Booker T & the MGs / The MAR-KEYS «Stax instrumentals» Stax.
Pas la peine de présenter les MGs et les MAR-KEYS, Tout le monde connaît «Green Onions» et «Last night», les tubes interplanétaires des deux groupes siamois (Les MAR-KEYS étaient les MGs sans Booker T). Peu importe en fait que vous connaissiez tout ou rien d’eux puisque les 25 titres que contient cette compilation Stax sont tous (TOUS !) inédits. 25 titres dignes de figurer dans l’anthologie du Memphis sound. Pas une faute de goût. Rien à jeter. Stylistiquement, la différence entre les deux groupes est marquée par des MAR-KEYS enjoués et fêtards (Essayez un peu d’écouter «Blue peanut» sans prendre des fourmis dans les pieds) accompagnés de cuivres, contre des MGs un peu plus ambiants, peut être un poil plus jazzy (ça reste léger). Clivage que leurs deux tubes respectifs illustrent d’ailleurs parfaitement. Le tour de force de cette compilation reste de pouvoir satisfaire à la fois les néophytes qui se foutent de la rareté des morceaux mais qui en veulent pour leur argent, les connaisseurs en quête de nouveaux frissons et les complètistes. Tous auront droit à un festin d’orgue Hammond B3, de cuivres survoltés et de mélodies ultra accrocheuses. Un vrai régal du début à la fin.

 

BRONCO BULLFROG «The sidelong glances of a pigeon kicker» Mushroom pillow.
Attention, pur chef d’oeuvre de pop psychédélique que tout Double-Decker se doit de posséder. La mélancolie psychédélique des KALEIDOSCOPE entrant en collision avec la verve quasi-bubblegum de The MOVE. Les KINKS de «Waterloo sunset» croisant le fer avec les STATUS QUO de «Matchstickmen». Vous voyez le truc ? Sérieux sans l’être. Toujours un peu de second degré et d’autodérision mais pas question de rigoler quand il s’agit de composer. Du coup, le terrain de référence de BRONCO BULLFROG se situant largement dans la mouvance de la pop-psychédélique post-Revolver, le groupe se retrouve sur les traces d’illustres aînés ... Au hasard, les TIMES, TV PERSONALITIES et autres JET SET du début des années 80. Superbes groupes injustement ignorés, pris dans l’étau entre les pitreries synthétiques des uns et le revival punk’s not dead bas du front des autres. Déjà à cette époque !
MOJO, le journal, n’a vu dans cet album que l’exercice maniaco-méthodique de revivalistes à l’horloge bloquée sur 1967. Raccourci facile et irrecevable. BRONCO BULLFROG est plus que ça. Si le terreau est bien celui décrit plus haut, pas de doutes là-dessus, le résultat est loin d’être aussi «prévisible». D’autres influences sont venues filtrer, colorer leur mixture. Notamment des choses enregistrées entre 1976 et 1979 ... Le résultat est incroyablement maîtrisé et abouti. Franchement impressionnant. Un feu d’artifice de mélodies et d’arrangements ...

 

 

 

Dean Carter "Call of the wild» Big beat.
Rien de correct n’a été enregistré après 1967. C’est le genre de constat que devait se faire Dean Carter quand il a enregistré les morceaux qui composent "Call of the wild" et qui viennent de ressortir chez Big beat. Exception faite que son horloge à lui s’était bloquée sur 1957 et que son idée de passeport pour la postérité était de faire jouer du rockabilly à une bande d’émules des YARDBIRDS ou de MUSIC MACHINE tout droit sortis du middle-west et à peine moins tarés que lui ... Le résultat est une espèce d’Ovni à mi-chemin entre "Shaking all over" des GUESS WHO et "Girl can’t dance" de Bunker HILL avec en cours de route quelques fantaisies de crooner cinglé. 28 titres en tout, allant du franchement dérangé "Rebel woman" au totalement inepte "Hannah Hannah". Comment faire confiance à un mec qui se balladait en ‘67 avec une banane sur la tête et une veste en peau de zèbre sur le dos? Franchement en dehors de la cible non ? Le genre de truc qui devrait plaire à une époque où les labels font des études de marchés avant de sortir leurs disques.

DEE RANGER «Pretty ugly beat» White jazz.
C’est un groupe un peu schizophrène que nous fait découvrir cet album enregistré au Toe rag studio. Il ouvre avec un «Won’t be back again» à la trame revival garage 80’s hypra-typique, pas forcément désagréable mais un poil fade. Lui succède «Come on», petite perle de British R’n’b qui n’a rien à voir avec le titre de Chuck Berry (il n’y a qu’une reprise sur cet album et elle est issue du répertoire des DOWNLINERS SECT) et qui est l’un des points forts du disque, prouvant que c’est dans ce registre que le groupe montre sa vraie valeur. Le problème est que les DEE RANGERS ont voulu faire plaisir à tout le monde et se sont essayés dans à peu près tous les sous-genres que le garage rock a pu aborder depuis ses débuts. Une «Fleshtonerie» avec «Something that I said», un instrumental surf dans «Musta petteri», De nouveau le garage-revival 80’s avec «Ready for love» et finalement une «Crampserie» grand teint avec «Sheik Jurass» à prononcer Shake-your-ass dans la pure tradition CRAMPS ... Quand en cours de route vous aurez décelé quelques traces de Heavy-rock australien, il ne vous manquera finalement plus qu’un morceau Mod/Power pop pour avoir un panorama complet. Ce genre d’exercice peut plaire, le groupe se tire honorablement de toutes ses tentatives. Je ne m’y retrouve pas. Pour que l’exercice soit à mes yeux vraiment réussi, il faudrait que la personnalité du groupe soit plus importante que les genres abordés, ce n’est pas le cas. Le saut entre les styles est trop brutal et produit un effet patch-work que je n’aime pas beaucoup mais qui ne dérangera pas forcément tout le monde ...

 

 

 

Don and The GOODTIMES «The original Northwest sound» Sundazed.
Si je vous dis Northwest Sound, vous pensez immédiatement KINGSMEN, SONICS et WAILERS, ou Paul Revere and The RAIDERS. Pas faux ! Mais grave omission. Officiait également dans les mid 60’s une bande de dingos capables de dégommer les standards des premiers avec la fougue et le raunch des seconds tout en vous réservant quelques tours des derniers, costumes compris. Don and The GOODTIMES est le grand oublié de la bande. Avec «The original Northwest sound», Sundazed répare l’injustice en 25 morceaux. 25 titres matraqués comme on aurait cru seuls les SONICS capables de le faire. Point de psychédélisme ici. Ca joue cru. Batterie à vous émietter les os. Orgue Farfisa survolté. Good time Rock’n’roll propre à réduire une scène en poussière. Tout juste le temps de se calmer le temps d’un superbe «Running not walking» un tout petit poil mélancolique ou de quelques instrumentaux laissant libre cours à leur mortel organiste ... Il n’y aura rien, rien à jeter. Profitez en, pour une fois vous avez les moyens de réparer une injustice ...

