Toledo Garage-punkers
 
The MODS. Combien de dizaines de groupes se sont-ils attribués ce patronyme depuis 1964 ?
Parmi cette pléthore, quatre jeunes victimes de la «British invasion» se distinguent Les MODS de Toledo. Ceux qui ont eu entre les mains le volume trois de la série des «Back from the grave» ne peuvent pas les ignorer. Si vous avez entendu «You’ve got another thing comin’», vous savez de quoi je parle. Le genre de titre tellement morveux, teigneux que même le fan de Hardcore habitué à la surenchère sonore rend les armes. C’est en tout cas ce qui m’est arrivé le jour où j’ai entendu cette chanson. La découverte de la face B du single original sur un «Teenage shutdown» bien des années plus tard n’a fait que me conforter dans l’idée que les MODS étaient grands.

LOOSE NUT - Tu es né dans une famille de musiciens. Ton père était multi-instrumentiste. Est-ce qu’il vous appris beaucoup de choses en matière de musique à toi et ton frère ? Quel genre de musique aimait-il ?
Larry - Mon père n’a enseigné, à mon frère Terry et à moi, que quelques accords basiques à la guitare. Nous avons tous les deux appris le reste en pratiquant tous les jours et en peu de temps nous sommes devenus plus expérimentés que lui à la guitare. Pour répondre à la deuxième partie de ma question, mon père écoutait les standards des années 40, que ni moi, ni mon frère, n’aimions. Mon père était à fond dans le Gospel, au piano et à la guitare. Mon frère et moi nous aimions tous les deux ce genre de musique et c’est comme ça que nous sommes venus à la musique. On a tous les deux commencé à jouer de la guitare à l’église, longtemps avant de commencer à jouer du Rock'n'roll.


LN - Quels sont les premiers groupes ou «artistes» qui vous ont amenés au Rock’n’roll ?
Larry - Avant même que mon frère et moi nous ayons commencé à jouer de la guitare nous écoutions du Rock’n’roll sur le Juke-box du drugstore du coin. On écoutait des gens comme Elvis, Litlle richard, Chuck Berry, Fats Domino, Ricky Nelson et Buddy Holly. Ensuite, nous avons appris quelques accords à la guitare et au tout début des années 60 nous avons commencé à copier des morceaux de groupes instrumentaux comme «Walk don’t run» et «Perfidia» des VENTURES, «Sleep walk» de Santo et Johnny, «Teen beat» de Sandy Nelson, «Pipeline» des CHANTAYS et «Wipe-out» des SURFARIS. Mais pour te dire la vérité, jouer dans un groupe de Rock’n’roll ne nous est jamais venu à l’esprit à mon frère et moi avant de voir les BEATLES dans l’émission de Ed Sullivan. C’est à ce moment qu’on a accroché, on a voulu fonder un groupe.

 

LN - Quelle a été la réaction de vos parents quand vous vous êtes plongés dans tout le truc Rock’n’roll/Mod/Beat/cheveux longs ? C’était une attitude rebelle ou juste un courant de mode?
Larry - Quand on a commencé à se laisser pousser les cheveux, on les graissait avec de la «Brylcream» et on les peignait en arrière pour aller à l’école. Ensuite, quand on jouait avec le groupe les week-ends, on les lavait et on les laissait tomber. Après la sortie de notre 45t, je les laissais tomber et notre proviseur a menacé de me renvoyer du lycée. Ma mère a été le voir et lui a dit qu’elle était d’accord pour que je porte les cheveux longs et ça a été la fin de cet épisode. Après que je leur ai prouvé grâce au contrat d’enregistrement que j’étais dans un groupe, l’école a fléchi sur les cheveux longs. Au début, nos parents se sont plaints de nous voir avec les cheveux longs puis ils s’y sont rapidement habitués. Ma mère disait même que les cheveux longs nous allaient mieux et que jouer dans un groupe nous évitait de traîner dans les rues et d’avoir des ennuis (Stay out of trouble). Mon père n’a jamais rien dit dont je me souvienne, dans un sens ou dans un autre. Je ne me rappelle pas que quiconque parmi nos parents ait considéré que nous étions rebelles parce que nous avions les cheveux longs. C’était plus ou moins un courant de mode à cette époque.


