QUI
SONT-ILS ?
Faut-il vraiment présenter lillustre
formation Irlandaise ? Originaire de Belfast et comprenant à
lorigine en son sein le célèbre chanteur Van Morrison,
le groupe sest séparé en deux entités distinctes
en Juin de cette année. La première moitié, menée
par les frères McAuley, membres originaux, est partie enregistrer
en Suède sous la houlette dun producteur Californien,
Kim Fowley, un album que nous navons pas encore entendu mais
qui se présente dores et déjà comme le
renouveau du Rhythm and Blues britannique (même si le groupe
présente de sérieux troubles identitaires si lon
sen réfère aux origines des différents
protagonistes et au lieu choisi pour lenregistrement !) La seconde
entité, celle qui nous intéresse plus particulièrement
ici, a quitté elle aussi son Irlande natale pour rejoindre
les terres du ... Texas. Choisissant ainsi de sexiler pour retrouver
le succès des dernières tournées avec Van et
profiter des retombées du succès phénoménal
de leur chanson «Gloria» dans la version interprétée
par les SHADOWS OF KNIGHT lannée dernière. Ce
sont Alan Anderson et Ray Elliot, autres membres originaux, qui sont
à lorigine de cette seconde mouture de THEM. Il na
pas fallu longtemps à nos compères pour dénicher
un contrat avec une maison de disques locale, Sully recordings, et
enregistrer ainsi leurs premiers morceaux sur le sol américain.
Premières tentatives qui se soldent par un superbe succès
: «Dirty old man» qui est ici sélectionné
pour nos 20 wigged out beatcrazy teens en compagnie dun autre
titre, «Walking in the queens garden», enregistré
pour Ruff recordings à peine un mois plus tard. 1967 sannonce
comme une grande année pour les THEM «Texans» :
Ils ont de grands projets, on parle dun album mais nous nen
savons pas davantage pour linstant.
OU LES VOIR ?
Pour le moment, le groupe ne se produit quaux
alentours dAmarillo où ils se sont installés dès
leur arrivée mais de grandes tournées sur la côte
ouest des Etats-Unis dAmérique sont prévues pour
1967.
CE QUEN PENSE LE COLONEL
Les plus branques dentre vous ne verront
peut-être dans «Dirty old man» quune relecture
de «Gloria». A ceux là, je nai rien à
dire. Ils ont les oreilles plus bouchées que celles dun
artilleur après une heure de tir au 155. «Dirty old man»
est tout simplement un sommet en matière de Rhythm and Blues
façon britannique. Un truc sauvage, détrônant
aisément le «Crawdaddy Simon» des SYNDICATS par
sa cohésion et son ambiance meurtrière. Jen ai
mangé mes moustaches la première fois que jai
entendu le morceau. il fait mouche à tous les coups : Atmosphère
vénéneuse, paroles assassines, plage dorgue poisseuse
suivi dun rave-up psychotique. Rien ne manque. FANTASTIQUE.
Le second titre sélectionné, «Walking in the queens
garden», est un superbe titre punk, entrecoupé de trêves
aux accents psychédéliques et des refrains agressifs
dun chanteur scandant «Now youve got the point,
I go to another joint !» Cest ce que jappelle parler
et le ton utilisé ne laisse pas le moindre doute quand à
létat lesprit dans lequel tout ça est énoncé.
Un nom de dieu de morceau à la fois sauvage et, le seigneur
me pardonne dutiliser cette expression maudite, groovy.