The EMBROOKS «Yellow glass perspections» Munster.
Troisième album des EMBROOKS. Quatre ans déjà depuis «Our new day» qui avait fait figure d’étape pour le groupe. Avec ce précédent album, les EMBROOKS s’étaient attaqués avec succès au «Freakbeat», territoire laissé quasiment vierge par leur collègues pilleurs d’héritages. S’inspirant de quelques trésors, de quelques singles éparpillés, ils avaient su faire un édifice solide, cohérant, véritable hommage aux MISUNDERSTOOD, ATTACK et autres WIMPLE WINCH. Le meilleur restait à venir. «Yellow glass perspections» that is. Là, les EMBROOKS frisent l’état de grâce. Cette fille, ces types sont des brutes. Ce disque est une explosion de sons, d’images, de couleurs et de morceaux ciselés à la perfection. De morceaux composés par le groupe s’il vous plait ! Des trucs dignes de figurer sur n’importe quel Rubble/Nugget et d’y figurer au premier rang. Les reprises (superbe «Francis» de Gary walker and the Rain, un titre de The Attack et une paire d’obscurités dont les originaux ne sont pas parvenus jusqu’à votre humble serviteur) ne font pas d’ombre aux originaux. Ces gens savent composer et disposent d’un niveau technique leur permettant largement de concrétiser leurs idées. L’album est d’une grande homogénéité. Comme promis, un virage pop-psychédélique s’est partiellement concrétisé ... «The time was wrong», «show me a little smile» sont de véritables perles du genre. Il y a surtout «The twisted musings of sir Dempster P. Orbitron» (!) ... Morceau dont le titre seul sent l’évaporation de neurones. En 68, tout cela les aurait menés tout droit chez Apple pour enregistrer ensuite à Abbey road. Aujourd’hui, si le son est du même millésime, on souffre d’un traitement un peu trop «garage». Question de moyens probablement. Le Toe rag sonne un peu étriqué pour ce genre d’exercice. On se prend à rêver de plus d’ampleur, d’une production qui permette vraiment d’entendre tout ce que le groupe a mis sur la bande. Et puisqu’on en est au chapitre des récriminations, signalons des voix qui souffrent parfois un peu de la répétition de certains tics. Mais rien de bien méchant, rassurez vous. Ce disque pourrait en remontrer à 99 % de la production actuelle.

 

 

The FIVE AMERICANS “The best of” Sundazed.
Que connait des 5 AMERICANS le fan moyen de garage-rock ? «Slippin and sliding» de Little Richard revu et corrigé sur un Pebble ... L’omniprésent «I see the light» évidemment et éventuellement «Western union», leur second tube de 1967. Soit le tout petit, petit bout de l’iceberg. Un iceberg représentant pas moins de vingt deux singles et quatre albums, dont un double, bouclés entre 1965 et 1969. De quoi faire un best off sans trop racler les fonds de tiroirs. De quoi même d’ailleurs laisser probablement quelques perles au fond de ces tiroirs. 25 titres pour ce «Best of». Des trucs tendus, mid-sixties punk à mort comme «Good times», «Don’t blame me» et «It’s a crying shame» avec vocaux criés et rave-ups furieux. Beaucoup de choses plus pop aux harmonies vocales hyper maitrisées à l’image du très entraînant «Zip code» (fabuleux), de «No communication», «Sound of love» ou «Stop light». D’autres trucs encore lorgnant même du côté de BEATLES période «Rubber soul» flirtant avec les BYRDS à l’instar du renversant «Letters, pictures and melodies». Le groupe possède surtout quelques marques de fabrique très personnelles qui lui permettent de se faire instantanément reconnaitre. Entre autres, une manière assez particulière de faire sonner l’orgue avec des hauts médiums poussés à fond alliés à un jeu sautillant. Cette manière d’harmonies et de coeur semi-hurlés, ces beats soutenus donnent une identité forte aux 5 AMERICANS. (Bon, ok, le nom ... Ils s’appelaient les MUTINEERS avant de se faire imposer ce patronyme par Mr Abnak, directeur de label et subséquement dépositaire de la destinée musicale de nos héros. Pour contrer la british invasion !) Le groupe n’était pas complètement irréprochable, ce " best of" nous épargne par exemple les reprises assez moyennes de «Come on up» des YOUNG RASCALS ou «Somebody help me» du SPENCER DAVIS GROUP rencontrées sur leur troisième album. L’un dans l’autre, le gros de la production du groupe reste quand même d’une grande tenue. Bizarre d’ailleurs que ces gars soient restés des outsiders, loin derrière des gens beaucoup moins productifs (et certainement moins doués aussi) du genre des COUNT V par exemple.

 

 


Freddy And The FOUR GONE CONCLUSIONS «Wigged out sounds» Get Hip Records.
Sous ce patronyme obscure se cache le nouveau groupe de Freddy Fortune, le Fortune des excellents Fortune & Maltese and The PHABULOUS PALLBEARERS. C’est déjà une petite indication. Ces types savaient écrire des morceaux et les jouer, tenir une scène (nous avions eu la chance de le constater lors d’un génial concert à Lyon il y a quelques années) ... Leurs descendants par le biais de Freddy Fortune se devaient de ne pas gâcher l’héritage.
Le nom des protagonistes et le titre de l’album ne laissent guère la place au suspense quand à l’orientation musicale du groupe. Pas grand chose d’après 1967 ne semble avoir filtré jusqu’à eux. Ils sont peut être même du genre à dater leur courrier de 1966 (j’en connais d’autres et fort fréquentables) et ce n’est pas le son de ce disque qui risque de me faire mentir. Ils semblent avoir trouvé à Ann Arbor un studio que d’autres sont allés chercher du côté des faubourgs de Londres ... C’est aussi bon que ça ! Peut être même meilleur ... Il faut dire que ces types jouent vraiment bien, il y a un proto John Entwistle à la basse («fell from grace» qui incorpore quasiment tous les breaks de «My generation» !) et qu’ils se sont adjoint les services de Jim Diamond (VON BONDIES, MOONEY SUZUKI) pour le mixage. Pour le reste, Il y a un peu de l’esprit des CHESTERFIELD KINGS dans ce groupe. Respect des aînés et amour du truc ficelé à la perfection. Il y a même une reprise de DEL SHANNON («Stand up», super) avec son organiste originel (Le son super strident de «Runaway» !) Vous voyez le genre ... Celui qui adhère au truc ne devrait rien trouver à redire, si ce n’est éventuellement un chanteur qui en fait un brin trop sur «To my side» et «Shattered». .
The GILJOTEENS «Without you» Screaming apple.
Nous avions déjà débattu la dernière fois de leur Ep chez Teen Sound. J’avais été impressionné. Les morceaux étaient variés, sonnaient bien ... Ce Ep ne confirme pas tout à fait. Ne connaissant pas la chronologie des enregistrements, je ne peux pas complètement me prononcer. Tous les éléments qui faisaient de «The state I’m in» une réussite sont là mais à l’état un peu plus embryonnaire. D’où le trouble quand à la chronologie. Même éventail Garage-punk / Moody-Punk ultra Mid 60’s, même son garage bricolé ... En un peu moins efficace. Evolution ou dé-évolution ?
The INDIKATION «Don’t send us no flowers» Larsen.
Troisième simple pour les Norvégiens. Deux originaux et deux reprises dont une vraisemblablement de Syd Barrett (Je ne connais pas le morceau et connais assez peu en réalité les oeuvres du Mad capper) et l’autre des BREAKERS, un de mes morceaux favoris auquel les INDIKATION rendent justice avec brio. Organiste toujours aussi prédominant, mise en avant des mélodies. Beat. Peut être leur meilleure réalisation à ce jour. Jolie pochette.