LN - Est-ce que tu peux nous expliquer comment fonctionnaient les «Battles of the bands» ? Qui étaient les juges ? Combien de temps jouaient les groupes ? Est-ce qu’il y avait une vraie compétition entre les groupes ?
Larry - Il fallait faire enregistrer ton groupe à la salle des sports de Toledo. Ces «battles of the bands» duraient six semaines et se déroulaient toujours le Dimanche d’après ce que je me souviens. Chaque groupe avait trente minutes pour jouer devant un gros public de teenagers. Les groupes étaient jugés par les Djs des radios locales d’après leurs capacités de jeux et de chant, leurs capacités scéniques et l’enthousiasme du public par le biais à un applaudimètre. Les «battles of the bands» commençaient avec une quinzaine de groupes et chaque semaine deux ou trois d’entre eux étaient éliminés jusqu’à ce qu’il ne reste que trois ou quatre finalistes. Notre groupe a participé en ‘63, ‘64, ‘65. On a terminé deuxième en ‘64 et gagné en ‘65. J’ajouterai que c’était vraiment marrant, ça permettait aux groupes de jouer devant beaucoup de monde. Les gagnants se voyaient promettre l’enregistrement d’un 45t mais d’après ce que je me souviens, les MODS ont été le seul groupe à vraiment enregistrer. Il y avait une bonne fraternité parmi les groupes inscrits et la notoriété qu’engendraient ces contests amenaient beaucoup d’autres concerts.


LN - Est-ce que vous faisiez beaucoup de concerts ? Quel genre de concerts ?
Larry - On a fait beaucoup de concerts dans les «teen dances», les fêtes de quartiers, les fêtes privées de fraternités étudiantes. A partir de 1966, on a commencé à jouer beaucoup aussi dans les clubs. On n’a joué qu’une seule fois devant un vraiment gros public. C’était en 1966, après la sortie de notre single, à Battle Creek dans le Michigan. il y avait près de 10 000 personnes. Le public criait tellement qu’on n’arrivait pas à s’entendre jouer ! Après notre enregistrement, on s’est concentrés sur les concerts dans les clubs de Toledo.


LN - Vous jouiez au Peppermint Lounge à Toledo plusieurs fois par semaine, quel genre d’endroit était-ce ? Quel genre de public y avait-il ? Aujourd'hui les groupes ne jouent pas deux fois au même endroit. Est-ce que vous jouiez des reprises pour satisfaire le public ou est-ce que vous jouiez vos propres chansons ? Comment ça se passait ?
Larry - Le Peppermint lounge était un bar de Toledo qui avait une verrière peinte avec des rayures comme un bâton candy à la menthe. Beaucoup de grands noms des débuts du Rock’n’roll jouaient au Peppermint pendant leurs tournée ... des gens comme Chuck Berry, The PLATTERS, Fats Domino, Jerry Lee Lewis et d’autres de ce calibre. Les Mods sont devenus le groupe résident pendant quelques mois en 1966 et de nouveau en 1967. On jouait cinq fois par semaine et on s’est fait un joli paquet d’argent là-bas. Le public variait généralement entre 100 et 200 personnes, pour la plupart entre 21 et 35 ans. On s’est toujours bien entendu avec le public du Peppermint Lounge parce qu’on jouait les tubes du moment en même temps que des trucs de la fin des années 50 et quelques morceaux à nous.


LN - Qui étaient les kids qui venaient à vos concerts ? Beaucoup de gens s’imaginent que tout le monde se rebellait et portait les cheveux longs ... C’était la réalité ou vous aviez surtout des gars «normaux» qui ne cherchaient qu’à s’amuser ?
Larry - Sans compter l’univers des night-clubs parce que le public était plus vieux, notre audience se composait de kids normaux en quête de bon temps. surtout des lycéens. Je ne me rappelle pas vraiment avoir vu beaucoup de kids avec les cheveux longs comme nous. Les cheveux longs n’étaient pas la norme à moins que tu fasses partie d’un groupe.
On a été menacés par quelques «fiancés» jaloux pendant qu’on jouait mais ça n’a jamais été plus loin, à part une fois où on nous a sorti des couteaux lors d’une «battle of the bands». Les trois semaines suivantes il y a eu une protection de la police autour de la scène pendant qu’on jouait. Je crois que ça a juste accentué notre popularité.


