Booker T
& the MGs / The MAR-KEYS «Stax instrumentals» Stax.
|
BRONCO
BULLFROG «The sidelong glances of a pigeon kicker» Mushroom
pillow. Attention, pur chef doeuvre de pop psychédélique que tout Double-Decker se doit de posséder. La mélancolie psychédélique des KALEIDOSCOPE entrant en collision avec la verve quasi-bubblegum de The MOVE. Les KINKS de «Waterloo sunset» croisant le fer avec les STATUS QUO de «Matchstickmen». Vous voyez le truc ? Sérieux sans lêtre. Toujours un peu de second degré et dautodérision mais pas question de rigoler quand il sagit de composer. Du coup, le terrain de référence de BRONCO BULLFROG se situant largement dans la mouvance de la pop-psychédélique post-Revolver, le groupe se retrouve sur les traces dillustres aînés ... Au hasard, les TIMES, TV PERSONALITIES et autres JET SET du début des années 80. Superbes groupes injustement ignorés, pris dans létau entre les pitreries synthétiques des uns et le revival punks not dead bas du front des autres. Déjà à cette époque ! MOJO, le journal, na vu dans cet album que lexercice maniaco-méthodique de revivalistes à lhorloge bloquée sur 1967. Raccourci facile et irrecevable. BRONCO BULLFROG est plus que ça. Si le terreau est bien celui décrit plus haut, pas de doutes là-dessus, le résultat est loin dêtre aussi «prévisible». Dautres influences sont venues filtrer, colorer leur mixture. Notamment des choses enregistrées entre 1976 et 1979 ... Le résultat est incroyablement maîtrisé et abouti. Franchement impressionnant. Un feu dartifice de mélodies et darrangements ... |
|
|
Dean
Carter "Call of the wild» Big beat. Rien de correct na été enregistré après 1967. Cest le genre de constat que devait se faire Dean Carter quand il a enregistré les morceaux qui composent "Call of the wild" et qui viennent de ressortir chez Big beat. Exception faite que son horloge à lui sétait bloquée sur 1957 et que son idée de passeport pour la postérité était de faire jouer du rockabilly à une bande démules des YARDBIRDS ou de MUSIC MACHINE tout droit sortis du middle-west et à peine moins tarés que lui ... Le résultat est une espèce dOvni à mi-chemin entre "Shaking all over" des GUESS WHO et "Girl cant dance" de Bunker HILL avec en cours de route quelques fantaisies de crooner cinglé. 28 titres en tout, allant du franchement dérangé "Rebel woman" au totalement inepte "Hannah Hannah". Comment faire confiance à un mec qui se balladait en 67 avec une banane sur la tête et une veste en peau de zèbre sur le dos? Franchement en dehors de la cible non ? Le genre de truc qui devrait plaire à une époque où les labels font des études de marchés avant de sortir leurs disques. |
DEE RANGER
«Pretty ugly beat» White jazz.
|
|
Don
and The GOODTIMES «The original Northwest sound» Sundazed. Si je vous dis Northwest Sound, vous pensez immédiatement KINGSMEN, SONICS et WAILERS, ou Paul Revere and The RAIDERS. Pas faux ! Mais grave omission. Officiait également dans les mid 60s une bande de dingos capables de dégommer les standards des premiers avec la fougue et le raunch des seconds tout en vous réservant quelques tours des derniers, costumes compris. Don and The GOODTIMES est le grand oublié de la bande. Avec «The original Northwest sound», Sundazed répare linjustice en 25 morceaux. 25 titres matraqués comme on aurait cru seuls les SONICS capables de le faire. Point de psychédélisme ici. Ca joue cru. Batterie à vous émietter les os. Orgue Farfisa survolté. Good time Rocknroll propre à réduire une scène en poussière. Tout juste le temps de se calmer le temps dun superbe «Running not walking» un tout petit poil mélancolique ou de quelques instrumentaux laissant libre cours à leur mortel organiste ... Il ny aura rien, rien à jeter. Profitez en, pour une fois vous avez les moyens de réparer une injustice ... |
The EMBROOKS «Yellow glass perspections» Munster. Troisième album des EMBROOKS. Quatre ans déjà depuis «Our new day» qui avait fait figure détape pour le groupe. Avec ce précédent album, les EMBROOKS sétaient attaqués avec succès au «Freakbeat», territoire laissé quasiment vierge par leur collègues pilleurs dhéritages. Sinspirant de quelques trésors, de quelques singles éparpillés, ils avaient su faire un édifice solide, cohérant, véritable hommage aux MISUNDERSTOOD, ATTACK et autres WIMPLE WINCH. Le meilleur restait à venir. «Yellow glass perspections» that is. Là, les EMBROOKS frisent létat de grâce. Cette fille, ces types sont des brutes. Ce disque est une explosion de sons, dimages, de couleurs et de morceaux ciselés à la perfection. De morceaux composés par le groupe sil vous plait ! Des trucs dignes de figurer sur nimporte quel Rubble/Nugget et dy figurer au premier rang. Les reprises (superbe «Francis» de Gary walker and the Rain, un titre de The Attack et une paire dobscurités dont les originaux ne sont pas parvenus jusquà votre humble serviteur) ne font pas dombre aux originaux. Ces gens savent composer et disposent dun niveau technique leur permettant largement de concrétiser leurs idées. Lalbum est dune grande homogénéité. Comme promis, un virage