 


The INDIKATION «In terms of» teen sound.
Ces norvégiens sont des gars vraiment têtus. Impossible de leur faire admettre que les BEATLES ont enregistré autre chose que leurs deux premiers albums ... La notion de distortion leur est quasiment inconnue. A peine si la Fuzz est arrivée jusqu’à eux via quelques singles punks américains. The INDIKATION est avant tout un groupe Beat. Beat comme on l’entendait sur les rives de la rivière Mersey en 1964. Jusqu’aux Beatle-boots et à la casquette McCartney. (Détail qui, à l’heure où des pitres osent sortir dans la rue en pyjama, je veux dire en jogging, avec au pied des pompes qui semblent avoir été conçues pour les déplacements en station orbitale, peut revêtir une certaine importance.) Les INDIKATION ont les moyens de leurs ambitions. Les morceaux sont alertes, dynamiques et mélodiques. D’une étonnante fraicheur. Ce qui aurait pu se limiter à un exercice de style stérile ... Recréer un son, des effets ... Se révèle être une réussite totale. Il y a ici des vrais morceaux, servis par de vrais talents. Le traitement du son, qui est également à la hauteur, contribue lui aussi au succès de «In terms of». Une réussite vous dis-je.
The INTELLIGISTA «Banb, bang !» Unity squad.
Joli 45t. Jolie pochette qui ne laisse pas trop de doutes sur le contenu du disque ... Les INTELLIGISTA ont au moins pour eux des goûts sûrs en matière vestimentaire, ce qui n’est pas rien à une époque où les gens n’hésitent pas à sortir dans la rue habillés en survêtement voire en bermuda et sandales l’été ... Même les types de OASIS qui prétendent reprendre le flambeau des BEATLES et des WHO réunis paraissent AVACHIS sur leurs disques ...
Bon, INTELLIGISTA ... Si j’étais méchant, je dirais qu’ils sont plus forts pour choisir leurs chemises que pour faire de la musique mais ça serait exagéré. Ce n’est pas mauvais, juste un peu vert ... Ca manque un peu de coffre. Un poil de Rhythm’n’blues via les rosbifs, un organiste plus inspiré par les virtuoses britanniques du Hammond que par les exactions au Farfisa de ses aînés (Ils sont américains) ... De bons éléments mais la sauce ne prend pas complètement. Il faudra juste attendre un peu que ça arrive à maturation pour enregistrer à nouveau.

Les FLEURS DE LYS «Circle Ep» Munster records.
Ce Ep quatre titres contient les deux premiers singles édités à l’époque par Immediate, le label de Shel Talmy, célèbrissime producteur des WHO, CREATION, EASYBEATS ... Le premier de ces deux singles proposait en face A un titre de Buddy Holly «Moon dreams», que les FLEUR DE LYS ont fortement remanié pour en faire un morceau pré Psychédélique-Pop dominé par un orgue super mélodique et des harmonies vocales parfaitement maîtrisées. La face B originale, ici donc deuxième titre de la face A, est un instrumental presque 50’s écrit par Jimmy page, producteur de l’enregistrement, et qui me semble un peu anecdotique en compagnie des trois autres titres. Pour la face B, on nous a réservé l’une des perles enregistrées par le groupe, «Circles» des WHO ... Qui dépasse en tous domaines la version enregistrée par les WHO eux mêmes ... Mêlant sauvagerie et harmonies dans un contraste saisissant, pures explosions de guitares (que certains ont cru devoir créditer à Jimmy Page, spéculation fermement réfutée par le bassiste du groupe lui même) «Circles» est une pure merveille Freakbeat (le terme aurait pu être inventé pour ce titre) qui mérite sa place au panthéon de la musique beat anglaise. Pour l’épauler et clore la face B, on trouve «So come on», qui, s’il n’atteint pas les sommets de «Circles», n’en est pas moins un excellent morceau. Un hybride R’n’b/Freakbeat, heavy et dansant à la fois, parcouru par les exactions du même guitariste maniaque. A ne pas manquer. Seul reproche, la pochette approximative propre aux productions Munster records.

LES FLEUR DE LYS «Reflections» Turning point music.
Savez vous ce qui me vient à l’esprit quand je pense aux FLEUR DE LYS ? Je me demande où sont passés les types qui formaient tous ces groupes. Pourquoi ne reste t-il que des abrutis à peine capables de hurler devant une pile d’amplis Marshall ou de se secouer sur une sous-resucée robotique et lobotomisée de Kraftwerk ? Je me demande parfois s’il n’existe pas une société secrète, un cercle des hipsters disparus. LES FLEUR DE LYS y tiendraient une place d’honneur, récompense méritée pour loyaux services ... «Reflections» présente tout ce qu’offrait le groupe entre 1966 et 1969 ... LES FLEUR DE LYS étaient sacrément éclectiques. Eclectiques et doués. S’enchaînent morceaux pré-psychédéliques aux fondations encore solidement ancrées dans la pop tels qu’«I think you’re just a liar» ou «One city girl», dérapages freak-beat incendiaires parmi lesquels on retiendra particulièrement une version de «Hold on» chantée par Sharon TANDY, égérie blue-eyed-Soul. Morceau littéralement tronçonné en son milieu à coup de fuzz. Fabuleux massacre des bases mélodiques que Sharon Tandy tente d’imposer. Sharon Tandy qui dégage un réel sentiment d’urgence, imposant finalement son chant sur le fil du rasoir. Géant. Tentant de récidiver avec un «Daughter of the sun» qui se révèle tout de même plus fréquentable. Dérapage Freak-beat encore avec le classique «Mud in your eyes» ... «Tick Tock», véritable machine infernale qui semble avoir pour vocation de vous mener à la crise d’épilepsie et qui se termine sur les coups de baïonnette du guitariste ... Fuzz-tone. Tone-Bender. Ritournelles Popsicles faussement acidulées et réellement sur le fil de la décadence, «Sugar love», «So many things» ... Tentative quasi Mod-beat/Rhythm’n blues avec «I like what I’m doing» que je compilerai avec «Progress» des PRETTY THINGS ... dérivés de blues repeints à la fuzz tel que «Gong with the luminous nose» ... Ces gars pouvaient tout jouer, ont traîné leurs basques avec les plus grands, d’Otis Redding à Jimmy Hendrix en passant par Jeff Beck et ont su se montrer à la hauteur de toutes ces fréquentations ... Un reproche cependant, 22 titres sur un vinyl simple implique une gravure peu profonde et un son manquant un parfois un poil d’ampleur ...