LN - Il a souvent été dit que les garage-bands américains se sentaient complètement inférieurs par rapport à leurs collègues britanniques ... Qu’en était-il vous concernant ?
Larry - Je ne me suis jamais senti inférieur à quelque groupe anglais que ce soit. Je pense que la plupart d’entre eux étaient de bien meilleurs musiciens que nous à cette époque mais plus on jouait, plus on s’améliorait et à la fin des Mods, vers 1970, on sonnait vraiment professionnels.


LN - Les groupes s’inspiraient souvent de la musique noire par le biais des groupes anglais qui jouaient du Rhythm and blues. Est-ce que cela faisait voir les noirs différemment aux musiciens ? Tu as joué avec l’incroyable Chuck Berry, racontes nous ça ! On veut des détails !
Larry - Pour te dire la vérité, je n’ai jamais vraiment su à l’époque que le Rhythm and blues était considéré comme de la musique noire. J’ai toujours trouvé que c’était de la bonne musique et ça ne m’a jamais fait penser quoi que ce soit des noirs, dans un sens comme dans un autre.
Ce dont je me rappelle, c’est que de jouer avec Chuck Berry en 1966 a été l’un des plus grands frissons de ma vie. Voici comment ça s’est passé ...
A cette époque on jouait au Peppermint lounge de temps en temps le week-end. Le groupe résident à ce moment était Eddy Cash & COMPANY et notre groupe jouait le week-end pour qu’ils aient des day-off puisqu’ils jouaient toute la semaine. La semaine où Chuck était programmé pour jouer au Peppermint, le propriétaire nous a demandé de venir jouer un set. Eddy Cash & COMPANY jouaient un premier set de 45 minutes, puis les MODS pendant 45 minutes. Après les deux groupes, Chuck Berry faisait son set. Chuck Berry é-tait connu pour se présenter n’importe quand dans les villes, seul, sans groupe. Le groupe qui était considéré résident servait de groupe pour Chuck Berry si bien que Eddie Cash and COMPANY a accompagné ChuckBerry. Quand Chuck a fini son set, le propriétaire a fait remonter les MODS sur scène pour un second passage. On a joué une trentaine de minutes et on nous a signalé que Chuck Berry allait remonter sur scène pour un second set. Chuck est arrivé et il est monté sur scène suivi par Eddie Cash and COMPANY. Chuck a alors dit à Eddie qu’il ne voulait pas d’eux pour l’accompagner pour ce nouveau set. Il leur a dit qu’il voulait cet autre groupe, les MODS, pour l’accompagner.
Nous sommes remontés sur scène et j’ai demandé à Chuck «Quelles chansons allons nous jouer ?» Chuck m’a regardé et il m’a dit «On va jouer des chansons de Chuck Berry mon gars !» Il s’est mis a jouer et il ne nous a jamais dit dans quel ton ou quel morceau il allait jouer. Il fallait regarder ses mains sur la guitare pour savoir quoi jouer. Après avoir trouvé l’accord, on le suivait bien. De toutes façons on connaissait tous ses morceaux donc il n’était pas trop dur à suivre. Le set a fini par durer une quarantaine de minutes. Chuck nous a dit après le concert qu’il aimait vraiment notre son et que nous étions un bon groupe. Il s’est alors tourné vers moi et il m’a tapé sur la tête en me disant «Ca te va bien cette coupe de BEATLE ... » En passant, la guitare de Chuck n’est jamais arrivée à l’aéroport et il a joué avec la Gibson SG de mon frère pendant qu’il se servait de sa Stratocaster de rechange. Après ce concert, le propriétaire du Peppermint Lounge nous a proposé d’être le groupe résident du club et nous y sommes restés pendant trois mois, jouant cinq soirs par semaine. Cette semaine là, nous avons pris «My ding a ling» à Chuck nous l’avons souvent jouée. C’était des années avant qu’il ne l’enregistre lui même.