pop-psychédélique sest partiellement concrétisé ... «The time was wrong», «show me a little smile» sont de véritables perles du genre. Il y a surtout «The twisted musings of sir Dempster P. Orbitron» (!) ... Morceau dont le titre seul sent lévaporation de neurones. En 68, tout cela les aurait menés tout droit chez Apple pour enregistrer ensuite à Abbey road. Aujourdhui, si le son est du même millésime, on souffre dun traitement un peu trop «garage». Question de moyens probablement. Le Toe rag sonne un peu étriqué pour ce genre dexercice. On se prend à rêver de plus dampleur, dune production qui permette vraiment dentendre tout ce que le groupe a mis sur la bande. Et puisquon en est au chapitre des récriminations, signalons des voix qui souffrent parfois un peu de la répétition de certains tics. Mais rien de bien méchant, rassurez vous. Ce disque pourrait en remontrer à 99 % de la production actuelle. |
|
The
FIVE AMERICANS The best of Sundazed. Que connait des 5 AMERICANS le fan moyen de garage-rock ? «Slippin and sliding» de Little Richard revu et corrigé sur un Pebble ... Lomniprésent «I see the light» évidemment et éventuellement «Western union», leur second tube de 1967. Soit le tout petit, petit bout de liceberg. Un iceberg représentant pas moins de vingt deux singles et quatre albums, dont un double, bouclés entre 1965 et 1969. De quoi faire un best off sans trop racler les fonds de tiroirs. De quoi même dailleurs laisser probablement quelques perles au fond de ces tiroirs. 25 titres pour ce «Best of». Des trucs tendus, mid-sixties punk à mort comme «Good times», «Dont blame me» et «Its a crying shame» avec vocaux criés et rave-ups furieux. Beaucoup de choses plus pop aux harmonies vocales hyper maitrisées à limage du très entraînant «Zip code» (fabuleux), de «No communication», «Sound of love» ou «Stop light». Dautres trucs encore lorgnant même du côté de BEATLES période «Rubber soul» flirtant avec les BYRDS à linstar du renversant «Letters, pictures and melodies». Le groupe possède surtout quelques marques de fabrique très personnelles qui lui permettent de se faire instantanément reconnaitre. Entre autres, une manière assez particulière de faire sonner lorgue avec des hauts médiums poussés à fond alliés à un jeu sautillant. Cette manière dharmonies et de coeur semi-hurlés, ces beats soutenus donnent une identité forte aux 5 AMERICANS. (Bon, ok, le nom ... Ils sappelaient les MUTINEERS avant de se faire imposer ce patronyme par Mr Abnak, directeur de label et subséquement dépositaire de la destinée musicale de nos héros. Pour contrer la british invasion !) Le groupe nétait pas complètement irréprochable, ce " best of" nous épargne par exemple les reprises assez moyennes de «Come on up» des YOUNG RASCALS ou «Somebody help me» du SPENCER DAVIS GROUP rencontrées sur leur troisième album. Lun dans lautre, le gros de la production du groupe reste quand même dune grande tenue. Bizarre dailleurs que ces gars soient restés des outsiders, loin derrière des gens beaucoup moins productifs (et certainement moins doués aussi) du genre des COUNT V par exemple. |
|
Freddy
And The FOUR GONE CONCLUSIONS «Wigged out sounds» Get Hip Records. Sous ce patronyme obscure se cache le nouveau groupe de Freddy Fortune, le Fortune des excellents Fortune & Maltese and The PHABULOUS PALLBEARERS. Cest déjà une petite indication. Ces types savaient écrire des morceaux et les jouer, tenir une scène (nous avions eu la chance de le constater lors dun génial concert à Lyon il y a quelques années) ... Leurs descendants par le biais de Freddy Fortune se devaient de ne pas gâcher lhéritage. Le nom des protagonistes et le titre de lalbum ne laissent guère la place au suspense quand à lorientation musicale du groupe. Pas grand chose daprès 1967 ne semble avoir filtré jusquà eux. Ils sont peut être même du genre à dater leur courrier de 1966 (jen connais dautres et fort fréquentables) et ce nest pas le son de ce disque qui risque de me faire mentir. Ils semblent avoir trouvé à Ann Arbor un studio que dautres sont allés chercher du côté des faubourgs de Londres ... Cest aussi bon que ça ! Peut être même meilleur ... Il faut dire que ces types jouent vraiment bien, il y a un proto John Entwistle à la basse («fell from grace» qui incorpore quasiment tous les breaks de «My generation» !) et quils se sont adjoint les services de Jim Diamond (VON BONDIES, MOONEY SUZUKI) pour le mixage. Pour le reste, Il y a un peu de lesprit des CHESTERFIELD KINGS dans ce groupe. Respect des aînés et amour du truc ficelé à la perfection. Il y a même une reprise de DEL SHANNON («Stand up», super) avec son organiste originel (Le son super strident de «Runaway» !) Vous voyez le genre ... Celui qui adhère au truc ne devrait rien trouver à redire, si ce nest éventuellement un chanteur qui en fait un brin trop sur «To my side» et «Shattered». . |
The
