible directement des mains de l'auteur: edw@innova.net

Au prix discount de $14.95 (plus $7 de port)
Avec une possibilité de dédicace perso.
Edward Wincentsen
157 Shannon Circle
Pickens SC 29671
USA