LN - «I give you an inch» et «You’ve got another thing comin’» sont les deux faces de votre single. Je n’arrive pas à croire à quel point ces chansons sont puissantes ! Racontes nous les sessions d’enregistrement.
Larry - Merci pour le compliment sur ces deux morceaux. J’ai toujours pensé la même chose à propos de ces deux morceaux. Je pense que si nous avions eu un plus gros label derrière nous pour ce disque, on aurait pu entrer dans les charts nationaux. Je n’ai pas honte de ce que nous avons écrit avec mon frère et je pense qu’aujourd’hui elles restent parmi les meilleures chansons de Rock’n’roll qui n’ont jamais reçu l’attention qu’elles méritaient. Cela jusqu’à ce que Crypt Records les réédite des années plus tard.
Il n’y a rien de spectaculaire à propos de cet enregistrement en dehors du son furieux que nous avons réussi à graver dans la cire. Crois le ou non, nous avons enregistré dans un home-studio dans une cave dans les quartiers sud de Toledo. Les MODS ont enregistré deux morceaux pour Peck records dans la cave de Buzz Jamison en 1966. Mr Jamison (Je suis sûr que Buzz était un surnom) était ingénieur du son sur ce disque. Donc les MODS n’étaient pas vraiment un garage-band mais un Basement-band (cave) ... Hé, Hé !! Je ne sais pas si Buzz est toujours vivant mais il a fondé ensuite Jamison Stereo, un important magasin de vente et de réparation de matériel Hi Fi. George Peckinpah, un businessman de la région de Toledo était propriétaire du label. Il a disparu un jour sans qu’on sache où il allait et personne dans le groupe n’a touché la moindre royaltie sur les ventes de disques. Je me rappelle de lui disant qu’il était de la famille de Sam Peckinpah, le cinéaste hollywoodien. Je ne suis pas sûr qu’il l’était vraiment. En tous cas il est parti et je ne sais pas ce que sont devenus les 45t qu’il vendait partout où on jouait. Il se tenait sur le côté de la scène et il les vendait après qu’on ait joué. Il nous avait promis de placer des 45 tours dans les Juke-Boxe-Boxes, sur des compilations mais je ne crois pas que quoi que ce soit se soit matérialisé. Récemment, j’ai appelé tous les Peckinpah de l’annuaire en espérant mettre la main sur une pile de 45 tours mais je n’ai rien trouvé.


LN - Quel genre de garçon était ton frère ? Ca devait être quelqu’un pour chanter d’une façon pareille !
Larry - Mon frère Terry était comme n’importe quel Teenager mais il avait une super voix pour le Rock’n‘roll. Je sais qu’il avait beaucoup de problêmes avec ses copines et on peut le voir avec les textes qu’il a écrits. Terry était naturellement le leader du groupe et c’était dû au fait qu’il était à la fois le meilleur musicien du groupe et le chanteur. Il a mis toute son âme dans les morceaux qu’on a enregistré pour Peck. J’écrivais la musique et la progression d’accords et il trouvait les textes. Il avait une voix qui lui permettait d’imiter n’importe quel chanteur et de sonner comme lui. Il pouvait chanter sur cinq octaves. Le chant que tu entends sur le 45 tours était sa vraie voix (NDT : A ce moment, il faut vraiment que j’intervienne, Terry Smith a posé sur les deux morceaux en question le chant Teen-punk à la fois le plus hystérique et le plus puissant jamais entendu. Il a une manière de monter en intensité et de sembler à bout proprement inégalée.) Terry pouvait vraiment envoyer (belt out) une chanson hurlée. C’était son style propre. Je ne sais pas comment il arrivait à chanter de cette manière. J’ai essayé de faire comme lui mais c’est impossible pour moi.


LN - Quel était votre répertoire ? Juste des morceaux Punks cinglés comme les morceaux du single ? Dis nous en un peu plus là-dessus.
Larry - On a écrit quelques autres morceaux dans le style de «I give you an inch» mais on a écrit aussi des chansons d’amour à la BEATLES. Quand on faisait des concerts, on jouait toujours les deux faces de notre 45t en même temps que nos morceaux favoris de l’époque. un set typique comportait nos deux morceaux, «You really got me» des KINKS, «Day tripper» et «Paperback writer» des BEATLES, «Satisfaction» des STONES, «In a godda da vida» de IRON BUTTERFLY, Hush de DEEP PURPLE (circa 1967 ndt), «For what it’s worth» des BUFFALO SPRINGFIELD, «Shape of things» des YARDBIRDS, «Don’t talk to strangers» et «Good time music» des BEAU BRUMMELS, «Gloria» des THEM ... On avait autour de 300 morceaux dans notre répertoire et les morceaux ci dessus ne sont que ceux qui me sont venus à l’esprit.