GILJOTEENS «Without you» Screaming apple. Nous avions déjà débattu la dernière fois de leur Ep chez Teen Sound. Javais été impressionné. Les morceaux étaient variés, sonnaient bien ... Ce Ep ne confirme pas tout à fait. Ne connaissant pas la chronologie des enregistrements, je ne peux pas complètement me prononcer. Tous les éléments qui faisaient de «The state Im in» une réussite sont là mais à létat un peu plus embryonnaire. Doù le trouble quand à la chronologie. Même éventail Garage-punk / Moody-Punk ultra Mid 60s, même son garage bricolé ... En un peu moins efficace. Evolution ou dé-évolution ? |
The
INDIKATION «Dont send us no flowers» Larsen. Troisième simple pour les Norvégiens. Deux originaux et deux reprises dont une vraisemblablement de Syd Barrett (Je ne connais pas le morceau et connais assez peu en réalité les oeuvres du Mad capper) et lautre des BREAKERS, un de mes morceaux favoris auquel les INDIKATION rendent justice avec brio. Organiste toujours aussi prédominant, mise en avant des mélodies. Beat. Peut être leur meilleure réalisation à ce jour. Jolie pochette. |
|
The INDIKATION «In terms of» teen sound. Ces norvégiens sont des gars vraiment têtus. Impossible de leur faire admettre que les BEATLES ont enregistré autre chose que leurs deux premiers albums ... La notion de distortion leur est quasiment inconnue. A peine si la Fuzz est arrivée jusquà eux via quelques singles punks américains. The INDIKATION est avant tout un groupe Beat. Beat comme on lentendait sur les rives de la rivière Mersey en 1964. Jusquaux Beatle-boots et à la casquette McCartney. (Détail qui, à lheure où des pitres osent sortir dans la rue en pyjama, je veux dire en jogging, avec au pied des pompes qui semblent avoir été conçues pour les déplacements en station orbitale, peut revêtir une certaine importance.) Les INDIKATION ont les moyens de leurs ambitions. Les morceaux sont alertes, dynamiques et mélodiques. Dune étonnante fraicheur. Ce qui aurait pu se limiter à un exercice de style stérile ... Recréer un son, des effets ... Se révèle être une réussite totale. Il y a ici des vrais morceaux, servis par de vrais talents. Le traitement du son, qui est également à la hauteur, contribue lui aussi au succès de «In terms of». Une réussite vous dis-je. |
The INTELLIGISTA
«Banb, bang !» Unity squad. Joli 45t. Jolie pochette qui ne laisse pas trop de doutes sur le contenu du disque ... Les INTELLIGISTA ont au moins pour eux des goûts sûrs en matière vestimentaire, ce qui nest pas rien à une époque où les gens nhésitent pas à sortir dans la rue habillés en survêtement voire en bermuda et sandales lété ... Même les types de OASIS qui prétendent reprendre le flambeau des BEATLES et des WHO réunis paraissent AVACHIS sur leurs disques ... Bon, INTELLIGISTA ... Si jétais méchant, je dirais quils sont plus forts pour choisir leurs chemises que pour faire de la musique mais ça serait exagéré. Ce nest pas mauvais, juste un peu vert ... Ca manque un peu de coffre. Un poil de Rhythmnblues via les rosbifs, un organiste plus inspiré par les virtuoses britanniques du Hammond que par les exactions au Farfisa de ses aînés (Ils sont américains) ... De bons éléments mais la sauce ne prend pas complètement. Il faudra juste attendre un peu que ça arrive à maturation pour enregistrer à nouveau. |
Les FLEURS
DE LYS «Circle Ep» Munster records. |
LES FLEUR
DE LYS «Reflections» Turning point music. |
|
|
The
MAHARAJAS «Unrelated statements» Low impact. Lalbum des Maharajas débute sur un titre qui sappelle «Medication». Rien à voir musicalement avec le «Medication» des STANDELLS mais je doute que la référence puisse être fortuite. Les MAHARAJAS ont grandi avec les disques des STANDELLS sous loreiller. Ceux de KIT and THE OUTLAWS aussi. De Little Willie and The ADOLESCENTS, des STARFIRES, de The CHOIR, des UNRELATED SEGMENTS. De centaines dautres encore. Les MAHARAJAS contiennent en leurs rangs deux célébrités de lobscurité. Jens Lindberg qui a trainé ses basques au sein des CRIMSON SHADOWS et Mathias Lilja des STROLLERS. Ex-STROLLERS, il était leur chanteur. Ainsi pourrait presque se terminer cette chronique tant la piste est claire. On a tout dit non ? Garage/Beat-punk à la mid-sixties. Je ne vois pas autre chose ... Tout juste. Oui, mais attention. Pas du tout venant. Pas un truc comme il sen pond des centaines depuis littéralement des décennies. Non. Les MAHARAJAS savent composer. Drôlement bien. En particulier des ballades à se flinguer. Les connaisseurs diront «Moody». De la trempe du «Girl I threw away» des KNAVES. Pas moins. «Another turn» est tout simplement un chef doeuvre du genre. Parfaitement composé. Parfaitement joué. Pareil pour «Nice guys finish last» (assertion à laquelle je souscris totalement et qui est à la base de tout ce que représente le Rocknroll à mes yeux ...) et une paire dautres qui sont aussi totalement maitrisés. Quand ils ne se balladent pas, les MAHARAJAS ne sont pas des manches non plus. «Medication» dont on parlait plus haut pourrait faire de lombre au tout meilleur dun Freddy Fortune. Qualité denregistrement comprise. Même patte bien nerveuse. Même talent pour les mélodies et le ton juste. Ils sont forts. Ils récidivent avec «Please leave a message». Pareil. Avec un guitariste à mettre la banane à tous les fans de Chuck Berry. Sur «Odd socks», Ils trouvent le moyen de teinter leur mixture de blues/Rnb comme lentendaient certains anglais en 1975/76. Sur les plates bandes dun REIGNING SOUND qui connaîtrait sur le bout des doigts son abecedaire des mid-sixties. Faites un test : Ecoutez «You for president» puis «Another turn» et cherchez la faille. Juste pour voir. Ca enchaîne ballade moody («Taste of tears» !!!) sur coup de nerf blindé de fuzz. Tout ça devrait vous propulser tout droit chez le disquaire. Histoire de donner tort à ceux qui chantent «Nice guys finish last». Pour une fois. Ca serait cool non ? |