 

 

 


 

 

 

 

 

The MAHARAJAS «Unrelated statements» Low impact.
L’album des Maharajas débute sur un titre qui s’appelle «Medication». Rien à voir musicalement avec le «Medication» des STANDELLS mais je doute que la référence puisse être fortuite. Les MAHARAJAS ont grandi avec les disques des STANDELLS sous l’oreiller. Ceux de KIT and THE OUTLAWS aussi. De Little Willie and The ADOLESCENTS, des STARFIRES, de The CHOIR, des UNRELATED SEGMENTS. De centaines d’autres encore.
Les MAHARAJAS contiennent en leurs rangs deux célébrités de l’obscurité. Jens Lindberg qui a trainé ses basques au sein des CRIMSON SHADOWS et Mathias Lilja des STROLLERS. Ex-STROLLERS, il était leur chanteur. Ainsi pourrait presque se terminer cette chronique tant la piste est claire. On a tout dit non ? Garage/Beat-punk à la mid-sixties. Je ne vois pas autre chose ... Tout juste.
Oui, mais attention. Pas du tout venant. Pas un truc comme il s’en pond des centaines depuis littéralement des décennies. Non. Les MAHARAJAS savent composer. Drôlement bien. En particulier des ballades à se flinguer. Les connaisseurs diront «Moody». De la trempe du «Girl I threw away» des KNAVES. Pas moins. «Another turn» est tout simplement un chef d’oeuvre du genre. Parfaitement composé. Parfaitement joué. Pareil pour «Nice guys finish last» (assertion à laquelle je souscris totalement et qui est à la base de tout ce que représente le Rock’n’roll à mes yeux ...) et une paire d’autres qui sont aussi totalement maitrisés.
Quand ils ne se balladent pas, les MAHARAJAS ne sont pas des manches non plus. «Medication» dont on parlait plus haut pourrait faire de l’ombre au tout meilleur d’un Freddy Fortune. Qualité d’enregistrement comprise. Même patte bien nerveuse. Même talent pour les mélodies et le ton juste. Ils sont forts. Ils récidivent avec «Please leave a message». Pareil. Avec un guitariste à mettre la banane à tous les fans de Chuck Berry. Sur «Odd socks», Ils trouvent le moyen de teinter leur mixture de blues/R’n’b comme l’entendaient certains anglais en 1975/76. Sur les plates bandes d’un REIGNING SOUND qui connaîtrait sur le bout des doigts son abecedaire des mid-sixties. Faites un test : Ecoutez «You for president» puis «Another turn» et cherchez la faille. Juste pour voir. Ca enchaîne ballade moody («Taste of tears» !!!) sur coup de nerf blindé de fuzz. Tout ça devrait vous propulser tout droit chez le disquaire. Histoire de donner tort à ceux qui chantent «Nice guys finish last». Pour une fois. Ca serait cool non ?
Mitch Ryder and The DETROIT WHEELS
«Take a ride» «Breakout !!!» «Sock it to me» Sundazed.

Sortis coup sur coup en l’espace d’un an entre Février 1966 et Mars 1967, ces trois albums ont un peu une place à part dans la musique américaine de cette période. Sorte de mélange unique de Rock’n’roll au beat monstrueux quasiment réminiscent des SONICS et de Blue-eyed soul ... Pendant deux ans, après qu’ils soient tombés dans les filets de Bob crew, grosse ponte de Detroit, les DETROIT WHEELS régneront en maîtres sur la soul blanche US (Mitch Ryder a fait ses armes au sein d’un quatuor noir, les PREPS, qu’il finira par quitter à force de harcèlement). Deux ans pendant lesquels ils aligneront gros succès sur gros succès en commençant par «Jenny takes a ride», meddley de «See See Rider» et «Jenny, jenny» de Little RICHARD. Deux ans de succès mais pas de fortune puisqu’ils se quitteront lessivés et aussi pauvres qu’à leurs débuts lorsque Bob Crew réussira à persuader Mitch de se lancer dans une carrière solo avec un album éponyme réputé infâme que votre serviteur n’a pas eu l’occasion d’écouter. Restent des singles et Eps en pagaille et pour ce qui nous intéresse ces trois Lps.
Truffés de titres renversants calqués sur le schéma décrit plus haut, ces trois albums se valent ... Ils contiennent les hits du groupe et d’autres choses plus variées, sortant du moule. Des titres plus posés, d’autres plus authentiquement R’n’b. Des reprises de morceaux de Sam Cook, James Brown (trois de suite sur «Takes a ride»), Rufus Thomas, Wilson Picket ... Des compositions de Bob Crew à qui l’on doit reconnaître, à défaut d’honnêteté, un certain talent ... «Baby jane», «Sock it to me», «I can’t hide» ... Des morceaux qui n’étaient probablement au départ que le calque de la formule gagnante des débuts mais qui donnent à Mitch Ryder et aux DETROIT WHEELS la possibilité d’exprimer toute leur tonitruante et frénétique sauvagerie. Au total, vous aurez 35 chansons à vous infuser parmi lesquels assez peu de rebut si ce ne sont quelques ballades un peu indigestes. Pour conclure, il parait important de souligner que c’est à Sundazed que l’on doit ces rééditions, ce qui est un gage de qualité tant au niveau du son que du packaging particulièrement réussi, d’autant que les pochettes originelles sont superbes et qu’elles ont été reproduites ici sur du gros carton verni.

 

 

 

Mouse and The TRAPS «The Fraternity years» Big Beat.
Quand les gens entendent «A public execution» pour la première fois, ils se demandent d’où peut sortir un inédit de Dylan de cette trempe et pourquoi le Dylan en question ne s’est pas plus souvent fait accompagner par ce garage-band. Ils apprennent ensuite que le Dylan en question s’appelle en réalité Ronnie «Mouse» Weiss et le garage-band, The TRAPS. Ces gens ont de la chance. Ils viennent de mettre la main, l’oreille, sur l’un des meilleurs groupes texans (Voir les Wigged-out beatcrazy). Un des meilleurs groupes punks-garage tout court d'ailleurs.
En 1966, il fallait des nerfs pour se balader à Tyler, Austin ou Amarillo au Texas avec les cheveux longs, une paire de beatle-boots et une veste de costard rayée piquée à Pete Townsend. Mille fois plus de nerfs que pour se faire pousser des dreads et percer le cornet en 2004. C’était le goudron et les plumes, éventuellement le flingue sur la tempe et au minimum l’échange de coups de poings assurés. Rien à voir avec les truffes qui se déguisent en mecs cools au skateshop du coin et qui se teignent les cheveux pendant les vacances scolaires. Rien. On n’était pas cool. On se faisait traiter de Punk. Et les punks de cette époque n’avaient pas besoin de jouer à 200 à l’heure pour en être. Ils pouvaient enregistrer dans leur garage la meilleure chanson que Dylan n’a jamais écrite, propulser sur orbite interstellaire "I’m a man ", à coup de fuzz-tone. Avaler une poignée d’acides et percuter de plein fouet la révolution psychédélique ("I satisfy") ... Eparpiller, EPARPILLER «You don’t love me» y compris la version des BIRDS ; tout était permis. Y compris de jouer "Maid of sugar, maid of spice" à 200 à l’heure, justement, quinze ans avant tout le monde. Big Beat en réunissant dans "The Fraternity years" la quasi totalité de ce qu’ont enregistré les TRAPS (25 titres) nous permet de passer en revue tout ce qu’un groupe éclectique et de talent pouvait aborder à l’époque. Tout juste si quelques ballades superflues viennent assombrir un tableau frisant par moments la perfection.