LN - Comment avez vous obtenu le deal avec Impact records ?
Larry - On a eu ce deal parce que mon frère Terry qui n’avait pourtant que 17 ans à l’époque a eu les couilles de téléphoner à tous les labels de Detroit pour nous obtenir une audition. Il a fini par joindre un studio d’enregistrement qui s’appelait «Golden world» et une secrétaire de là-bas nous a dit de venir le samedi suivant pour faire une audition. Quand on est arrivés pour l’audition, les propriétaires du studion nous ont dit qu’ils n’étaient pas du tout au courant de la moindre audition ce jour là. Mon frère a vanté les mérites du groupe aux propriétaires du studio et l’un d’entre eux nous a dit que de nombreux directeurs de labels utilisaient le studio pour leurs enregistrements et qu’il y avait des agents artistiques qui entraient et sortaient du studio en permanence. L’un des deux gars a finalement dit à l’autre «Laisse les y aller, qu’ils s’installent et jouent une paire heures, on ne sait jamais qui pourrait passer et les entendre ...» Impact records était l’un des labels qui utilisaient ce studio à l’époque. Le propriétaire de Impact était un homme qui s’appelait Harry Balk et il était le manager de Del Shannon. Il se trouve que deux agents artistiques de Impact sont entrés dans le studio pendant qu’on jouait. Ces deux hommes étaient John Rhys Eddins et Barney (Duke) Browner. Ils se sont arrêtés, nous ont écoutés et ont aimé ce qu’ils entendaient. Ils sont descendu à Toledo pour nous voir au Peppermint lounge ou ailleurs et ils nous ont fait signer le 24 avril 1966 un contrat d’enregistrement pour deux ans.


LN - Vous avez enregistré dans le même studio que Mitch Ryder and the DETROIT WHEELS ... Est-ce que dans votre esprit c’était un nouveau départ pour le groupe ?
Larry - Harry Blak nous avait dit que l’un des groupes qu’il enregistrait était les DETROIT WHEELS et on connaissait le groupe par la radi. Je ne comprends vraiment pas ce que tu entends par «nouveau départ» pour le groupe. On était juste content d’avoir trouvé un contrat d’enregistrement et on avait des étoiles dans les yeux !
Est-ce que vous avez rencontré des gros poissons là-bas ? Des groupes comme le MC5, les RATIONALS ou d’autres ?
On n’a jamais rencontré de gros groupes à Detroit mais on a joué en 69 dans un endroit qui s’appelait the Firehouse, à Toledo. C’était une ancienne caserne de pompiers que la ville avait désaffectée et qui avait été transformée en Club Rock’n’roll par un entrepreneur. On a rencontré le MC5 quand ils ont joué là-bas. On a aussi rencontré les IRON BUTTERFLY au Firehouse dans une afterhours après un concert où nous étions aussi à l’université de Toledo.


LN - Que s’est il passé avec Impact records ?
Larry - On a fait deux sessions d’enregistrement fin 1966 et début 1967 avec John Rhys Eddins comme ingénieur du son et d’autres sessions étaient programmées. Le contrat avec Impact stipulait l’enregistrement de six singles sur une période de deux ans mais aucun de ces enregsistrements n’est jamais sorti parce que mon frère a reçu sa feuille de route pour la guerre du Vietnam en 1967. Quelqu’un avait dit à Terry que s’il n’ouvrait pas l’enveloppe, il pourrait rejoindre la réserve de la marine et éviter ainsi de se faire enrôler pour le Vietnam. C’est ce qu’il a fait. Terry avait 18 ans à cette époque et il était marié. Entre la pression d’être marié si jeune, ses responsabilités familiales et la pression de son travail quotidien en plus de son service de réserviste, le groupe n’a plus pû enregistrer de nouvelles bandes pour Impact. Le contrat a fini par se terminer en Avril 68 sans sortie. On a continué a jouer dans notre ville, dans le nord-ouest de l’Ohio et dans le sud-est du Michigan.