Mitch
Ryder and The DETROIT WHEELS «Take a ride» «Breakout !!!» «Sock it to me» Sundazed. Sortis coup sur coup en lespace dun an entre Février 1966 et Mars 1967, ces trois albums ont un peu une place à part dans la musique américaine de cette période. Sorte de mélange unique de Rocknroll au beat monstrueux quasiment réminiscent des SONICS et de Blue-eyed soul ... Pendant deux ans, après quils soient tombés dans les filets de Bob crew, grosse ponte de Detroit, les DETROIT WHEELS régneront en maîtres sur la soul blanche US (Mitch Ryder a fait ses armes au sein dun quatuor noir, les PREPS, quil finira par quitter à force de harcèlement). Deux ans pendant lesquels ils aligneront gros succès sur gros succès en commençant par «Jenny takes a ride», meddley de «See See Rider» et «Jenny, jenny» de Little RICHARD. Deux ans de succès mais pas de fortune puisquils se quitteront lessivés et aussi pauvres quà leurs débuts lorsque Bob Crew réussira à persuader Mitch de se lancer dans une carrière solo avec un album éponyme réputé infâme que votre serviteur na pas eu loccasion découter. Restent des singles et Eps en pagaille et pour ce qui nous intéresse ces trois Lps. Truffés de titres renversants calqués sur le schéma décrit plus haut, ces trois albums se valent ... Ils contiennent les hits du groupe et dautres choses plus variées, sortant du moule. Des titres plus posés, dautres plus authentiquement Rnb. Des reprises de morceaux de Sam Cook, James Brown (trois de suite sur «Takes a ride»), Rufus Thomas, Wilson Picket ... Des compositions de Bob Crew à qui lon doit reconnaître, à défaut dhonnêteté, un certain talent ... «Baby jane», «Sock it to me», «I cant hide» ... Des morceaux qui nétaient probablement au départ que le calque de la formule gagnante des débuts mais qui donnent à Mitch Ryder et aux DETROIT WHEELS la possibilité dexprimer toute leur tonitruante et frénétique sauvagerie. Au total, vous aurez 35 chansons à vous infuser parmi lesquels assez peu de rebut si ce ne sont quelques ballades un peu indigestes. Pour conclure, il parait important de souligner que cest à Sundazed que lon doit ces rééditions, ce qui est un gage de qualité tant au niveau du son que du packaging particulièrement réussi, dautant que les pochettes originelles sont superbes et quelles ont été reproduites ici sur du gros carton verni. |
|
|
Mouse
and The TRAPS «The Fraternity years» Big Beat. Quand les gens entendent «A public execution» pour la première fois, ils se demandent doù peut sortir un inédit de Dylan de cette trempe et pourquoi le Dylan en question ne sest pas plus souvent fait accompagner par ce garage-band. Ils apprennent ensuite que le Dylan en question sappelle en réalité Ronnie «Mouse» Weiss et le garage-band, The TRAPS. Ces gens ont de la chance. Ils viennent de mettre la main, loreille, sur lun des meilleurs groupes texans (Voir les Wigged-out beatcrazy). Un des meilleurs groupes punks-garage tout court d'ailleurs. En 1966, il fallait des nerfs pour se balader à Tyler, Austin ou Amarillo au Texas avec les cheveux longs, une paire de beatle-boots et une veste de costard rayée piquée à Pete Townsend. Mille fois plus de nerfs que pour se faire pousser des dreads et percer le cornet en 2004. Cétait le goudron et les plumes, éventuellement le flingue sur la tempe et au minimum léchange de coups de poings assurés. Rien à voir avec les truffes qui se déguisent en mecs cools au skateshop du coin et qui se teignent les cheveux pendant les vacances scolaires. Rien. On nétait pas cool. On se faisait traiter de Punk. Et les punks de cette époque navaient pas besoin de jouer à 200 à lheure pour en être. Ils pouvaient enregistrer dans leur garage la meilleure chanson que Dylan na jamais écrite, propulser sur orbite interstellaire "Im a man ", à coup de fuzz-tone. Avaler une poignée dacides et percuter de plein fouet la révolution psychédélique ("I satisfy") ... Eparpiller, EPARPILLER «You dont love me» y compris la version des BIRDS ; tout était permis. Y compris de jouer "Maid of sugar, maid of spice" à 200 à lheure, justement, quinze ans avant tout le monde. Big Beat en réunissant dans "The Fraternity years" la quasi totalité de ce quont enregistré les TRAPS (25 titres) nous permet de passer en revue tout ce quun groupe éclectique et de talent pouvait aborder à lépoque. Tout juste si quelques ballades superflues viennent assombrir un tableau frisant par moments la perfection. |