The NEDERBIELTELS «Ep quatre titres» Klootzak records.
En voilà qui ont le mérite d’annoncer la couleur. Nederbiet. Et pour les durs de la feuille, pochette où le groupe pose négligemment entouré de disques des OUTSIDERS, Q65, MOTIONS et exemplaire de Teenbeat. Avec ça, on sait où on va. S’il ne veut pas passer pour une bande de poseurs, le groupe va devoir être à la hauteur de ses références, soit la crème de la musique Beat/R’n’b à l’anglaise enregistrée dans la Hollande de 1965. Il s’avère déjà un peu négligeant dans le choix de ses reprises puisqu’il trouve le moyen de choisir un morceau des MASTER APPRENTICIES, fabuleux australiens supersoniques, pour clore la deuxième face. Face qui contient aussi, et là il n’y a aucune surprise, un titres des MOTIONS. Tout ça est d’un excellent niveau même si l’on ne ressent pas forcément le même sentiment d’urgence qu’avec, par exemple, les THANES. On n’est pas dans le même niveau de jeu. Le groupe paraît assez détaché et me semble être d’avantage dans l’état d’esprit de potes qui se retrouvent pour s’en payer une bonne tranche que dans celui des THANES qui donnent l’impression de jouer pour sauvegarder leur intégrité émotionnelle. Attention, n’allez pas en conclure que les NEDERBIETELS ne sont qu’une bande de clowns qui se réunissent le dimanche pour faire mumuse. On a ici un truc qui tient vraiment la route, qui figurerait sans complexes aux côtés de n’importe quel nederbeater originel. Son et production y compris. Procurez vous ce 45t. Il prouve une fois de plus, aux côtés des BRONCO BULLFROG, EMBROOKS, LITTLE BARE BIG BARE, BANG !, THANES, SOLARFLARES que la patrie beat est définitivement européenne.


The NEW STRYCHNINES «The new original sonic sound» R&R Inc.
Trois des quatre MUDHONEY participent à ce projet ... Ce qui, MUDHONEY étant l’un des groupes en activité les plus cools du monde, devrait vous suffire pour vous décider à foncer chez le disquaire. Si ses membres se lancent dans une quelconque entreprise, vous pouvez être certains qu’elle est digne d’intérêt. Dans le cas présent, il s’agit de s’adjoindre les services de quelques épées des GAS HUFFER et autres GIRL TROUBLE pour reprendre une bonne partie du catalogue des SONICS. Mark Arm, en particulier, commence à être un habitué du genre puisqu’il a participé à de précédentes célébrations des STOOGES et du MC5.
Reprendre les SONICS ... Hum. Risqué. Il faut dire que les MUDHONEY sont quand même un peu taillés sur mesure pour faire le boulot. Géographiquement, ils sont aux premières loges pour ressentir les vibrations que ne manque pas d’avoir laissé l’oeuvre des SONICS. Steve Turner et ses potes ont découvert le punk-rock avec ces morceaux. BLACK FLAG et les SONICS ont bercé leur adolescence. Il faut se rappeler aussi que MUDHONEY avait déjà payé son tribut aux SONICS sur «Every good boy deserves fudge». Par un morceau «à la» comme on dit ... «Who’s driving now» ou «Into the drink» ... Je ne sais plus. Peu importe. En tout cas, ils étaient les candidats idéaux.

 

The OTHER HALF «S/T» Acta
OTHER HALF. Des cousins de OXFORD CIRCLE. Même région, même pratique dévoyée à base de Rhythm and blues ... Même tendance à la sauvagerie gratuite. Eux aussi peut-être laissés pour compte du summer of love omniprésent ... Il faut tout de suite dire qu’avec cet unique album enregistré en 1968, les OXFORD CIRCLE faisaient un peu tâche dans le décor. Morceaux de leur cru à quatre-vingt dix pour cent. Grosse, grosse personalité. Pas très aimants ... Plus enclins au cisaillage et à la découpe. Je dirais même que leur interprétation de «Feathered fish» enjoint plus au coup de poing ou, pour rester poli, au coup de sang qu’à l’épanchement fraternel. La musique des OTHER HALF est souvent agressive. Jouée de manière tendue. Jouée fort. Façon «on va vous enterrer à coup de guitare». J’oserais parler de prémices du hard-rock si les neuf dixièmes de la production réunie sous ce vocable n’était pas qu’un gros tas de merde. J’ai pourtant des réticences à parler de punk-rock à propos des OTHER HALF parce que leur sauvagerie me semble trop maitrisée. Trop méthodiquement mise en oeuvre pour être seulement le fruit d’une poussée d’hormones mal contenue. Elle n’en est que meilleure. Difficile de trouver les mots pour décrire ce que je ressens en écoutant «I need you», «Bad day», «Flight of the dragon lady» ou «No doubt about it» ... Pures montées d’adrénaline. Enormes pelletées de charbon. Du bonheur.
Chef d’oeuvre.


 

 


The OXFORD CIRCLE “Live at the avalon 1966” Big Beat.
Attention. Denrée rare. Météorique. Les OXFORD CIRCLE de Sacramento n’avaient publié à l’époque qu’un seul single, devenu quasi mythique au sein de la gente garagiste, “Foolish woman”, et ne semblaient pas avoir laissé d’autres traces que celles d’un groupe hébergeant de futurs membres de BLUE CHEER. La mémoire est parfois injuste. Cruelle quête du hit et de la rentablilitéqui a privé tant de groupes de la possibilité d’enregistrer leurs morceaux pour la postérité. La somme de travail ainsi perdue ! Heureusement, on enregistre parfois aussi les concerts. Les résultats sont souvent désastreux en matière de qualité sonore mais il arrive de temps en temps qu’une bonne fée se penche au dessus de la console et rassemble les divers éléments qui font qu’un live peut être correctement enregistré. Il devait y avoir plusieurs fées à l’Avalon ce jour de Juin 1966. Le son est bon. Très bon même. Cru. Tranchant. Bien mixé. Convenant complètement à la sanglante mixture Rhythm and Blues pratiquée par le groupe. Si une bonne fée planait au dessus de la console, c’est en revanche le démon des THEM et des YARDBIRDS qui travaillait le groupe. Groupe qui tire le meilleur de ces glorieuses influences. De l’aveu de Dehner Patten, guitariste, les OXFORD CIRCLE avaient particulièrement travaillé les changements de dynamique. Pirouette indispensable pour rendre efficacement les contrastes entre louvoiements moody-mélancoliques et brusques accès épileptiques qui caractérisent leur art. Ca marche bien. Terriblement bien. Les impros blues sont cramées à la fuzz et les rave-ups furieux à rendre malades leurs mentors ... Les morceaux sont fiévreux, s’étirent, partent en feedback pour frôler le chaos (K.O ?) sonore. «Mystic eye» sur lequel démarre le concert est tout simplement fantastique, le chant s’avérant par instant purement carnassier ... Difficile de croire qu’un truc pareil puisse avoir été enregistré un an seulement avant le summer of love. Géant.