The NEDERBIELTELS «Ep quatre titres» Klootzak records. En voilà qui ont le mérite dannoncer la couleur. Nederbiet. Et pour les durs de la feuille, pochette où le groupe pose négligemment entouré de disques des OUTSIDERS, Q65, MOTIONS et exemplaire de Teenbeat. Avec ça, on sait où on va. Sil ne veut pas passer pour une bande de poseurs, le groupe va devoir être à la hauteur de ses références, soit la crème de la musique Beat/Rnb à langlaise enregistrée dans la Hollande de 1965. Il savère déjà un peu négligeant dans le choix de ses reprises puisquil trouve le moyen de choisir un morceau des MASTER APPRENTICIES, fabuleux australiens supersoniques, pour clore la deuxième face. Face qui contient aussi, et là il ny a aucune surprise, un titres des MOTIONS. Tout ça est dun excellent niveau même si lon ne ressent pas forcément le même sentiment durgence quavec, par exemple, les THANES. On nest pas dans le même niveau de jeu. Le groupe paraît assez détaché et me semble être davantage dans létat desprit de potes qui se retrouvent pour sen payer une bonne tranche que dans celui des THANES qui donnent limpression de jouer pour sauvegarder leur intégrité émotionnelle. Attention, nallez pas en conclure que les NEDERBIETELS ne sont quune bande de clowns qui se réunissent le dimanche pour faire mumuse. On a ici un truc qui tient vraiment la route, qui figurerait sans complexes aux côtés de nimporte quel nederbeater originel. Son et production y compris. Procurez vous ce 45t. Il prouve une fois de plus, aux côtés des BRONCO BULLFROG, EMBROOKS, LITTLE BARE BIG BARE, BANG !, THANES, SOLARFLARES que la patrie beat est définitivement européenne. |
|
The OTHER
HALF «S/T» Acta |
|
|
PHAZE
«Who do we think you are ?» Vinyl japan Est-ce que vous vous souvenez de MAKIN TIME, groupe Mod du milieu des années 80, plus proche de la formule originale que des grands frères de 1979 ? Outre sa Pop mâtinée de soul, MAKIN TIME se singularisait par une talentueuse chanteuse organiste, Fay Hallam. On la retrouve ici au sein de PHAZE, toujours au même poste à ceci près quaujourdhui elle compose tous les morceaux et écrit lensemble des textes. PHAZE est son groupe. Le temps et lintérim au sein des PRIME MOVERS semblent lui avoir permis de développer ses qualités de chanteuse. Au point de rejoindre des territoires que naurait pas renié une certaine Julie Driscoll si celle ci avait mis en retrait ses penchants de divas pour embrasser une réalité plus urbaine. Fay qui semblait parfois un peu timide, manquant peut être un peu dassurance dans MAKIN TIME donne ici toute sa mesure. Les morceaux sont plein dampleur et le chant leur donne toute leur couleur. Vraiment cool. Le disque est enregistré par Graham «monsieur Hallam dans la vie» Day qui a dû mettre la main à la pâte pour quelques compositions tant certains morceaux évoquent les PRISONERS ... «Sixty six», «Springboard» ... Superbes. PRISONERS qui ne sont jamais bien loin puisque cest Allan Crockford, bassiste des pensionnaires de Portmeirion et actuel SOLARFLARES qui joue de la guitare dans PHAZE. Guitariste qui tient dailleurs un rôle de premier plan, jusquà évoquer sur certains titres, «New religion» entre autres, autant le Bill Gibbons des MOVING SIDEWALKS que Jimmy Hendrix ... Ce qui revient peut-être un peu au même. Heavy blues fuzz. Pour autant, on ne peut pas limiter PHAZE à lévocation de ces quelques parrainages ... Le groupe vole de ses propres ailes, évoquant toujours les meilleurs moments du Swinging London en en laissant de côté les travers les plus agaçants ... Totale réussite. |
|
|
SPENCER DAVIS GROUP «Mulberry bush» Get back. Lhistoire a souvent retenu le SPENCER DAVIS GROUP pour avoir été le berceau du prodigieux Steve Winwood. Le SDG na pas été que cela. Loin sen faut. Il a existé avant et après le passage des frères Winwood. Sil est vrai que cette période a coïncidé avec les plus gros succès en terme de ventes avec «Im a man», «Gimme some lovin» et «Keep on running», il sest tout de même passé des choses après leur départ. Spencer Davis na pas attendu longtemps pour battre tous les recoins de lAngleterre dans lespoir de trouver de dignes successeurs aux deux déserteurs. Le groupe sera rapidement de nouveau sur la route. Il ne faudra pas non plus très longtemps pour quil retourne dans les studios. Les titres que propose «Mulberry bush» sont issus de ces sessions, de ce line-up de 1967 immédiat post-Winwood brothers. Si le SPENCER DAVIS GROUP a perdu un peu de son identité, de sa flamboyance, il a gagné en variété. Le groupe aborde de nouveaux territoires, en particulier la Pop psychédélique qui commence a faire fureur de lautre côté de la manche. ils sy adonnent avec succès («Time seller», «Taking out time»), sans non plus renier leurs penchants originaux pour la musique noire. Lorganiste qui a remplacé Steve Winwood, un jeune Mod du nom de Eddie Hardin, maîtrise lui aussi parfaitement son instrument (le solo sur «looking back» !) et chante sur plusieurs morceaux. Le groupe explore différentes directions mais ne semble jamais ségarer pour autant. Il reste parfaitement cohérent, semble même finalement dans lensemble durcir le ton. La transition est réussie. Reste que la touche de magie quapportait Steve Winwood ny est plus et que le groupe parait peut être à lépoque ressembler davantage à la concurrence, quil se voit même coiffer au poteau par les MARMALADE, MOVE et autres STATUS QUO fraîchement débarqués ... Quimporte les raisons du relatif insuccès de 1967. «Mulberry bush» (Du nom dun film pour lequel une partie de ces morceaux a été composée) est une réussite. Le mariage entre RnB et Pop-psychédélique est réussi. Les morceaux senchaînent naturellement ... «Taking out time» puis «Every little thing» ... «Virginal dreams» puis «Looking back» ... Comme à la parade ! Excellent. |
|
The
STATUS QUO «Picturesque matchstickable messages from» Earmark. Ok, ok, cest bon ... Jen vois déjà en train de se fendre la poire. «Il est passé des GERMS et des PRETTIES à STATUS QUO ... Pourquoi pas à YES pendant quil y est !» Bande de truffes ! STATUS QUO na pas toujours été lespèce de pachyderme boogie-rock pue-des-pieds que tout le monde se plaît à confondre avec DEEP PURPLE ... Cette espèce dhydre increvable et proteïforme, authentique hantise de tout Punk qui se respecte. Avant le plongeon dans les cauchemardesques abysses des 70s, The STATUS QUO a commis un hit implacable, «Pictures of matchstickmen» et au moins un album du même tonneau ... Il a souvent été reproché à cette vague Psychédélique Pop britannique de sentir davantage le bubble-gum que lacide et le souffre. Cest probablement vrai. Cest dailleurs ce qui en fait lattrait. Au lieu de se répandre dans les méandres de rêveries souvent plus bitumeuses que cotonneuses, les STATUS QUO et leurs semblables se sont attachés à ciseler de parfaites mélodies, les drapant darrangements à la mode à lépoque (Phasing, violons etc ... ) pour en faire de véritables petits joyaux, intelligents et originaux, pleins de vitalité et desprit. Des trucs qui rebondissent dans tous les sens, impossiblement britanniques et inégalables. Earmark réédite ici lalbum original avec grand soin. Superbe pochette, insert classieux et vinyl garanti vierge et super épais. |
The
SWAMP RATS «Disco still sucks» Get hip. Qui sont les SWAMP RATS ? Pour quoi sont ils célèbres ? ... Ils ont réussi le tour de main denregistrer une version de «Psycho» supérieure en sauvagerie à celle des sonics créant, pour loccasion, le son de guitare le plus incroyable, le plus déchirant, le plus brûlant jamais enregistré. Une légende parmi les amateurs de garage-punk depuis la redécouverte de ce morceau sur la face B du premier volume des «Back From The Grave». Grâce à un split Lp avec les UNRELATED SEGMENTS, sorti à lépoque chez Eva, on savait depuis quelques années déjà que les RATS avaient commis dautres méfaits. Martyrisant les KINKS, ROLLING STONES, SPARKLES dans des versions éclatées à la fuzz de leurs classiques. Aujourdhui, cest lensemble de leurs enregistrements que Get Hip nous propose, agrémenté de la très complète histoire du groupe et dun tas de photos plus cools les unes que les autres. On découvre ainsi quelques nouveaux titres, et pas des moindres, en particulier deux compositions du groupe, un « Hey freak» pas loin dannoncer les STOOGES avec deux ans davance et «Im going home», excellente ballade ombrageuse auxquelles viennent sajouter une furieuse relecture du «Tobacco road» des NASHVILE TEENS via les BLUES MAGOOS et une version plus calme de «Shes got everything» des KINKS ... Ce qui amène un reproche. Dix titres sur les douze que contient cette compilation sont des reprises, parmi lesquelles on trouve tout de même «Hey Joe», «Louie Louie» (Dans des versions il est vrai gavées de fuzz, mordantes à souhait, sur les traces de leur interprétation de «Psycho»), et «In the midnight hour». Des morceaux entendus mille fois. Parfois rabâchés jusquà loverdose, ce qui en fait le principal grief que lon peut opposer aux SWAMP RATS. Un peu doriginalité dans le choix des reprises, un peu plus de travail de composition naurait pas desservi le groupe. |
|
|
The THANES «Downbeat and folked up» Screaming apple. The THANES ... GREEN TELESCOPE à leurs débuts, le temps de quelques singles fulgurants ... «Two by two», «Thoughts of a madman» des NOMADS, ceux de caroline du nord. Des débuts plus que prometteurs pour cette bande décossais emmenés par Lenny Helsing, sorte de Mike Stax local. Avaient suivi deux Lps sous un nouveau patronyme, The THANES : «Thanes of cawdor» et «Girl + 6». Décevants. Production hypra faiblarde, son inexistant. De quoi décourager le fan potentiel quavaient su titiller les premiers singles. De Lenny Helsing, je navais pas perdu la trace pour autant. Croisé au détour dun album parallèle («Off the hook» par les OFFHOOKS (!) ou les STAYRCASE) ou dune interview des POETS pour Ugly Things, je savais que le bonhomme avait collé au truc. Je savais les THANES toujours en activité, jouant, enregistrant par-ci par-là. Pour autant, échaudé par les deux disques cités plus haut, je ne me serais pas risqué avec un nouvel album si celui-ci ne métait pas arrivé entre les mains par le biais de