PHAZE «Who do we think you are ?» Vinyl japan
Est-ce que vous vous souvenez de MAKIN’ TIME, groupe Mod du milieu des années 80, plus proche de la formule originale que des grands frères de 1979 ? Outre sa Pop mâtinée de soul, MAKIN’ TIME se singularisait par une talentueuse chanteuse organiste, Fay Hallam. On la retrouve ici au sein de PHAZE, toujours au même poste à ceci près qu’aujourd’hui elle compose tous les morceaux et écrit l’ensemble des textes. PHAZE est son groupe. Le temps et l’intérim au sein des PRIME MOVERS semblent lui avoir permis de développer ses qualités de chanteuse. Au point de rejoindre des territoires que n’aurait pas renié une certaine Julie Driscoll si celle ci avait mis en retrait ses penchants de divas pour embrasser une réalité plus urbaine. Fay qui semblait parfois un peu timide, manquant peut être un peu d’assurance dans MAKIN’ TIME donne ici toute sa mesure. Les morceaux sont plein d’ampleur et le chant leur donne toute leur couleur. Vraiment cool.
Le disque est enregistré par Graham «monsieur Hallam dans la vie» Day qui a dû mettre la main à la pâte pour quelques compositions tant certains morceaux évoquent les PRISONERS ... «Sixty six», «Springboard» ... Superbes. PRISONERS qui ne sont jamais bien loin puisque c’est Allan Crockford, bassiste des pensionnaires de Portmeirion et actuel SOLARFLARES qui joue de la guitare dans PHAZE. Guitariste qui tient d’ailleurs un rôle de premier plan, jusqu’à évoquer sur certains titres, «New religion» entre autres, autant le Bill Gibbons des MOVING SIDEWALKS que Jimmy Hendrix ... Ce qui revient peut-être un peu au même. Heavy blues fuzz. Pour autant, on ne peut pas limiter PHAZE à l’évocation de ces quelques parrainages ... Le groupe vole de ses propres ailes, évoquant toujours les meilleurs moments du Swinging London en en laissant de côté les travers les plus agaçants ... Totale réussite.

 


The SOLARFLARES «Look what I made out of my head» Big beat.
Graham Day et Allan Crockford ... PRISONERS. Aujourd’hui SOLARFLARES. Ceux qui savent ce qu’étaient les PRISONERS n’ont pas besoin d’en lire d’avantage. Ils peuvent foncer tout de suite chez le disquaire. Les SOLARFLARES en sont les dignes successeurs. Rien n’a été perdu en route. Dès le premier instant où l’aiguille attaque le sillon, vous savez que la magie a été ressuscitée. Graham Day n’a pas perdu une once de son talent de mélodiste, sa voix une once de puissance. Tout est là. Les morceaux s’enchaînent et évoquent tour à tour le meilleur des SMALL FACES et de BIRDS mâtinés de soul. Le tout joué avec un mordant à rendre jaloux les CLASH ou les JAM de 1977. Un machin formidable, vraiment totalement unique. Graham Day n’a pas d’équivalent. Ce type est le roi pour inventer des mélodies qui vous donnent à la fois l’envie de hurler en choeur avec lui et la chair de poule. Pas des petites ritournelles de pitres à roulettes comme en pondent au kilomètre les étudiants gâtés de l’autre côté de l’Atlantique, non. Des trucs sans pareil. Raides de classe. Elégants. Qui pètent comme un Tonic suit. Puissants. Des morceaux qui vous donnent l’impression que vous venez d’avaler une poignée de pilules, que le monde est finalement un endroit vivable et que la ville vous appartient. Définitivement.


SPENCER DAVIS GROUP «Mulberry bush» Get back.
L’histoire a souvent retenu le SPENCER DAVIS GROUP pour avoir été le berceau du prodigieux Steve Winwood. Le SDG n’a pas été que cela. Loin s’en faut. Il a existé avant et après le passage des frères Winwood. S’il est vrai que cette période a coïncidé avec les plus gros succès en terme de ventes avec «I’m a man», «Gimme some lovin’» et «Keep on running», il s’est tout de même passé des choses après leur départ. Spencer Davis n’a pas attendu longtemps pour battre tous les recoins de l’Angleterre dans l’espoir de trouver de dignes successeurs aux deux déserteurs. Le groupe sera rapidement de nouveau sur la route. Il ne faudra pas non plus très longtemps pour qu’il retourne dans les studios. Les titres que propose «Mulberry bush» sont issus de ces sessions, de ce line-up de 1967 immédiat post-Winwood brothers. Si le SPENCER DAVIS GROUP a perdu un peu de son identité, de sa flamboyance, il a gagné en variété. Le groupe aborde de nouveaux territoires, en particulier la Pop psychédélique qui commence a faire fureur de l’autre côté de la manche. ils s’y adonnent avec succès («Time seller», «Taking out time»), sans non plus renier leurs penchants originaux pour la musique noire. L’organiste qui a remplacé Steve Winwood, un jeune Mod du nom de Eddie Hardin, maîtrise lui aussi parfaitement son instrument (le solo sur «looking back» !) et chante sur plusieurs morceaux. Le groupe explore différentes directions mais ne semble jamais s’égarer pour autant. Il reste parfaitement cohérent, semble même finalement dans l’ensemble durcir le ton. La transition est réussie. Reste que la touche de magie qu’apportait Steve Winwood n’y est plus et que le groupe parait peut être à l’époque ressembler d’avantage à la concurrence, qu’il se voit même coiffer au poteau par les MARMALADE, MOVE et autres STATUS QUO fraîchement débarqués ... Qu’importe les raisons du relatif insuccès de 1967. «Mulberry bush» (Du nom d’un film pour lequel une partie de ces morceaux a été composée) est une réussite. Le mariage entre R’n’B et Pop-psychédélique est réussi. Les morceaux s’enchaînent naturellement ... «Taking out time» puis «Every little thing» ... «Virginal dreams» puis «Looking back» ... Comme à la parade ! Excellent.

 

 

 

 