Sugar. Un paquet dannées se sont écoulées entre ces premiers singles et lalbum que je chronique aujourdhui et les THANES ont eu largement le temps de se rattraper. Je ne sais pas où ils enregistraient leurs débuts mais il y a fort à parier que le Toerag nétait même pas encore dans le bec de la cigogne à cette époque. Aujourdhui, justement, ils ont le Toerag et ils ont su lutiliser. Cet album bénéficie dun son fabuleux. Une perfection rarement atteinte dans le genre. Peut être les CHESTERFIELD KINGS dans leur antre et encore. Manquent parfois dampleur. Les THANES et Liam Watson maîtrisent le truc à la perfection. «Downbeat and Folked up» nest pas seulement un son. Aussi bon soit-il. Cest aussi 14 titres dont une poignée de reprises et seulement deux identifiées par votre serviteur. «Dont talk to strangers» des trop souvent mésestimés BEAU BRUMMELS et «Its all over now, baby blue» de Riton Zimmerman par le biais de THEM ou mieux, du CHOCOLATE WATCHBAND (Un petit penchant pour la Bay-area des mid 60s semble t-il ... Un faible que je partage avec eux, plus pour les franc-tireurs à la William Penn / Harbinger Complex / E-Types que pour les ténors que lhistoire officielle a retenus). Ces deux reprises ne balisent quen partie laxe choisi par les TIGES pour exercer leur art. De toute évidence Folk-rock et plutôt dailleurs Folk-punk au regard de lénergie déployée, mais également Beat-punk / Fuzz-punk en colère avec «Thats the story of my life» (terrible composition de L. Helsing) «The next one» ou «Dont say why» qui semble être une reprise. Cette dualité Folk-punk limite Moody et Fuzz-punk est lune des forces de lalbum. Elle en fait la variété. La meilleure illustration pourrait être «Now its your turn to cry» qui mélange la fuzz la plus ébouriffée gravée sur cire depuis «Train kept a rollin» des PRECIOUS FEW et un parfait refrain Moody/Folk. Le groupe maîtrise le truc dans les deux domaines. Sans fautes. Cest super bien joué, énergique, juste, vrai, actuel et intemporel, jamais emprunté. VRAI, VRAI et RE-VRAI !! Un tourbillon dharmonies, de fuzz, denvolées dorgue, un régal. Un truc revigorant, passionnant. Une perle dans la laquelle jai bien du mal à trouver la moindre imperfection. Un chef doeuvre que vous devez absolument vous procurer. |
The THANES «No, no, no, no / What more can I do ?» Larsen. Du même tonneau que lalbum décrit plus haut, ces deux inédits vous permettront de découvrir les THANES sous leur meilleur jour. Son excellent, morceaux superbement joués. Deux reprises, un «No, no, no, no» plus agressif et rythmé que «What more can I do», régalade mélodique gavée dorgue électrique. Garage-punk indeed. Indispensable. |
V/A «New breed R&B» Kent. Soulful 60s blues for todays dancers. Sil avait été totalement précis, le titre aurait été «For Modern dancers» tant cest le public visé par cette nouvelle compilation du célèbrissime label Soul. Ce nouveau volume est en réalité le premier dune nouvelle série réalisée par de jeunes Mods anglais pour le compte de Kent. Lidée est de compiler ce qui fait le succès du Hideaway Club à Manchester chez les Mods britanniques et leurs cousins amateurs de musique noire, à savoir un savant mélange à base de Rhythm and Blues early-60s et de Soul mid-60s rocailleuse, plutôt peu sophistiquée et donc finalement restée assez proche du Rhythm and Blues du départ. Le cocktail a fait ses preuves en live au Hideway et ce premier volume ne fait que confirmer la bonne tenue de lidée. Lun des préceptes dont les Mods font grand cas dit quon ne peut mixer des styles aussi différents ... Loreille du néophyte (dont je suis) ne fait en réalité guère la différence et nentend quun flot de bonnes choses au premier rang desquelles on retiendrai particulièrement «Stand up straight and tall» de Jackie Shane, «New figure» de King SOLOMON et «The new breed» de Jimmy Holiday, véritables bombes propres à vous éparpiller un record spinner ... |
William Penn and His PALS (aka William Penn FYVE) «S/t» Beatrecords «Swami» ! Si je nai pas écouté ce morceau milles fois ! Jusquà en proposer la reprise à CONDENSE ... Qui étaient pourtant assez loins de ces rivages musicaux. On a ici lintégralité des morceaux enregistrés par les géniteurs de ce titre génial. Soit six morceaux si lon exclue les versions alternatives et un commercial qui portent à dix le total des chansons figurant sur le disque. Ca ne fait pas lourd mais il y a des bonnes choses. «Gotta get away» qui évoque le meilleur du SYNDICATE of SOUND ... Un folk-punker de première classe. «Far and away» qui entretient tout au long de sa durée une ambiance menaçante, illuminé en cour de route par un court solo dorgue. «Blow my mind», disponible en deux versions suffisamment éloignées lune de lautre pour justifier leur présence côte à côte sur le disque. Super bombe fuzz-punk digne du tout meilleur des Back from the grave ... Voix hyper morveuse, solo dorgue parfait, rave-up arrosé au Fuzz-tone en guise de fin ... Génial. «There I go» évoquant plutôt le JEFFERSON AIRPLANE des débuts que les COUNT V surtout dans sa deuxième version plus lente mais vraiment pas mauvais non plus. Viennent sajouter un instrumental plus ancdotique, «E2D» et un spot musical bien tourné, «Fly, fly PSA» ... Cool. |