The STATUS QUO «Picturesque matchstickable messages from» Earmark.
Ok, ok, c’est bon ... J’en vois déjà en train de se fendre la poire. «Il est passé des GERMS et des PRETTIES à STATUS QUO ... Pourquoi pas à YES pendant qu’il y est !»
Bande de truffes ! STATUS QUO n’a pas toujours été l’espèce de pachyderme boogie-rock pue-des-pieds que tout le monde se plaît à confondre avec DEEP PURPLE ... Cette espèce d’hydre increvable et proteïforme, authentique hantise de tout Punk qui se respecte. Avant le plongeon dans les cauchemardesques abysses des 70’s, The STATUS QUO a commis un hit implacable, «Pictures of matchstickmen» et au moins un album du même tonneau ... Il a souvent été reproché à cette vague Psychédélique Pop britannique de sentir d’avantage le bubble-gum que l’acide et le souffre. C’est probablement vrai. C’est d’ailleurs ce qui en fait l’attrait. Au lieu de se répandre dans les méandres de rêveries souvent plus bitumeuses que cotonneuses, les STATUS QUO et leurs semblables se sont attachés à ciseler de parfaites mélodies, les drapant d’arrangements à la mode à l’époque (Phasing, violons etc ... ) pour en faire de véritables petits joyaux, intelligents et originaux, pleins de vitalité et d’esprit. Des trucs qui rebondissent dans tous les sens, impossiblement britanniques et inégalables. Earmark réédite ici l’album original avec grand soin. Superbe pochette, insert classieux et vinyl garanti vierge et super épais.
The SWAMP RATS «Disco still sucks» Get hip.
Qui sont les SWAMP RATS ? Pour quoi sont ils célèbres ? ...
Ils ont réussi le tour de main d’enregistrer une version de «Psycho» supérieure en sauvagerie à celle des sonics créant, pour l’occasion, le son de guitare le plus incroyable, le plus déchirant, le plus brûlant jamais enregistré. Une légende parmi les amateurs de garage-punk depuis la redécouverte de ce morceau sur la face B du premier volume des «Back From The Grave». Grâce à un split Lp avec les UNRELATED SEGMENTS, sorti à l’époque chez Eva, on savait depuis quelques années déjà que les RATS avaient commis d’autres méfaits. Martyrisant les KINKS, ROLLING STONES, SPARKLES dans des versions éclatées à la fuzz de leurs classiques. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de leurs enregistrements que Get Hip nous propose, agrémenté de la très complète histoire du groupe et d’un tas de photos plus cools les unes que les autres. On découvre ainsi quelques nouveaux titres, et pas des moindres, en particulier deux compositions du groupe, un « Hey freak» pas loin d’annoncer les STOOGES avec deux ans d’avance et «I’m going home», excellente ballade ombrageuse auxquelles viennent s’ajouter une furieuse relecture du «Tobacco road» des NASHVILE TEENS via les BLUES MAGOOS et une version plus calme de «She’s got everything» des KINKS ... Ce qui amène un reproche. Dix titres sur les douze que contient cette compilation sont des reprises, parmi lesquelles on trouve tout de même «Hey Joe», «Louie Louie» (Dans des versions il est vrai gavées de fuzz, mordantes à souhait, sur les traces de leur interprétation de «Psycho»), et «In the midnight hour». Des morceaux entendus mille fois. Parfois rabâchés jusqu’à l’overdose, ce qui en fait le principal grief que l’on peut opposer aux SWAMP RATS. Un peu d’originalité dans le choix des reprises, un peu plus de travail de composition n’aurait pas desservi le groupe.

 

 

 

 

 

 

 


The THANES «Downbeat and folked up» Screaming apple.
The THANES ... GREEN TELESCOPE à leurs débuts, le temps de quelques singles fulgurants ... «Two by two», «Thoughts of a madman» des NOMADS, ceux de caroline du nord. Des débuts plus que prometteurs pour cette bande d’écossais emmenés par Lenny Helsing, sorte de Mike Stax local. Avaient suivi deux Lps sous un nouveau patronyme, The THANES : «Thanes of cawdor» et «Girl + 6». Décevants. Production hypra faiblarde, son inexistant. De quoi décourager le fan potentiel qu’avaient su titiller les premiers singles. De Lenny Helsing, je n’avais pas perdu la trace pour autant. Croisé au détour d’un album parallèle («Off the hook» par les OFFHOOKS (!) ou les STAYRCASE) ou d’une interview des POETS pour Ugly Things, je savais que le bonhomme avait collé au truc. Je savais les THANES toujours en activité, jouant, enregistrant par-ci par-là. Pour autant, échaudé par les deux disques cités plus haut, je ne me serais pas risqué avec un nouvel album si celui-ci ne m’était pas arrivé entre les mains par le biais de Sugar. Un paquet d’années se sont écoulées entre ces premiers singles et l’album que je chronique aujourd’hui et les THANES ont eu largement le temps de se rattraper. Je ne sais pas où ils enregistraient leurs débuts mais il y a fort à parier que le Toerag n’était même pas encore dans le bec de la cigogne à cette époque. Aujourd’hui, justement, ils ont le Toerag et ils ont su l’utiliser. Cet album bénéficie d’un son fabuleux. Une perfection rarement atteinte dans le genre. Peut être les CHESTERFIELD KINGS dans leur antre et encore. Manquent parfois d’ampleur. Les THANES et Liam Watson maîtrisent le truc à la perfection. «Downbeat and Folked up» n’est pas seulement un son. Aussi bon soit-il. C’est aussi 14 titres dont une poignée de reprises et seulement deux identifiées par votre serviteur. «Don’t talk to strangers» des trop souvent mésestimés BEAU BRUMMELS et «It’s all over now, baby blue» de Riton Zimmerman par le biais de THEM ou mieux, du CHOCOLATE WATCHBAND (Un petit penchant pour la Bay-area des mid 60’s semble t-il ... Un faible que je partage avec eux, plus pour les franc-tireurs à la William Penn / Harbinger Complex / E-Types que pour les ténors que l’histoire officielle a retenus). Ces deux reprises ne balisent qu’en partie l’axe choisi par les TIGES pour exercer leur art. De toute évidence Folk-rock et plutôt d’ailleurs Folk-punk au regard de l’énergie déployée, mais également Beat-punk / Fuzz-punk en colère avec «That’s the story of my life» (terrible composition de L. Helsing) «The next one» ou «Don’t say why» qui semble être une reprise. Cette dualité Folk-punk limite Moody et Fuzz-punk est l’une des forces de l’album. Elle en fait la variété. La meilleure illustration pourrait être «Now it’s your turn to cry» qui mélange la fuzz la plus ébouriffée gravée sur cire depuis «Train kept a rollin’» des PRECIOUS FEW et un parfait refrain Moody/Folk. Le groupe maîtrise le truc dans les deux domaines. Sans fautes. C’est super bien joué, énergique, juste, vrai, actuel et intemporel, jamais emprunté. VRAI, VRAI et RE-VRAI !! Un tourbillon d’harmonies, de fuzz, d’envolées d’orgue, un régal. Un truc revigorant, passionnant. Une perle dans la laquelle j’ai bien du mal à trouver la moindre imperfection. Un chef d’oeuvre que vous devez absolument vous procurer.

The THANES «No, no, no, no / What more can I do ?» Larsen.
Du même tonneau que l’album décrit plus haut, ces deux inédits vous permettront de découvrir les THANES sous leur meilleur jour. Son excellent, morceaux superbement joués. Deux reprises, un «No, no, no, no» plus agressif et rythmé que «What more can I do», régalade mélodique gavée d’orgue électrique. Garage-punk indeed. Indispensable.

V/A «New breed R&B» Kent. Soulful 60’s blues for today’s dancers.
S’il avait été totalement précis, le titre aurait été «For Modern dancers» tant c’est le public visé par cette nouvelle compilation du célèbrissime label Soul. Ce nouveau volume est en réalité le premier d’une nouvelle série réalisée par de jeunes Mods anglais pour le compte de Kent. L’idée est de compiler ce qui fait le succès du Hideaway Club à Manchester chez les Mods britanniques et leurs cousins amateurs de musique noire, à savoir un savant mélange à base de Rhythm and Blues early-60’s et de Soul mid-60’s rocailleuse, plutôt peu sophistiquée et donc finalement restée assez proche du Rhythm and Blues du départ. Le cocktail a fait ses preuves en live au Hideway et ce premier volume ne fait que confirmer la bonne tenue de l’idée. L’un des préceptes dont les Mods font grand cas dit qu’on ne peut mixer des styles aussi différents ... L’oreille du néophyte (dont je suis) ne fait en réalité guère la différence et n’entend qu’un flot de bonnes choses au premier rang desquelles on retiendrai particulièrement «Stand up straight and tall» de Jackie Shane, «New figure» de King SOLOMON et «The new breed» de Jimmy Holiday, véritables bombes propres à vous éparpiller un record spinner ...

William Penn and His PALS (aka William Penn FYVE) «S/t» Beatrecords
«Swami» ! Si je n’ai pas écouté ce morceau milles fois ! Jusqu’à en proposer la reprise à CONDENSE ... Qui étaient pourtant assez loins de ces rivages musicaux. On a ici l’intégralité des morceaux enregistrés par les géniteurs de ce titre génial. Soit six morceaux si l’on exclue les versions alternatives et un commercial qui portent à dix le total des chansons figurant sur le disque. Ca ne fait pas lourd mais il y a des bonnes choses. «Gotta get away» qui évoque le meilleur du SYNDICATE of SOUND ... Un folk-punker de première classe. «Far and away» qui entretient tout au long de sa durée une ambiance menaçante, illuminé en cour de route par un court solo d’orgue. «Blow my mind», disponible en deux versions suffisamment éloignées l’une de l’autre pour justifier leur présence côte à côte sur le disque. Super bombe fuzz-punk digne du tout meilleur des Back from the grave ... Voix hyper morveuse, solo d’orgue parfait, rave-up arrosé au Fuzz-tone en guise de fin ... Génial. «There I go» évoquant plutôt le JEFFERSON AIRPLANE des débuts que les COUNT V surtout dans sa deuxième version plus lente mais vraiment pas mauvais non plus. Viennent s’ajouter un instrumental plus ancdotique, «E2D» et un spot musical bien tourné, «Fly, fly PSA» ... Cool.
The YOUNG RASCALS «s/t» «Collections» Sundazed
Les grands rivaux des DETROIT WHEELS. Je ne vois que les YOUNG RASCALS pour prétendre au titre de kings de la blue-eyed-soul US en leur compagnie. Peut être aussi les BOX TOPS mais je maîtrise mal le sujet ... Les deux groupes ont pourtant une approche bien différente de la chose. Là où les DETROIT WHEELS ont tendance à tout écraser sur leur passage, les YOUNG RASCALS jouent en finesse. Restent nerveux et racés, gardent toujours une pointe d’humour. Ecrivent leurs propres chansons. De sacrées putain de chansons. «Come on up», «Love is a beautiful thing», «Do you feel it» ... Problème : Les YOUNG RASCALS font aussi d’insupportables bluettes. Des trucs atrocement sirupeux. «No love to give». Un machin à saborder une face d’album. Les YOUNG RASCALS étaient probablement un groupe à singles, un concept difficile à appréhender pour l’auditeur des 00’s, et il fallait certainement remplir les albums. D’où les bluettes. Le travers se fait plus durement sentir sur le deuxième Lp qui contient pourtant lui aussi de véritables perles. «Come on up» en tête ... Une bombe tout en accélérations, en groove. En cas de déficit en originaux, filez leur un standard, «Too many fish in the sea» et ils vous retourneront la baraque ... Vous en feront LA version et refroutront tout par terre la seconde suivante avec une autre de leurs ballades insupportables. La plaie. Tout ça est quand même surtout valable pour le deuxième album. Le premier voit sa teneur en toxines notablement allégée et contient de véritables joyaux, «Good lovin’» en tête. UNE BOMBE. Un machin surnaturel. LE TRUC incroyable. Qui ventile à mort.
Bilan ? Il faudrait peut-être faire un best of parce que les disques Sundazed sont un peu chers et qu’il y a du rebut ... Je vous laisse voir.

ZAKARY THAKS «Form the habit» Sundazed.
Le Saint-Graal du Punk Texan circa 1966. Laissez de côté un instant vos ELEVATORS et autres MOVING SIDEWALKS. Aucun d’entre eux n’a écrit «Bad girl», entité à mi chemin entre le tremblement de terre et l’injection d’adrénaline intra-cardiaque. Aucun d’entre eux n’a écrit «Face to face», déluge de Fuzz-tone quasi surnaturel. Aucun d’entre eux n’avait un chanteur de 15 ans (QUINZE ans !) capable de faire palir Keith Reilf. Et quand bien même. Les ZAKARY THAKS étaient des cracks. Des maîtres. Et des putains de gamins ! Comment arriver à une telle maitrise en si peu d’années ? Du punk-garage de 1966 à l’acid-punk de 1969, c’est un sans faute. Sûrement, méthodiquement, vous vous ferez découper la cafetière en rondelles ... Ecoutez vous, injectez vous, «Green crystal ties» et dites moi que vous en avez quelque chose à foutre du reste, de l’augmentation du prix du tabac, des plans de carrière et des télés à écran plasma. THUD !!!

 

 

ZOMBIES «The singles A and B’s» Repertoire.
Si vous avez déjà écouté quelques Pebbles, vous connaissez les ZOMBIES par procuration. Vous connaissez au moins leur progéniture. Quand un pied tendre voulait faire hurler ses parents en 1965, il empruntait aux YARDBIRDS ou aux PRETTY THINGS ... Quand il voulait faire pleurer sa copine, il cherchait du côté des ZOMBIES : Au moins la moitié de la production aujourd’hui dite «Moody-punk» sort de la cuisse des ZOMBIES. Toutes ces ballades un peu sombres et gavées d’harmonies vocales. Presque toutes. A LA ZOMBIES.
Les ZOMBIES ... Une fine mixture de naïveté Mersey, de mélancolie Beat (Rien à voir ici avec Telegraph Hill) et d’exubérance Rock’n’roll. La preuve par neuf que tout ce qui brille n’est pas du toc ! Un groupe qui, grâce à un team de compositeurs hors pairs (Rod Argent, Chris White et Colin Bluntstone respectivement organiste, bassiste et chanteur), n’enregistre que ses propres créations. Pas banal. Deux d’entre elles, «She’s not there» et «Time of the season» monteront à la première place des charts aux USA en 1965 et 1969 ... Cette compilation Repertoire couvre l’ensemble de leur carrière et par la même occasion renferme un sacré nombre de perles au nombre desquelles je retiendrai particulièrement, en dehors de leurs standards cités plus haut, «You make feel good» et «Leave me be» superbes ballades Beat/Mersey, «Woman» génial boulet Punk soutenu par un orgue super dynamique, «I must move» véritable patron de la ballade US garage-punk standard au point qu’il est difficile de se persuader qu’il s’agit ici d’un groupe anglais, «Just out of reach» autre blue-print pour garage-band US (Kenny and The KASUALS au hasard) ... «She does everything for me» fantastique fanfaronnade punk, nerveuse à souhait et reprise en son temps par les fabuleux WE THE PEOPLE ... «This will be our year» qui semble avoir laissé des traces du côté des LOVING SPOONFULL ... Au total, un paquet de titres qui ne s’adressent pas forcément aux pires cave-dwellars vous mais qui sauront retourner la caboche de tous les autres, leur tirer une larme pour leur avoiner le cornet l’instant suivant. L’extase quoi ... ZOMBIES till Death !

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