The
YOUNG RASCALS «s/t» «Collections» Sundazed Les grands rivaux des DETROIT WHEELS. Je ne vois que les YOUNG RASCALS pour prétendre au titre de kings de la blue-eyed-soul US en leur compagnie. Peut être aussi les BOX TOPS mais je maîtrise mal le sujet ... Les deux groupes ont pourtant une approche bien différente de la chose. Là où les DETROIT WHEELS ont tendance à tout écraser sur leur passage, les YOUNG RASCALS jouent en finesse. Restent nerveux et racés, gardent toujours une pointe dhumour. Ecrivent leurs propres chansons. De sacrées putain de chansons. «Come on up», «Love is a beautiful thing», «Do you feel it» ... Problème : Les YOUNG RASCALS font aussi dinsupportables bluettes. Des trucs atrocement sirupeux. «No love to give». Un machin à saborder une face dalbum. Les YOUNG RASCALS étaient probablement un groupe à singles, un concept difficile à appréhender pour lauditeur des 00s, et il fallait certainement remplir les albums. Doù les bluettes. Le travers se fait plus durement sentir sur le deuxième Lp qui contient pourtant lui aussi de véritables perles. «Come on up» en tête ... Une bombe tout en accélérations, en groove. En cas de déficit en originaux, filez leur un standard, «Too many fish in the sea» et ils vous retourneront la baraque ... Vous en feront LA version et refroutront tout par terre la seconde suivante avec une autre de leurs ballades insupportables. La plaie. Tout ça est quand même surtout valable pour le deuxième album. Le premier voit sa teneur en toxines notablement allégée et contient de véritables joyaux, «Good lovin» en tête. UNE BOMBE. Un machin surnaturel. LE TRUC incroyable. Qui ventile à mort. Bilan ? Il faudrait peut-être faire un best of parce que les disques Sundazed sont un peu chers et quil y a du rebut ... Je vous laisse voir. |
ZAKARY THAKS «Form the habit» Sundazed. Le Saint-Graal du Punk Texan circa 1966. Laissez de côté un instant vos ELEVATORS et autres MOVING SIDEWALKS. Aucun dentre eux na écrit «Bad girl», entité à mi chemin entre le tremblement de terre et linjection dadrénaline intra-cardiaque. Aucun dentre eux na écrit «Face to face», déluge de Fuzz-tone quasi surnaturel. Aucun dentre eux navait un chanteur de 15 ans (QUINZE ans !) capable de faire palir Keith Reilf. Et quand bien même. Les ZAKARY THAKS étaient des cracks. Des maîtres. Et des putains de gamins ! Comment arriver à une telle maitrise en si peu dannées ? Du punk-garage de 1966 à lacid-punk de 1969, cest un sans faute. Sûrement, méthodiquement, vous vous ferez découper la cafetière en rondelles ... Ecoutez vous, injectez vous, «Green crystal ties» et dites moi que vous en avez quelque chose à foutre du reste, de laugmentation du prix du tabac, des plans de carrière et des télés à écran plasma. THUD !!! |
|
ZOMBIES
«The singles A and Bs» Repertoire. Si vous avez déjà écouté quelques Pebbles, vous connaissez les ZOMBIES par procuration. Vous connaissez au moins leur progéniture. Quand un pied tendre voulait faire hurler ses parents en 1965, il empruntait aux YARDBIRDS ou aux PRETTY THINGS ... Quand il voulait faire pleurer sa copine, il cherchait du côté des ZOMBIES : Au moins la moitié de la production aujourdhui dite «Moody-punk» sort de la cuisse des ZOMBIES. Toutes ces ballades un peu sombres et gavées dharmonies vocales. Presque toutes. A LA ZOMBIES. Les ZOMBIES ... Une fine mixture de naïveté Mersey, de mélancolie Beat (Rien à voir ici avec Telegraph Hill) et dexubérance Rocknroll. La preuve par neuf que tout ce qui brille nest pas du toc ! Un groupe qui, grâce à un team de compositeurs hors pairs (Rod Argent, Chris White et Colin Bluntstone respectivement organiste, bassiste et chanteur), nenregistre que ses propres créations. Pas banal. Deux dentre elles, «Shes not there» et «Time of the season» monteront à la première place des charts aux USA en 1965 et 1969 ... Cette compilation Repertoire couvre lensemble de leur carrière et par la même occasion renferme un sacré nombre de perles au nombre desquelles je retiendrai particulièrement, en dehors de leurs standards cités plus haut, «You make feel good» et «Leave me be» superbes ballades Beat/Mersey, «Woman» génial boulet Punk soutenu par un orgue super dynamique, «I must move» véritable patron de la ballade US garage-punk standard au point quil est difficile de se persuader quil sagit ici dun groupe anglais, «Just out of reach» autre blue-print pour garage-band US (Kenny and The KASUALS au hasard) ... «She does everything for me» fantastique fanfaronnade punk, nerveuse à souhait et reprise en son temps par les fabuleux WE THE PEOPLE ... «This will be our year» qui semble avoir laissé des traces du côté des LOVING SPOONFULL ... Au total, un paquet de titres qui ne sadressent pas forcément aux pires cave-dwellars vous mais qui sauront retourner la caboche de tous les autres, leur tirer une larme pour leur avoiner le cornet linstant suivant. Lextase quoi ... ZOMBIES till Death ! |